« On est là pour planter des Blancs » : cette phrase que personne ne relève

Crepol (Drôme)
Crepol (Drôme)

Imaginez un instant : un groupe d’une dizaine de rugbymen du terroir fait une descente dans une cité, choisissant pour cible une fête bon enfant organisée par des jeunes issus de l’immigration. Armés de couteaux, ils frappent à l’aveugle tous azimuts. Ils tuent un adolescent de 16 ans et en blessent grièvement plusieurs autres. Des témoins rapportent à la presse avoir entendu : « On est là pour planter des Noirs » (ou des Arabes). L’émotion serait - légitimement - à son comble. Une déflagration inouïe. La classe politique, le monde médiatique ne parleraient plus que de ça. À l'Assemblée nationale, sur le pavé parisien retentiraient, à raison, les cris d'indignation à l'unisson.

Sauf qu’à Crépol, c'est exactement l'inverse qui s’est passé. C’est un bal rural , comme il en existe depuis toujours dans nos villages - notamment le 15 août -, de ceux que chante Jean Ferrat dans La Montagne, qui a été sauvagement agressé. Mais il faut avoir de bonnes lunettes et un abonnement au Dauphiné libéré pour découvrir, au détour d'un paragraphe, les motivations des meurtriers, clairement exprimées, pourtant, puisque rapportées par deux témoins : « On est là pour planter des Blancs. »

Ces jeunes horriblement choqués auxquels, comme d’habitude, on n’a pas su apporter d’autres réponses qu'une minute de silence, une cellule psychologique et une marche blanche, ne peut-on au moins leur faire la politesse de les écouter ? « C’était pas juste une bagarre comme on a l’habitude, où ça s’envoie des petits coups de poing. Les bals de village, on les a tous faits, cet été. Dans un bon bal, il y a toujours des bagarres à la fin, sinon c’est pas un bon bal. Mais là, c’était pas ça. On a vu arriver entre 15 et 20 personnes. On ne les connaissait pas, ils ont sorti les couteaux, ils étaient là pour tuer. On a vécu ça comme un attentat. »

Le mot n’est pas neutre. Bien sûr, cette attaque du bal d’un petit village de la Drôme n’est pas comparable, dans son ampleur ni sa préparation, au carnage de la rave party israélienne ou à celui du Bataclan. Mais on y trouve des similitudes : l’offensive est d’autant plus violente qu’elle frappe une fête par essence insouciante. Les victimes sont des jeunes, et même des très jeunes, parfaitement démunis, qui se croyaient en totale sécurité. On disait, autrefois, de certaines cités qu'elles étaient des zones de non-droit. Des sortes de forteresses bien gardées. Mais cela, c'était avant. La démarche n'est plus défensive mais offensive. Les caïds de ces cités jouent aujourd'hui à l'extérieur.

Lundi, sur le réseau X, Jean-Luc Mélenchon s’est ému d’une « ignoble tentative d’égorgement arabophobe du Val-de-Marne ». Un homme âgé a, de fait, agressé au moyen d’un cutter un jardinier qui lui barrait la route avec sa fourgonnette en le traitant de « bougnoule ». Jean-Luc Mélenchon y a vu « le résultat du laisser-aller raciste dans la sphère publique ». Il a enjoint « la classe médiatico-poltique à se ressaisir ».


À l’heure où j’écris ces lignes, Jean-Luc Mélenchon n’a pas encore jugé utile de s’exprimer sur Crépol. Pourtant, il ne s’agit pas là d’une « ignoble tentative d’égorgement » mais d’un ignoble égorgement tout court : dans un cas, la victime a survécu. Dans l'autre, elle est décédée. Certes, ce crime n’est pas « arabophobe », un détail qui fait sans doute toute la différence pour Jean-Luc Mélenchon.

Gérald Darmanin, interrogé lundi soir sur la 5, disait ne pas savoir si l’immigration était une partie de l’explication dans cette affaire-là. Il faut donc en conclure que les témoignages rapportés par Le Dauphiné n’avaient pas encore été communiqués au ministère de l’Intérieur ?

Ce gouvernement compte décidément beaucoup de ministres qui-ne-savent-pas. On connaissait les rois fainéants, voici les rois ignorants. Après Yaël Braun-Pivet, qui ne voit pas quel peut être le carburant de l’antisémitisme actuellement en France, et Clément Beaune qui ignore d’où vient la violence dans les transports, voici Gérald Darmanin. Le problème est qu’une partie grandissante des Français, elle, sait. Elle sait avec certitude qu’on se paie sa tête.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

95 commentaires

  1. Des rixes surtout entre automobilistes, surtout dans les grandes villes sont légions. Celui là bien tombé pour l’ultra gauche et de plus qui surviens de façons fortuite mais évidement assez grave vue les protagonistes dont l’un est arabe et l’autre muni d’une arme blanche en l’occurrence un cutter mais rien de comparable avec l’horrible affaire prémédité de Crépol.

    • « affaire » Cette affaire est un massacre, à l’arme blanche (couteaux de 25 cm et feuilles de boucher) , prémédité et organisé par une bande de voyous racistes anti blancs détestant la France.

  2. Peut importe les origines, quelles qu’elles soient il faut donner des noms et la condamnation de celui qui a tué doit-être la même pour l’ensemble du groupe de racailles tous armés de couteaux.

