On veut supprimer toutes les traditions qui se rattachent à Noël mais pas celle de la grève des transports !

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On le redoutait, voilà donc qui est fait : une fois de plus, une fois encore, Noël rime avec grève des transports.

Tout comme les voitures brûlées à la Saint-Sylvestre, empêcher les Français de rejoindre leur famille pour les fêtes est désormais une « tradition » bien ancrée. Et quand on veut supprimer toutes celles qui se rattachent réellement à notre culture – crèche, santons, sapin, etc. –, on se garde bien de s’en prendre à celle-là.

La grève, donc. Vingt jours après la précédente (du 2 au 5 décembre, 60 % des trains avaient été annulés), les syndicats n’ont pas levé leurs préavis de grève pour Noël et le jour de l’An. En bons tartuffes, ils ont « décidé de ne pas appeler » à la grève des contrôleurs « tout en maintenant leur préavis afin de laisser à chacun la possibilité de se joindre au mouvement ». C’est touchant.

La décision en revient donc à un « collectif » qui – on ne le croirait pas – ne manque pas d’humour. Si si. Ainsi, un certain Olivier, membre de ce collectif baptisé CNA, mandaté par SUD Rail et la CGT Cheminots qui confie aux Échos : « Nous n’avons pas envie d’embêter les gens pendant la période des fêtes. Si les gens sont pénalisés à Noël, c’est entièrement la faute de la direction. »

Pourtant, c’est en raison des propositions de ladite direction que les syndicats ont levé le pied. Direction qui, pour éteindre l’incendie, a proposé, à l’issue des négociations avec le collectif (reçu le 8 décembre), « d’augmenter la "prime de travail" des chefs de bord de 600 euros par an, dont une partie serait intégrée à leur salaire en 2024, ainsi qu’une indemnité supplémentaire de 600 euros bruts par an ».

De l’aveu même de l’UNSA Ferroviaire, ces mesures sont d’un « très bon niveau et répondent aux revendications du CNA ». Mais qu’importe. Le fameux collectif constitué sur Facebook et fort de 3.500 membres réclame « une meilleure reconnaissance de la spécificité du métier de contrôleur ». « Notre parole doit être entendue sérieusement, avec de vraies réponses de la part de l’entreprise », a déclaré l’un de ses représentants sur BFM TV. Mais c’est quoi, au juste, « de vraies réponses » ?

Résultat : les Français sont une fois de plus pris en otage par une poignée de jusqu’au-boutistes soucieux de tester leur pouvoir de nuisance. Ce week-end, 25 % des trains, essentiellement des TGV, seront annulés, davantage encore pour ceux circulant entre gares de province. C’est la preuve, s’il en fallait encore une, du mépris qu’on porte dans ce pays à la France rurale.

Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, vient d’annoncer le remboursement à 200 % des billets. « Je veux présenter les excuses de l'entreprise. Une grève pour les congés de Noël, c’est vraiment inacceptable, je suis en colère », a-t-il déclaré. Nous aussi, car une fois de plus, cette grève est indigne. Pour 3.500 extrémistes, ce sont des centaines de milliers de citoyens qui seront privés d’un moment de fête, de militaires qui ne pourront rejoindre leurs familles, d’enfants qui ne pourront retrouver un parent éloigné.

Pourtant, Clément Beaune, notre ministre des Transports, se dit « confiant ». Ce doux rêveur est persuadé qu’« il y aura des trains à Noël ». Il est bien le seul. En ce mercredi 21 décembre début d’après-midi, il est impossible d’échanger un billet car tous les trains vers le sud sont annulés ou complets. Pas de BlaBlaCar disponibles. Seule alternative : prendre un car, mais les BlaBlaBus sont passés de 50 euros, hier soir, à 99,99 euros, ce matin. Formidable France…

À bout, on n’espère plus qu’une chose : qu’on privatise la SNCF, totalement, et qu’on en finisse !

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Tant d’insistance de la part de Bruno Le Maire ce matin et d’autres ministres ( dont olivier Veran hier) à rappeler l’importance pour les français de fêter Noël en famille et donc pour beaucoup d’entre eux de prendre le train, est devenue un moyen non seulement de faire pression sur les collectifs de grève pour faire cesser leur grève mais surtout pour démontrer que le gouvernement se soucie du bien être spirituel des français ! Ne nous y trompons pas , Noël n’est qu’un moyen de chantage de ce gouvernement qui par ailleurs ordonne à ses préfets pour empêcher les mairie d’installer des signes de fête chrétienne dans l’espace public comme les crèches dans les mairies et les sapins de Noël sur les places publiques !

  2. … Pour qu’on y voit plus claire il faudrait afficher les conditions de travail et les avantages particuliers dont bénéficient ces fonctionnaires. Par exemple que les conducteurs de trains, partent à la retraite à 50 ans… Les contrôleurs ?
    Quant aux décideurs de la SNCF qui nous précisent généreusement que l’on va pouvoir se faire rembourser le billet et même bénéficier d’un bon cadeau d’un même montant. Pour les voyageurs c’est un véritable parcours du combattant qui s’annonce pour eux, ils auront beaucoup de mal à le gagner. Je pense qu’aujourd’hui les victimes devraient se regrouper dans un collectif de défense du consommateur et demander réparation à la belle institution, comme à ceux qui ont posé cette grève.

  3. SNCF ou Air France : Grèves à répétition à Noël, Pacques, c’est une assurance pour accumuler des hausses de salaires et bien d’autres avantages. Mais en France, aucun gouvernement ne bougera, car comme dans tous les domaines qui fâchent et contrarient les Français, il obéira à la nomenklatura toute puissante.
    On nous répète que l’on est dans une Démocratie… mais quand, enfin, des consultions par référendum comme dans toute BONNE démocratie ? QUAND ?.

