Outre-Atlantique, la statue du général Lee a été fondue en catimini
3 minutes de lecture
À Charlottesville, en Virginie, une statue de bronze à l’effigie du général Lee trônait sur une place depuis 1924. Le héros du camp confédéré pendant la guerre de Sécession méritait, en toute objectivité, qu’on lui rendît cet honneur. Officier remarquable, tacticien fulgurant, économe du sang de ses hommes, Robert E. Lee était opposé, au cours de ce sanglant et tragique conflit, à Ulysses S. Grant, un alcoolique à la carrière médiocre, chef discutable quoique fin politicien. C’est pourtant ce dernier qui deviendra président, au terme d’une guerre fratricide atroce dans laquelle le génie tactique et la cohésion nationale du camp sudiste devaient finalement s’incliner devant la puissance de régénération industrielle des usines du Nord. À chaque coup d’éclat du Sud, le Nord produisait du matériel en abondance, annulant ainsi l’effet des victoires confédérées. Le cheval contre le métal et la chevalerie contre la boutique : les États-Unis préfiguraient ainsi la disparition des valeurs traditionnelles. On peut lire à ce sujet Le Blanc Soleil des vaincus, de Dominique Venner. L’Histoire officielle a tout réécrit : on a fait des sudistes d’abominables esclavagistes, oubliant miraculeusement le racisme du Nord, qui considérait les Noirs comme de la main-d’œuvre bon marché. On a exalté la victoire des nordistes, passant commodément sous silence leur comportement après la guerre, et notamment celui des « carpet-baggers » venus coloniser l’ancien Sud exsangue.
Bref, en 2017, dans un prurit wokiste dont nous avons désormais l’habitude, un grand mouvement s’est produit aux États-Unis, demandant de déboulonner les symboles sudistes. Le conseil municipal de Charlottesville est entré dans la danse : il a voté la mise à bas de la statue de Lee. Très rapidement, ce monument a cristallisé les oppositions qui fracturent l’Amérique : suprémacistes et antifas se sont violemment affrontés, il y a eu des morts et la statue, finalement, a été déboulonnée, comme prévu.
On apprend aujourd’hui que c’est dans un lieu secret, en catimini, qu’on a fait fondre l’effigie honnie - comme si les braves gens n’avaient pas la conscience tranquille. Jalane Schmidt, l’une des promotrices du projet, considérait cette statue comme un « déchet toxique », selon les mots que rapporte le Washington Post. Elle et ses compagnons de lutte ont longuement regardé brûler le visage régulier et martial du héros du vieux Sud, « un moment sérieux et solennel ». Lee a ensuite été transformé en blocs de bronze. Madame Schmidt, ainsi qu’une certaine Andrea Douglas, directrice du Centre Jefferson pour l’Héritage afro-américain (où la statue avait été transférée avant d’être fondue) et quelques autres, vont maintenant lancer un concours artistique pour réemployer le bronze de cette statue. Le nom du gagnant de ce projet sera dévoilé en 2024, soit un siècle après l’inauguration du monument, à une époque où l’histoire des États-Unis n’était pas totalitaire. La nouvelle œuvre sera inaugurée en 2027, soit dix ans après la manifestation « Unite the Right » qui avait rassemblé les nostalgiques du Sud face aux antifascistes.
Ainsi vont les choses, en Occident. La damnatio memoriae, nom latin pour désigner un procédé vieux comme le monde, a frappé certains rois égyptiens, certains empereurs romains. Elle consiste à faire disparaître jusqu’au souvenir de quelqu’un (à « annuler », comme disent les wokistes). On en retrouva la trace avec la frénésie de salissure et de destruction des révolutionnaires, en 1792 ou en 1917. Aujourd’hui, il est encore question de marteler les emblèmes, de faire fondre les statues, de brûler les livres, d’interdire les contenus. La haine écumante de ceux qui prétendent lutter contre la haine ne connaît pas de limites. Le général Lee est désormais bien loin de ces querelles. Le vieux Sud, celui de Margaret Mitchell, aussi.
Thématiques :
wokisme
27 commentaires
Les américains (du nord) ont mis en place pendant cette triste guerre fratricide, une organisation qu’ils appliquent maintenant dans le monde entier, et ceci depuis 160 ans.
Bien triste affaire. Il importe de veiller au risque de contagion au sein du ‘vieux continent’. Sursum corda !!!
Encore une période qui se trouve honnie par des quidam qui ne veulent pas que l’histoire soit respectée
car cela ne correspond plus à ces nouveaux apôtres de la mondialisation.
Et pourtant c’est cette période de la vie de l’origine des États Unis, « unis » en confédération qui en est ressortie.
Car « si vous les nordistes n’avaient pas été supérieurs , c’est nous les sudistes qui auraient gagné » selon ce qui
se dit !! mais il en reste, plus de deux cents ans après pas mal de traces. Même avec l’apport des immigrés européens
mais malheureusement en guerre de religion, c’est la raison que l’un des minoritaires catho face aux majoritaires protestants (mais non réunis en sectes très différentes) cependant très majoritaires et moins conservateurs, n’apprécient pas l’arrivée sur la scène politique de catho. Donc nous WASP voulons déboulonner ces traces sudistes, en déboulonnant la belle statue équestre du général LEE. C’est aussi le cas en France où l’on abhorre la présence de statues du papa , de saint xxx, parce que se situant sur l’espace public, comme si les églises n’étaient-elles pas sur l’espace public, mais « appartenant » depuis 1906 aux municipalités.
Révélation triste à pleurer . Je n’ai jamais » suivi » à la télé les histoires intestines entre américains, mais là, j’ai un choc ! ( 72 années d’ignorance, bien qu’ayant lu « autant en empote le vent » , mais pas percuté..)
» La haine écumante de ceux qui prétendent lutter contre la haine ne connaît pas de limites. » Parfaitement résumé. Le malheur, c’est qu’ils sont aux commandes, partout en Occident.
Robert Lee, Braxtron Bragg, Jefferson Davis, … avaient été des héros de la Guerre de 1847 contre le Mexique a l’issue de laquelle Les USA ont repris un territoire d’un million et demi de km2 au Mexique, soit les états d’Arizona, de Californie, du Colorado, du Nevada, du Nouveau-Mexique, du Texas, de l’Utah, …. Ces hommes ont suivi la décision de leur Etat d’origine pour faire sécession ou pas. La majorité d’entre eux n’avaient pas d’esclaves !
Par ailleurs un des premiers sous-marins lanceurs de fusées balistiques , s’appelle le Robert E. Lee ! On va le donner a la Corée-du-Nord ??
« la Guerre de 1847 contre le Mexique a l’issue de laquelle Les USA ont repris un territoire d’un million et demi de km2 ». Ont volé, par la force armée. Comme tout truand qui se respecte.
L’HISTOIRE EST LE PROPRE DE L’HOMME. Lorsqu’on efface une partie de la mémoire on permet le renouvellement des faits même si ceux-ci sont méprisables. Les gens qui ont déboulonné la statue du Général LEE et l’ont détruites ont perdu une partie de leur histoire donc de leur vie et bientôt vont rouvrir les camps de l’OUBLI
Les racistes ne sont pas ceux que l’on pense mais ceux qui crient continuellement au racisme car tellement complexé