Orbán nous aura prévenus : guerre ou paix, l’enjeu de ces européennes est historique
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« L'Europe, c'est la paix », assurait François Mitterrand, dans son discours testament de 1995, ajoutant : « Le nationalisme, c'est la guerre. » Des phrases répétées à l'envi par son héritier du moment, un certain Emmanuel Macron, notamment dans sa campagne présidentielle de 2022 contre Marine Le Pen. Des phrases bien commodes, réanimant à peu de frais l'Histoire du XXe siècle européen, de Sarajevo à la chute du mur, pour disqualifier l'adversaire et se draper dans ses plus beaux atours. Mais des phrases que ni le Macron de 2024 ni son truchement du moment, la pauvre Valérie Hayer, n'osent nous resservir. Et pour cause.
Ce 31 mai a été marqué par un tournant important dans la stratégie américaine en Ukraine : le président Biden a autorisé l'Ukraine à utiliser les armes qu'il lui fournit pour frapper le territoire russe. Certes, le feu vert de l’administration Biden est circonscrit à la région frontalière de Kharkiv. Mais quel sera le prochain domino ? Emmanuel Macron avait déjà claironné en ce sens et plusieurs pays avaient déjà franchi le pas : le Royaume-Uni en premier, puis la Pologne, l’Estonie, les Pays-Bas, le Canada. Il s'agit d'un tournant majeur, quoi qu'en disent les somnambules qui nous gouvernent, comme notre ministre des Armées Sébastien Lecornu, ce vendredi, sur France Info : « Ces armes données permettent à l’Ukraine de frapper en légitime défense. Cela ne fait pas de la France une puissance cobelligérante et ce n’est pas escalatoire, contrairement au narratif du Kremlin. » Imaginons trente secondes quel serait notre « narratif » si l'armée la plus puissante du monde et celles des pays européens fournissaient des armes à un voisin ennemi et l'autorisaient à frapper notre territoire... Non, Lecornu ne voit pas l'engrenage.
Aux États-Unis, la décision a fait l'objet d'un vif débat dans l'administration Biden. En France, il ne m'a pas semblé que la représentation nationale ait été consultée. On entend peu la gauche, dont le pacifisme est exclusivement anti-israélien, et le seul camp exprimant son inquiétude d'une escalade est celui des... nationalistes de Reconquête et du RN. Marine Le Pen a dénoncé, jeudi, notre Président va-t-en-guerre et le risque d'une guerre mondiale.
Je pense qu'Emmanuel Macron veut que la France entre en guerre avec la Russie. J'y suis opposée car nous entrerions en guerre mondiale.
Je ne suis pas la seule à y être opposée, les États-Unis et l'Allemagne notamment y sont aussi opposés. Ce serait une folie. pic.twitter.com/fl5ou78eKC
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 30, 2024
À ce sujet — Viktor Orbán souhaite une alliance Le Pen-Meloni pour lancer une droite européenne forte
Voilà l'un de ces grands renversements dont l'Histoire a le secret : l'Europe de Mitterrand et de Macron, aujourd'hui, c'est celle de la guerre. Et c'est ce que vient nous dire solennellement le Premier ministre hongrois Viktor Orbán dans une interview au Point : « Les européennes décideront de la guerre ou de la paix. » Il a placé le curseur à la hauteur de l'enjeu, un enjeu qu'auront rarement eu ces élections. Surtout, bien plus que Mitterrand, il met en perspective les deux défis majeurs de l'Europe : immigration et extension de la guerre. « Nous devrions nous rappeler, dit-il, que la principale cause de nos problèmes démographiques, c'est la guerre. Sans les deux guerres mondiales, et les millions de jeunes vies européennes et chrétiennes qu'elles nous ont coûtées, il n'y aurait pas de crise démographique en Europe. » Sa leçon d'histoire est magistrale : « Ces élections sont historiques. Dans dix ans, elles seront probablement vues comme celles qui ont décidé de la paix ou de la guerre en Europe. Ni la Première ni la Seconde Guerre n'ont été tout de suite considérées comme mondiales. Celle de 1914-1918 a été qualifiée, au départ, de troisième guerre des Balkans quand celle de 1939-1945 a été initialement envisagée comme une guerre germano-polonaise. »
La progression des partis de droite, souverainistes et nationalistes, le 9 juin, ces « députés pro-paix » qu'il souhaite nombreux, sera déterminante, non seulement pour casser la dérive migratoire, mais aussi pour calmer les folles ardeurs guerrières de Macron et consorts.
