Oraison funèbre du maire de Bordeaux pour « l’arbre mort » de Noël
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Vêtu de sombre, lunettes sombres et mine compassée, le maire de Bordeaux est venu annoncer une nouvelle qui le remplit d'une joie tout intérieure. Le ton est sinistre mais les Bordelais ne perdent rien pour attendre. Il a du lourd. Du garanti 100 % lugubre.
Chacun retient son souffle. Après la haine du Tour de France des écolos rennais, il ne peut décevoir. La barre est haute, mais on y croit... Allez, il se jette à l'eau. Quand faut y aller, faut y aller. Alors, voilà : grâce à lui et son équipe d’hurluberlus, un grand sapin avec des épines et des guirlandes autour aura la vie sauve, cette année.
Mais laissons l'humaniste des scieries nous expliquer sa décision avec ses mots à lui : « Sur l'arbre mort de Noël de la place Pey-Berland, heu... ben, nous ne mettrons pas des arbres morts sur les places de la ville. » À ce moment, un adulte présent dans la salle vient expliquer au petit Pierre Hurmic que ce qu'il appelle « arbre mort » est un sapin. Le mot est trop complexe.
Il continue : « Notamment sur la place Pey-Berland, hein, vous gardez le souvenir de cet arbre mort qu'on faisait venir tous les ans, donc, c'est pas du tout notre conception de la végétalisation. » Avec ses bras, il a mimé le grand sapin qui le remplit d'effroi. Brrrr. Les obsèques de l'arbre de l'année dernière l'ont plongé dans une profonde tristesse. La veuve éplorée, les petits bourgeons en larmes... Tiens, pendant qu'il y pense, les boules auront également la vie sauve. S'il y a des Bordelais qui souhaitent se les accrocher quelque part... Ils peuvent s'inscrire.
Le prétexte pour éradiquer Noël de la vie publique est un peu foireux, mais quand on est maire écolo, on fait avec les moyens du bord. La crèche, c'est fait. Le sapin... Qu'y a-t-il d'autre ? Le coup de la dinde morte sera pour l'année prochaine.
« Une idée à la con par jour. » Avec cette réflexion triviale d'Isabelle Saporta, écolo convaincue et première dame de Yannick Jadot, les maires EELV démontrent qu'ils peuvent déclencher l'hostilité de leur propre camp. Impopulaires en tous lieux et par tous les temps. C'est un credo.
Rien de ce qui caractérise la culture de leur propre pays ne doit subsister. Le maire de Lyon, mains dans le ciment, pose le premier moellon d'une mosquée. Absent de la cérémonie de vœux des échevins. Il aime trop le bricolage. L'appel de la bétonnière, la truelle...
Derrière son petit micro, le maire de Bordeaux s'est échappé du peloton des jobards. Il va remporter l'étape avec cette envolée finale : « Fin 2020, nous adopterons la charte des droits de l'arbre... » Son entraîneur le félicite. Hélas, le contrôle antidopage s'avère positif. Il avait fumé du sévère. De l'écorce du sapin de l'année dernière. Dommage. Il avait une bonne tête de vainqueur.
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