Où sont les pères ?

Papaoutai ? La question est sur toutes les lèvres depuis le début des émeutes...
Capture d’écran (2934)

Papaoutai ? La question est sur toutes les lèvres depuis le début des émeutes, et la réapparition du père de Nahel, une semaine après le drame, ne fait que confirmer ce constat cruel : celui de l’absence de la figure paternelle, laissant une jeunesse complètement désœuvrée, sans père et sans repère.

Huit jours. C’est le temps qu’il aura fallu à Hicham Hammouti, chauffeur-livreur de 42 ans, pour sortir du silence et revendiquer son rôle de père de la victime. Celui qui témoigne auprès de l’AFP n’avoir « pas pu assister à sa naissance, pas vu ses premiers pas, ses premiers mots » en raison d’un « parcours très difficile » - il a été incarcéré en 2006 pour une affaire de stupéfiants -, annonçait, ce mercredi, vouloir compenser son absence auprès de Nahel en se constituant partie civile. Son avocat Me Money le confirme au Parisien : « Il n’a pas eu la possibilité d’être le père de Nahel quand il était en vie. Finalement, ce sera dans les circonstances les plus dramatiques qu’il va enfin pouvoir l’être. »

Des médiateurs, des grands frères, des dealers et des mères

Mais le père de Nahel ne semble pas être le seul absent, dans ce jeu des sept familles. Pour tenter d’apaiser la colère et d’éteindre le feu qui s’était embrasé, on a vu partout sur le terrain, aux quatre coins de la France, des médiateurs, des grands frères et ces mères craintes par les « jeunes » qui font des maraudes en brigades des daronnes ou gilets roses. Mais ont-elles, in fine, obtenu gain de cause ? Ce ne sont pas les appels élyséens à plus d’autorité parentale, ni les flyers du garde des Sceaux, mais bien les fameux dealers qui ont sifflé la fin de la récré. Sur France 3, Fatoumata Sylla, une de ces mères courage sillonnant les quartiers la nuit, relate : « Les papas ne sont pas sortis pour aider, ce sont les mamans seulement qui sortent parler avec les jeunes, seulement les mamans. On les a sollicités mais ils ne sont pas sortis. » Marie-Jeanne, membre des gilets roses, le confirmait au Figaro : « Dans la culture africaine, la mère se sacrifie. » Mais ces jeunes ne sont-ils pas censés être français ? Quid de notre propre culture ?

Las, elle est celle de la lutte contre le patriarcat et des nouvelles techniques de PMA, de l’augmentation des divorces et de la garde des enfants le plus souvent confiés à la maman. Ces tendances pourraient tenter d’apporter quelques éléments de réponse à cette absence de figure paternelle, ô combien essentielle dans l’édification de la personnalité de l’enfant. Car, au risque de marteler l’évidence - mais puisque l’homme moderne doit être déconstruit, allons-y : « Le père a une fonction psychologique universelle et indépassable, celle de permettre à l’enfant de sortir de la fusion avec la mère, de "couper le cordon ombilical", d’entrer dans le monde du langage et de la culture, de reconnaître qu’il a deux parents, donc d’identifier la différence des sexes, de lui faire reconnaître le tabou de l’inceste. L’absence du père mettrait par conséquent en cause la construction fondamentale de l’enfant, sa maturation, son individuation, son équilibre affectif et sexuel », rappelle cette étude du sociologue Laurent Mucchielli.

Deux claques et au lit ?

Dans les colonnes du FigaroVox, la philosophe Chantal Delsol pousse même plus loin son raisonnement : « Nos gouvernants ferment vertueusement les yeux sur la polygamie des musulmans de France, et il faut oser dire que dans un harem familial l’enfant humain, encore une fois, ne sera pas privé de tendresse, mais n’apprendra pas à "s’empêcher"… » Entre les pères qui ont démissionné de leur autorité, ceux qui se sont absentés et ceux auxquels on a demandé de s’éloigner, le résultat est là, implacable, et qui peut croire que de simples flyers pourront renverser la vapeur ?

Dans une étude intitulée « La vie sans père », le chercheur américain Brad Wilcox a constaté, l’année dernière, que « les hommes issus de familles sans père ont presque deux fois plus de chances de finir en prison et environ 70 % plus de chances d'être oisifs (ne travaillant pas ou n'allant pas à l'université) au milieu de la vingtaine ». Cela signifie-t-il, comme le suggère le préfet de l’Hérault, qu'il faut « deux claques et au lit » ? Sans aller jusqu’aux sévices corporels, il y aurait urgence à réinstaurer l'autorité du pater familias. Mais est-ce encore possible, à l'heure où le relativisme ambiant affirme qu’un enfant peut aussi grandir avec deux mamans ?

Picture of Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

47 commentaires

  1. Et surtout, le père est un protecteur.
    Si l’enfant ne trouve pas la sécurité dans la présence d’un père, ils compenseront à l’excès en se rassemblant en groupes, en portant des armes ou en s’acoquinant avec des gens aux profils « virils » selon les codes qui l’entourent. Donc, en l’absence de père aimant, le stéréotype recherché sera celui de la culture populaire, films de gangsters, rap, criminels célèbres…

  2. Le père de Nahel a sûrement décidé de réapparaître quand il a entendu parler de la cagnotte pour la famille.

  3. On peut dire merci aussi à l’intouchable madame Dolto qui a promu l’enfant roi et a travaillé à la mise à bas du père.

