Olivier Véran prêt à « tous les moyens possibles et imaginables » pour convaincre les Français de se faire vacciner
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Les instances sanitaires sont inquiètes. Olivier Véran sur le pied de guerre. Après un premier rush de 38 % de la population vers la seringue salvatrice, l'engouement des Français pour la vaccination pourrait se tasser. Le phénomène est observé aux États-Unis. Le public se lasse. Ne trouve plus la motivation. « Allez-y, je garde les chevaux. » Comme dans les westerns, il y a ceux qui préfèrent attendre l'issue du combat.
Pour parer à cette désaffection annoncée, le ministre de la Santé français se déclare prêt à mettre en place « tous les moyens possibles et imaginables ». Partant de cette détermination, aucune mesure extrême ne semble donc exclue : épandage de sérum par hélicoptère, tirs de seringue à l'aide de fusils à lunettes, de l'AstraZeneca dans les corn-flakes... S'il faut imaginer...
Outre les affreux complotistes, les personnes très âgées et les éloignés géographiquement font l'objet de toutes les inquiétudes. En haute montagne, le berger peut à tout moment contracter le Covid et le transmettre à l'ensemble du troupeau. Au fin fond des Cévennes, un centenaire qui vient de contracter un prêt sur vingt ans doit être immunisé dans les plus brefs délais.
Que faire pour convaincre récalcitrants, sceptiques et cas particuliers de se faire vacciner ? Une fois encore, les autorités louchent du côté des USA. Après une hausse des injections passées de 39 % à 17 %, l'administration Biden rivalise de mesures chocs pour relancer la machine. Des cadeaux comme s'il en pleuvait. Réductions dans les grandes surfaces, une bière gratuite offerte par le gouverneur du New Jersey, ticket de loto de 20 dollars à New York, contrats avec des applications de sites de rencontre signés par la Maison-Blanche... Vacciné marié dans la même semaine. Allez, au suivant !
Une telle débauche d'incitations « apporte des questions éthiques indéniables qui pourraient même être contre-productives », estime le professeur de sciences politiques et politiques de la santé Patrick Hassenteufel. Le complotiste français pourrait redoubler de méfiance. Voir dans ces promesses de récompenses un calcul exterminateur. Et puis, aucun impact sur les personnes isolées. Le berger restera insensible aux gadgets venus d'en bas, le centenaire impassible devant les applications de sites de rencontre... Une soirée avec Roselyne Bachelot, peut-être ? Olivier Véran passe en revue « tous les moyens possibles et imaginables ». Envisage les pires extrémités.
L'objectif gouvernemental serait d'approcher les 80-90 % de vaccinés. Un « vaccinobus » parcourt la campagne de quelques départements. Tuuut... À la manière de la camionnette-épicerie d'antan, il klaxonne. Femmes et enfants accourent, croyant retrouver le service à domicile du temps passé. Grande est leur déception. « Et à part des seringues, vous vendez quoi ? » demande la fermière.
Après Sheila et Mbappé, le ministère de la Santé serait toujours en recherche « d'ambassadeurs de la cause » en mesure d'entraîner une grande majorité de Français vers les centres de vaccination. Sans doute jugé non « incitateur », le couple Macron s'est livré aux aiguilles des piqueurs en catimini. Diffusée dans les médias, l'opération aurait pu choquer les âmes sensibles. Nous avons frôlé la communication contre-productive.
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