  3. Je suis profondément écoeuré de ces politiques d’une mauvaise fois à vomir à l’image d’un Mélanchon et sa clique et de nos dirigeants qui ont peur une peur qui profite aux radicaux venus d’ailleurs, qui ne se gênent plus à raison lorsque l’on apprend les peines qui leur sont affiliées aux antipodes de ce qu’elles devraient être.
    Un jour peut-être mais sera t-il trop tard ils seront jugés pour avoir trahi, offert à notre belle France un avenir funeste . Ce jour là j’espère être encore de ce monde pour les voir condamnés lourdement.

  4. Ayant vu la vidéo (faite par le Mourad en question) de l’altercation, j’estime que le papy a eu raison. En effet, bloquer la chaussée et, au lieu de déplacer son véhicule gênant ou de finir son boulot au plus tôt, prendre la peine de passer son temps à filmer et à provoquer, c’est carrément du « foutage de gu…. ». A la place du papy, j’aurais fait pareil !

  5. Cet aveuglement ahurissant de nos politiques ne fait qu’accentuer le sentiment de fracture dans notre pays, entre les propos dirigés , des appels à l’insurrection , des contre-vérités , des déviances des Lfi , des évitements caractérisés volontaires ou inconscients de nos dirigeants politiques, nous ne sommes pas près de stabiliser le pays , et comme l’a si bien dit notre chef de l’Etat « Réveillez-vous » , se l’est-il dit aussi à lui même ? (j’en doute).

  6. Et ces journalistes qui prennent des pincettes pour nommer les coupables , ces sont des jeunes de cités , oui mais des français clament ils dans leur micro , pour ne surtout pas faire d amalgame et froisser la seule communauté qui cause problème, mais ça est on jamais si ça pouvait etre un groupuscule d extrême droite , comme toute cette caste de traître collaborateur serait soulagée

  7. Les Allemands, en 1930, ont très démocratiquement choisi monsieur Hitler comme chancelier… entre 30 et 39, il y a eu la « nuit des longs coueaux », la « nuit de cristal », les pogroms, les auto datés, l’incendie du Reichtag… ils n’ont pas bougé. Ils pensaient, qu’ils n’étaient pas concernés et regardaient ailleurs… ça les a amenés à 1944 et aux bombardements de Berlin. Aujourd’hui, les Français font pareil. Les attentats, les déclarations des islamo-gauchistes, la justice qui donne 35 jours de TIG à un jeune qui a trainé sur 20 mètres et gravement blessé un policier volontairement less pères Hamel, Samuel Paty, Dominique Bernard ? Passée une indignation convenue, Ils regardent ailleurs et ne sentent pas concernés. Demain ils pleureront quand ce sera chez eux qu’on viendra les chercher comme les gens du Hamas sont venus chercher des Israëliens chez eux… Mais il sera trop tard.

  8. je suis à l’évidence d’une autre temps, parce que pour moi  » un bon bal » ne finit pas avec une bagarre, mais çà c’était d’un temps que les moins de 20 ans etc….
    bref, pour moi dès l’instant ou l’on sort avec un couteau sur soit, en bande, ou seul, on a RIEN à faire en France !!! peu m’importe la couleur du porteur de couteau, je n’ai ni complaisance, ni excuse, ni compréhension pour ce genre d’individu d’ou qu’il vienne, et je ne  » m’habitue » pas à ce qu’on considère qu’ils fassent partie de notre société, ce sont des nuisibles, des moins que rien, qui n’ont rien à faire sur le sol Français puisqu’ils choisissent de se comporter en racaille, voyous, assassins potentiels –

  9. Pendant ce temps le bon peuple français continue de baisser l’échine…de fermer sa bouche …d’allumer les bougies …et d’attendre qu’on le décapite !

  10. L’empressement mis par les autorités tant judiciaires que politiques à claironner que le suspect n°1 est français tout en évitant toute autre précision crée un doute sur l’origine réelle du présumé tueur.

  11. Super, continue comme ça, Jean-Luc ! Tu étais à 22% aux dernières élections présidentielles ? Aujourd’hui, ton parti, LFI, est descendu, grâce à toi et tes lieutenants, à 7% (dernier sondage), DERRIERE le PS qu’on disait moribond est qui est à 9%. Quel talent !

  12. « On est là pour planter des Blancs. ». Pas besoin d’une gravure pour connaître les origines de ces tarés. Des tarés admis par Macron puisqu’il soutient l’immigration massive et qu’il reconnait que cette immigration introduit de la délinquance, pour ne pas dire « des islamistes extrémistes ». Une délinquance qu’il répartit dans nos campagnes pour parfaire sa déconstruction de la France. LFI ne fait que marcher dans l’ombre de Macron. La seule différence, ce parti est ouvert, intouchable, du coté du manche, sans la peur transpirée par Macron, le soumis.

  13. Reconnaissons à Jean-Luc Mélenchon que lui, au moins, n’est pas dans la chromatique…Car enfin l’expression « planter des blancs » de la part d’individus qui le sont comme vous et moi et dont les pères furent les champions de la traite négrière pendant treize siècles a quelque chose d’au moins surprenant…

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