  4. Je m’inscris en faux contre cette allégation que « les pères ont démissionné de leur autorité ». On a tout fait pour. C’était la volonté de la mafia Rockfeller et de la CIA de virer les pères de la famille pour que les mères envoient plus tôt leur enfant à l’école et qu’il soit comme çà ouvert à la propagande de l’EN (loi du genre et autres fantaisies,….). Ré-instituons le patriarcat obligatoire avec le père comme chef de famille (comme c’était ils y a à peine 40ans) et tout ira mieux (y compris pour les femmes quoiqu’elle en pensent !)

  5. bien les fameux dealers qui ont sifflé la fin de la récré.

    Si les Français de 12 a 60 ans pouvaient arrêter de se droguer et se réveiller enfin

  6. Si le père de Nahel avait été le père fouettard, peut-être que son ange n’aurait pas été déchu ! Quoique, bon sang ne saurait mentir !

  7. Il faut relire « les pères et les mères » d’Aldo Naouri. Il explique la mécanique implacable qui a contribué à « tuer » les pères depuis 40 ans dans notre société. Et tout cela avec la complicité active du capitalisme.
    Le père est celui qui pose les limites ; qui dit « non ! » Il est donc un frein au « jouir sans entrave ». Il est donc un frein à la satisfaction immédiate des désirs. Il est donc un frein à la consommation frénétique.
    Dans la plupart des affaires de terrorisme ou de délinquance, quand on regarde le pédigrée des acteurs, on trouve presque toujours, une figure paternelle défaillante.
    Mais il ne faut pas se méprendre, la figure paternelle peut être présente avec un père physiquement absent, décédé ou parti. Car c’est la symbolique du père qui compte le plus. Ainsi une mère seule peut parfaitement élever ses enfants avec les limites nécessaires, empêchant ses enfants de basculer dans la toute puissance. Et en même temps, un père peut être physiquement présent et ne pas affirmer son rôle. Le féminisme actuel ayant gravement tendance à vouloir dézinguer tout ce qui a trait au masculin et à la paternité. Seule la paternité comme « mère bis » est reconnue et acceptée ; aucunement le père comme figure charismatique inspirant la crainte et l’identification.
    En fait nous sommes déjà sorti du patriarcat et nous payons les conséquences d’un matriarcat décadent.

  8. On a pu constater la baisse importante du nombre de familles polygames en France …. au moment de l’instauration de la prime de « parent isolé ». Un pur hasard probablement ou peut-être une meilleure assimilation de ces familles issues d’une culture différente ? Dans un pays où le fait d’avoir grandi dans une famille monoparentale est une circonstance atténuante pour les auteurs de destructions gratuites et de crimes divers, on peut légitimement se poser la question.
    Ce qui est curieux, c’est que même les écolos semblent croire que des gosses sans père ça existe. Mais probablement croient-ils aussi à la Vierge Marie et à la conception de l’enfant Jésus par une mère vierge …
    Ce qui est encore plus paradoxal, c’est que nos politicards déplorent les conséquences, la délinquance élevée, chez ces enfants « élevés » dans des familles monoparentales et, qu’en même temps, on favorise l’explosion de ces familles monoparentales en gaspillant un pognon de dingue soutiré au con-tribuable : encouragement à être parent isolé par le versements d’allocations diverses, prise en charge de la PMA pour des personnes seules, adoption possible pour des femmes seules, etc. Moi qui ai toujours appris que pour concevoir un enfant il fallait un père et une mère, j’en perds mon latin. Bien sûr, il y a parfois des pathologies qui justifient clairement l’appel à des traitements médicaux pour des couples qui désirent avoir un enfant. Là, il est tout à fait justifié de faire appel à la médecine.

  9. n’importe quoi !! on ne devient pas  » père » lorsque sa progéniture n’est plus surtout au bout de 17ans d’absence ! au mieux il est son  » géniteur », mais franchement y’a pas de quoi fanfaronner ! Et surtout qu’on arrête de nous prendre pour des demeurés chroniques !
    cette  » réapparition soit disant  » parternelle » n’est que l’expression d’un individu qui espère par là obtenir des dommages et intérêts financiers !

  10. Le père de ce petit ange (aux 15 démêlés avec la police) sort du silence pour revendiquer son rôle de père, pourquoi ? En lisant ça, l’expression « espèces sonnantes et trébuchantes » me vient à l’esprit. Si ce soudain intérêt aboutissait à un dédommagement financier, l’Etat devrait récupérer les bénéfices sociaux qu’il a versé au cours des années pour nourrir, vêtir, soigner …. son fils car je doute fort que ce ressuscité père n’ait jamais payé un sous de pension alimentaire. Et on doit écouter ces bobards sans sourciller! Mon raisonnement serait le même s’il s’agissait d’un bon français de souche mais je ne pense pas que ce dernier se manifesterait pour tirer avantage d’un tel événement, il aurait probablement trop honte de son échec parental.

  11. Marre de ces mères isolées célibataires ou divorcées avec 2ou 9 enfants de pères différents père qui disparaissent dans la nature une fois obtenue droit de séjour. Cela prouve soit leur mauvais jugement , leur tendance à faire n’importe quoi pour le sexe ou l’argent sans prévoir les conséquence même si incapables d’élever les enfants. soit d’ailleurs elles utilisent souvent cela pour faire naturaliser des compatriotes étrangers afin d’obtenir résidence et naturalisation et nous devons financer cela. On peut appeler cela du racket. Si d’origine étrangère ou double nationalité elles doivent être rapatriée dans leur pays d’origine avec leur marmaille.

    • Ce n’est pas du racket, c’est la « zakkat » (impôt islamique) et tout ces « bouseux » de français ferment les yeux !

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Ça devient une manie d’occuper les églises. Les mosquées par contre…
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois