Olympe, va dire à Julie Gayet que la Révolution dévore toujours ses enfants !

À quelques jours de la Journée internationale des droits des femmes, France 2 diffusait, ce lundi 3 mars au soir, Olympe, une femme dans la Révolution, un film de Julie Gayet – qui tient ici le rôle-titre – et de Mathieu Busson.
4 ans après la prise de la Bastille, les femmes n’ont le droit à rien.
Olympe de Gouges, jugée trop révolutionnaire pour ses idées d’égalité de genre, va alors lutter contre cette injustice"#Olympe, une femme dans la Révolution", ce soir à 21h10 sur #France2 et @francetv. pic.twitter.com/0OnIPMf4Pu
— Eve Demumieux (@evedx) March 3, 2025
On connaît l’attachement viscéral de l’actrice-réalisatrice à la cause féministe. On a, en effet, gardé en mémoire – et comment l’oublier ! – le petit film qu’elle avait tourné en 2014, 14 millions de cris, diffusé lui aussi à l’occasion de la Journée de la femme, comme on disait alors. Un percutant court-métrage contre les mariages forcés… chez les bourgeois. On voyait une mère cueillir sa fille à la porte du collège pour la conduire, en robe blanche et couronne de fleurs, à la mairie du VIIIe arrondissement de Paris où l’attendait son futur époux, un vieux mâle blanc gras et libidineux.
Promotrice du genre ?
Nous voilà, cette fois, plongés dans l’Histoire, au cœur de la Terreur, suivant la fin dramatique d’Olympe de Gouges, figure aujourd’hui totalement annexée par les mouvements féministes. En témoigne l’accroche de France Télévisions : « Quatre ans après la prise de la Bastille, les femmes n’ont le droit à rien (sic). Olympe de Gouges, jugée trop révolutionnaire pour ses idées d’égalité de genre (resic), va alors lutter contre cette injustice. » C’est court, c’est dans l’air du temps, mais c’est surtout faux. Tellement, d’ailleurs, que ce film en fait d’une certaine manière la démonstration contraire.
Disons, tout d’abord, que Julie Gayet est une excellente actrice et ce film un fort agréable moment de télévision. Beaux personnages, beaux décors (magnifiques intérieurs dans l'hôtel du Verdier de Suze, à Villefranche-de-Rouergue), beaux costumes ; ça sonne juste. Reste le plus saisissant, ce à quoi l’on ne s’attend pas : l’actualité criante du propos. Car le personnage principal est bien moins la citoyenne de Gouges, utopiste exaltée, jusqu’au-boutiste inconsciente, obstinée dans sa croisade pour les droits des femmes, que la Révolution elle-même. Celle qui, toujours, dévore ses enfants.
À ce stade, on est tenté de croire aux farces de la vie car, bien sûr, lorsque les chaînes de télévision établissent leurs programmes, elles ignorent tout de ce qui fera l’actualité au moment de la diffusion. Mais voilà, les temps que nous vivons sont (pré)révolutionnaires. Il faut alors bien écouter ce qui se dit dans ce film, les dialogues comme les propos de l’héroïne ; il faut bien écouter en songeant qu’un parti – LFI, pour ne pas le nommer – a fait des protagonistes de cette histoire ses propres héros ; songer que des petits Robespierre et des Fouquier-Tinville siègent aujourd’hui à l’Arcom, à l’Assemblée et au Conseil d’État. Songer à l’avertissement de J.D. Vance quand, dans ce pays, on cherche à museler onze millions d’électeurs.
Le PS y passera comme les autres !
L’épisode rapporté ici se déroule sous la Terreur. Marie Gouges, dite Olympe de Gouges, est arrêtée le 17 juillet 1793. Révolutionnaire fervente, elle déborde d’idéal, se nourrit de Diderot et Voltaire, communie au Discours sur l’inégalité de Rousseau, écrit des pièces contre l’esclavagisme qu’on joue dans les salons… Mais le vent tourne et celle qui veut l’égalité en droit des citoyens-zé-citoyennes se voit accusée de combattre la République. Elle est guillotinée le 3 novembre de la même année. Robespierre le sera le 28 juillet 1794.
Sur le terrain de « l’égalité de genre », cette période prouve, s’il en était besoin, combien les femmes peuvent être des salauds comme les autres : traîtres, corrompues, vénales, lâches. Comme dit l’un des nombreux amants d’Olympe de Gouges, secrétaire de la Commune qui ne parviendra pas à sauver sa tête, « aucune révolution ne peut changer la nature humaine. Les bas instincts reprennent toujours le dessus. » Lui-même, d’ailleurs, le confesse dans des propos qui sonnent comme un avertissement à nos oreilles : « Tout le monde est surveillé. On soupçonne la France entière de comploter contre la Révolution. Rien ne les arrêtera. Nous sommes tous en danger… Aujourd’hui, il n’y a pas besoin d’être coupable pour être condamné. »
Dimanche, on manifestait, à Lorient, contre « l’extrême droite », paraît-il cause de tous nos maux. Sur le pavé, une centaine d’associations, quelque 1.700 personnes, des casseurs en nombre et une conseillère départementale qui dénonce : « Quand l’extrême droite progresse, la culture est attaquée, les femmes et les plus vulnérables sont pris pour cible », alors « pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartiers pour les fachos ».
Au milieu des dégradations et des tirs contre les forces de police, c’est le local du Parti socialiste qui a été saccagé. Julie Gayet (Mme Hollande, à la ville) devrait s’en souvenir : la Révolution dévore toujours ses enfants. Le PS y passera, comme les autres.
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2 commentaires
« Mais le vent tourne et celle qui veut l’égalité en droit des citoyens-zé-citoyennes se voit accusée de combattre la République. Elle est guillotinée le 3 novembre de la même année. Robespierre le sera le 28 juillet 1794 » …
Qu’elle fasse le plein de toutes ses convictions autant qu’elle veut et en même temps qu’elle n’oublie pas de cadenasser le scooter de son François et qu’elle arrête elle aussi de vouloir « ré-écrire l’Histoire » ! …
Laissez moi deviner qui paye ???
Genre le contribuable ?
Pour de tels navets ….