  4. C’est minable !
    Et après ça on voudrait que les « usagers », à prendre au sens propre comme au figuré, soient aimables envers l’ensemble des personnels de la SNCF, surtout les cheminots qui prétendent en être restés à la période de « la bête humaine »…
    Quoi que avec les coupures d’électricité annoncées par l’État, la SNCF soit obligée à remettre en service les trains à vapeur.

  5. Vieux réac traditionaliste, je suggère qu’on grave dans le marbre de la Constitution Française la grève des cheminots pour Noël, ainsi que celle des enseignants pour la rentrée scolaire.

  6. Une fois encore le gouvernement reste passif, comme pour l’électricité, comme pour l’immigration, comme pour l’insécurité.
    Il est passif et spectateur.
    Alors à quoi sert il.
    Clément Baune au lieu d’annoncer la bouche en cœur qu’il était confiant et que les trains circuleraient à Noël, aurait pu prendre des mesures fortes et efficaces:
    Remplacement des grévistes
    Réquisitions
    Mais rien il ne fait rien
    Et les français sont une nouvelle fois victime de son incompétence

  7. Si les syndicats veulent aboutir à la suppression du droit de grève à la SNCF, ils n’ont qu’à continuer comme cela. Sarkozy avait réussi à faire imposer un vrai service minimum. Il a eu le tort de faire remarquer que le situation s’était améliorée. Hollande et Macron sont revenus sur tout cela, avec le même succès que pour l’arrêt du nucléaire. Tous les espoirs nous sont permis avec une division croissante du pays sur des sujets essentiels : chômage, retraites, droit de grève, coût de la vie, énergie, reprise de la pandémie, 49-3, immigration, faillite de l’Education Nationale … Tout va bien !

  8. Vous n’avez pas remarqué que depuis quelques années c’est systématiquement à l’approche de Noël et du jour de l’an que les cheminots se mettent à avoir des revendications « que la direction se refuse à écouter »… Et quand bien même cette dernière leur accorde tout ce qu’ils veulent , il maintiennent les mots d’ordre  » à titre préventif « … Tout ceci n’est qu’une grosse manœuvre dont LE SEUL BUT est de leur permettre de passer les fêtes en famille. Peu importe leur mission de service public. Ces grévistes sont en réalité des gens qui n’ont plus aucun sens du devoir ni aucune conscience professionnelle. Vous verrez qu’en janvier, une fois les fêtes passées, tout va rentrer dans l’ordre… Jusqu’à l’année prochaine.

  9. Et là aussi nous payons le déficit régulier de la SNCF. Des mous dirigent notre pays, il faut mettre tout ce petit monde de travailleurs nantis au boulot. Il y a des moyens!

  10. Des gens qui coutent le double de ce qu’il Rapportent. Un conducteur de train est mieux payé q’un pilote chez ryanair. Grève tous les ans quand la population veut se déplacer. Stop ou encore ?

  11. Le métier de contrôleur n’est pas le plus pénible, loin de là ! Quand ils ne peuvent rentrer chez eux, ils sont logés dans des hôtels 3 étoiles. Franchement il y a pire ! Alors où est le problème ? A part la « tradition » d’empêcher de tourner rond je ne vois pas. Même si un jour l’entreprise est privatisée, ils continueront, c’est dans leurs « genes »…

  12. Ne cherchez pas plus loin les problèmes de gestion de la SNCF quand on sait que les cadres de la SNCF en général et Mme Florence Parly en particulier se goinfrent en se payant de manière éhontée sur la bête. Vous retrouverez ces directeurs à la tête de ministères par la suite. Ce sont des catastrophes ambulantes pour notre pays et ils ne sont jamais responsables de rien.

  13. Et surtout pour certains la prime de noël qu’ils empochent sans problèmes après avoir demandé qu’on enlève les crêches et les sapins . Supprimons leur cette prime de mécréants en signe de réprimande .C’est tout ou rien . Quand à ces cheminots prendre ainsi le peuple en otage régulièrement est inadmissible , perso nous ne prenons plus ces transports qui ne sont pas fiables , que les autres fassent pareil et leur grève ne servira plus à rien .

  14. Le transport ferroviaire est un service public et le droit de grève devrait y être interdit ou au moins strictement limité, d’autant que, sans nier les difficultés des conditions de travail de certaines catégories de personnels, beaucoup d’autres travailleurs français sont bien plus à plaindre. Comme dans le cas des raffineries, ce sont certains syndicats – toujours les mêmes – qui refusent tout accord, même quand il est accepté par une majorité de salariés et exercent leur pouvoir de nuisance qui nuit non pas à leur direction mais aux usagers et aux contribuables. Ces syndicats (CGT et SUD) devraient être interdits en tant qu’organismes nuisibles à la société, particulièrement à ses catégories les plus fragiles.

    • Ce sont toujours les contrôleurs ou les conducteurs (ça commence toujours par la même syllabe) qui ont des « revendications » au moment des fêtes, à cause de leurs « conditions de travail ». j’ai pourtant le souvenir, allant attendre un ami à la la gare de Lyon, d’avoir vu le conducteur du TGV sortir de sa cabine climatisée, après 3h10 de travail, vêtu d’un bermuda, d’une chemise hawaïenne, chaussé de tongs, un grand sourire au lèvres… On sentant vraiment, en le voyant, combien ses « conditions de travail » étaient pénibles. Vivement la privatisation et la mise en concurrence… N’oubliez pas comment les grévistes ont eu la peau de la SERNAM.

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