On vous souhaite un joyeux hiver !
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Tandis qu’à l’approche de ce premier week-end de l’Avent, les villes se parent de lumières, les vitrines sont décorées, les marchés installent leurs chalets et les sapins sont çà et là installés, avant même que ne flotte dans l’air cette douce odeur de cannelle, d’orange et de vin chaud, certaines mairies ont fait preuve d’une grande inventivité pour cacher ce gros mot qui pourrait fâcher.
Sans surprise, donc, Nantes propose encore, cette année, à ses administrés un « Voyage en hiver », Rennes file la métaphore avec « Cet hiver à Rennes », Saint-Denis emboîte le pas avec sa « Destination Bel Hiver », à Douai, ce sera « Douai d’hiver », Bordeaux se distingue avec un simple - Homo festivus oblige - « Bordeaux en fête » et Angers organise ses « Soleils d’hiver ». Plus étonnant pour la ville de droite administrée par Christophe Béchu quand d’autres villes de gauche n’ont pas ces pudeurs et, fidèles aux traditions, assument d'afficher leur « Noël à Lille », « Clermont fête Noël » ou « Noël à Poitiers »...
Déchristianisation et paganisation
Faut-il voir dans ces appellations cantonnées à une simple saison un retour à la paganisation ? Un hommage rendu au solstice d’hiver et au soleil invaincu ? Ou une déchristianisation de la fête de Noël et une volonté de ne pas heurter un électorat musulman ou athée ? Interrogé par La Croix sur cette appellation « Voyage en hiver », Bassem Asseh, premier adjoint à la mairie de Nantes, assurait que « ça n’enlève en rien l’existence d’un sens religieux de Noël pour les croyants ». On pourrait répondre à ce relativisme ambiant que si, précisément, cela vide de son sens une grande fête chrétienne, que l’on croie au Ciel ou que l’on n'y croie pas, emprunte de piété populaire et de dévotions au Petit Jésus, jusque-là bien ancrée dans nos traditions.
Tandis qu’endormis par une fièvre consumériste, pris en étau entre le laïcisme et le wokisme, nous acceptons sans broncher de planquer nos santons et rebaptiser nos marchés, de laisser notre culture pluriséculaire se coucher devant le multiculturalisme, d’autres voix pourtant d’origine musulmane s’élèvent et nous exhortent à retrouver le sens de la transcendance. C’est la Franco-Tunisienne Sonia Mabrouk qui alertait : « La survie de l’Occident passera par le sacré », ou encore le Franco-Algérien Amine Elbahi qui appelait de ses vœux, l’an dernier, l’inscription de notre héritage chrétien dans la Constitution. Renoncer à notre culture chrétienne, c’est renoncer à 2.000 ans d’Histoire, c’est renoncer à notre identité.
À mes amis catholiques, avec tout le respect que je vous porte : ne baissez pas les bras !
Battez-vous pour que la France reste fidèle à 2000 ans d'histoire chrétienne, à son âme, à sa culture, à son identité. pic.twitter.com/4vsrjTV1ZX
— Amine Elbahi (@AmineElbahii) November 24, 2024
Alors, plutôt que de céder à la facilité des FFA - ce marqueur social entre ceux qui optent pour ce terme global et inclusif des "Fêtes de fin d’année" et ceux qui osent encore souhaiter un subversif joyeux Noël -, retrouvons et défendons ardemment le sens de ce que certains cherchent à effacer pour mieux faire table rase du passé, seule source d’espérance, de partage et de simplicité. À l'instar du Département de la Vendée qui placarde des crèches sur tous ses abribus pendant l'Avent, tradition initiée par Philippe de Villiers et maintenue par ses successeurs. Divine surprise, Angoulême, qui jusque-là programmait son « Hiver en fête », rebaptise cette année son événement en « Angoulême fête Noël ». Suite aux critiques de l'an dernier, Nantes consent à ressortir quelques décorations plus traditionnelles. Cela reste symbolique, et sans doute que des esprits chagrins trouveront que l'on finit par se contenter de peu. Mais ne boudons pas notre plaisir et espérons d’autres semblables retours de balancier comme autant de sursauts indispensables à la survie de cette civilisation menacée à coups de boutoir et qui nous a pourtant façonnés.
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Un vert manteau de mosquées
2 commentaires
Ce joyeux hiver ou bel hiver est le slogan adopté il y a quelques années par un réseau d’opticien , siège en Suisse , que j’ai arrêté de fréquenter .
Voilà ce que m’inspire cette traîtrise à nos belles traditions :
Ô mon Noël d’antan !
Blanc paradis des joies enfantines
Éden innocent de plaisirs furtifs
A t’effacer tant le monde s’échine
Serais-tu condamné parce que fautif ?
Jour réservé aux lois des amoureux
De trouvailles simples ou d’émerveillement
Résisteras-tu à ces tristes envieux
Qui boudent la venue de ton moment ?
Combien durera cette fuite en avant
Qui ternit de manière aussi navrante
Ce qui s’annonce, depuis deux mille ans,
Un moment clé, une féerie plaisante ?
Ô mon Noël d’antan !
D’où vient cette tyrannie soudaine
Pour que dans les rires de nos enfants
Se mêle une querelle si vaine ?