La grandeur d'Orbán est aussi de relier l'avenir existentiel de l'Europe à la cuisine politique. Pour lui, les choses sont claires, comme l'a bien noté Raphaëlle Claisse : « L'avenir du camp souverainiste en Europe, comme de la droite en général, repose aujourd'hui entre les mains de deux femmes. Tout dépendra de la capacité à coopérer de Marine Le Pen, en France, et de Giorgia Meloni, en Italie. Si elles parviennent à travailler ensemble, au sein d'un groupe unique ou d'une coalition, elles seront une force pour l'Europe. »
Le 9 juin sera-t-il la première étape d'un ressaisissement européen indispensable ? En tout cas, Viktor Orbán demeure l'indispensable vigie d'un navire européen en danger de dislocation sous les coups de l'immigration et d'une aventure guerrière folle. Il est urgent de prendre au mot Mitterrand et Macron.
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36 commentaires
Quand on met côte à côte Orban et VanDerLeyen, mon choix est vite fait. Pas étonnant qu’Erdogan l’ait fait asseoir sur le canapé.
« Voilà l’un de ces grands renversements dont l’Histoire a le secret : l’Europe de Mitterrand et de Macron, aujourd’hui, c’est celle de la guerre. » Ce n’est pas un renversement, mais un simple écroulement de l’idéologie sur la réalité.
Très souvent pour ne pas dire plus, la gauche était au pouvoir au moment des déclenchements des conflits .
Charles Maurras disait: « le nationalisme à au moins un avantage: il évite la guerre civile »…
en effet les autres pays regardent les sondages en France, et sont influencés, si Le Pen et Méloni arrivent à cohabiter et créer un groupe important (9 pays donnent vainqueur les groupes qualifiés d’extrême droite, et 10 pays la donne en 2ème position) ce qui donnerait la possibilité à Méloni tête de liste en Italie, de briguer la place à Von Der Leyen, et là il y aurait surement un changement brutal et nous reviendrions à l’Europe des nations, supprimant de fait la tutelle américaine sur tout notre continent.
Le slogan : »l europe c est la paix » marche toujours aupres des naifs, malgre les faits. Il faut convaincre que ce sont ces alliances qui ont amené la guerre et qui l amèneront inéluctablement.
Orban me semble avoir bien plus les pieds sur terre que Macron et, surtout, ce président fait le travail pour lequel il a été élu : protéger et sauver son peuple d’une submersion voulue par des peuples qui vont détruire la culture de ce pays judéo-chrétien et y importer, y imposer, leurs moeurs barbares. Il suffit de constater ce que l’on appelle « les faits divers », quotidiennement dans notre presse. Même si les médias subventionnés bien pensants essaient de ne pas parler de ces crimes barbares, quotidiens, qui empoisonnent la vie des Français. Il semblerait qu’au pays d’Orban les citoyens honnêtes ne sont pas encore obligés de subir ça et leur président semble résister à cette « décivilisation » pour l’instant. Machiavel devrait en prendre de la graine.
L’Europe c’est la guerre puisqu’elle a incité l’UKRAINE a renoncer à une neutralité obligatoire provoquant ainsi la Russie. Agiter une entrecôte à travers les barreaux d’une cage où dort un lion c’est vraiment faire preuve de débilité profonde. Il se produit la même chose pour la Géorgie. Qui est responsable de cela ? Toujours les mêmes Hollande, Macron, l’Allemagne inféodés aux USA. Orban est un grand homme politique. Cessons de croire que les Hongrois sont des pouilleux, ce sont quand même les héritiers de l’Empire austro-hongrois où les gens étaient éduqués contrairement à nos zélites actuelles
Dimanche prochain il n’y a qu’un tour, il ne faut pas le rater. En plus on aura pas droit à l’intervention de madame 20h01, Valérie Pécresse nous enjoignant de voter Macron au second tour.
Plutôt d’accord avec cet article sauf sur l’orthographe de KHARKOV et non pas Kharkiv.
Le fondateur de cette ville, en 1654, s’appelait KHARKO et il n’y a aucune raison d’ukrainiser son nom sauf à soutenir les foucades de Zelenski et autres banderistes.
Orban à l’Europe.
« L’Europe, c’est la paix » ? L’histoire dit le contraire depuis 2000 ans. Ne pas confondre Bruxelles et l’Europe. Et Bruxelles, en outre, est incapable de donner la paix, ni civile ni militaire, ni même la liberté, la prospérité, la survie de la culture…
« le Premier ministre hongrois Viktor Orbán dans une interview au Point : « Les européennes décideront de la guerre ou de la paix. » » C’est pour cela que je voterai souverainiste pro-chrétiens.
Notre président est le champion incontesté du réveil tardif ou de l’anticipation malencontreuse avec la velléité comme remède pour les faire oublier. M. Orban me semble infiniment plus pragmatique.