Ouverture des Jeux paralympiques : une cérémonie de concorde
Après 17 jours d’interlude, et devant 500 millions de téléspectateurs, la tant attendue ou tant redoutée cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, nommée « Paradoxe », restera dans les mémoires. En totale rupture avec la cérémonie d’ouverture des JO, la place de la Concorde a rarement aussi bien porté son nom.
Pour les premiers Jeux paralympiques français depuis leur création en 1960, quelque 4.400 parasportifs de 168 délégations ont défilé des Champs-Élysées à la place de la Concorde. Sur la scène qui entoure l'Obélisque, 150 danseurs, dont 20 handicapés, ont réalisé « des performances jamais vues auparavant », selon Thomas Jolly.
Avec un total de 500 artistes mobilisés, le directeur artistique ne s’est pas trompé. Les 150 euros du billet low cost n’étaient pas volés. Qu’est-il arrivé à Thomas Jolly ? A-t-il adapté son spectacle aux critiques qui ont fusé ? Ce n’est sans doute pas lui qui l’avouera. Il souhaitait raconter « une histoire qui va de la discorde à la concorde ». Décliné en quatre tableaux, Discorde, Sportographie, Concorde, Célébration, presque tout le spectacle est beau, stupéfiant ou joyeux.
Festivités à la française et performance
Sur la grande scène rectangulaire au pied de l’Obélisque, les béquilles et les fauteuils roulants sont à l’honneur. La mise en scène par le Suédois Alexander Echman, plus inspiré que son prédécesseur le 26 juillet, montre des tableaux originaux et touchants : les danseurs font montre d’une frénésie, d’enthousiasme et de prouesses techniques. Avec un Victor Le Masne à la direction, les chansons classiques françaises ponctuent la cérémonie et les chorégraphies, avec en point d’orgue le Boléro de Maurice Ravel. Seul choix tendancieux : celui de la chanteuse Christine and the Queens, qui interprète un nouveau titre d’Édith Piaf Non, je ne regrette rien avec un certain succès. L’icône française androgyne, désormais RedCar, à la discographie largement récompensée, n’est revenue qu’à la fin pour interpréter le titre français Born to Be Alive.
Le message politique
Un moment fort de la soirée aura été le témoignage de personnes devenues brutalement handicapées, parlant de leur acceptation par les autres et par elles-mêmes et de leur résilience. Une leçon de vie, lorsqu’on sait, comme l’a rappelé France 2, que le handicap touche 15 % de la population mondiale, soit 1,2 milliard et, en France, 12 millions de personnes. Contrairement aux autres minorités sexuelles et raciales, la « non-héroïsation » et le non-misérabilisme des personnes handicapées sont invoqués. Après la parade, Andrew Parsons, président du Comité international paralympique (IPC), appelle ensuite à une « révolution de l'inclusion ».
Pour l’hymne national, le public est invité à se lever. Dans une orchestration assez douce, il est interprété par l’Ensemble Matheus pendant l’élévation du drapeau tricolore dans une version méditative... Formalité, Macron proclame très sobrement l'ouverture officielle des Jeux. Quatre para-athlètes prononcent alors avec émotion le serment des para-athlètes devant les 50.000 spectateurs en tribune où ils font un vœu solennel de fair-play. La cérémonie se termine avec la fin du parcours de la flamme apportée, place de la Concorde, par Florent Manaudou et une succession d’anciens para-athlètes qui se la transmettent.
Avec cette cérémonie des Jeux paralympiques, Thomas Jolly a prouvé qu'il est possible de promouvoir la concorde plutôt que la dérision et, donc, a contrario, que sa cérémonie du 26 juillet était consciemment déconstructive.
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3 commentaires
Gros bémol, les commentaires insupportables de Daphné Bürki qui a dû répéter encore 36 fois le gros travail et pendant 2 ans…. Et la moraline et le ton … Et cette dénomination devenue générale de performeurs au lieu de danseurs
Comment ne pas aimer cette cérémonie avec de vrais handicapés acteurs et participants, lesquels ont réellement été mis en valeur. C’était bien leur fête à eux et « le témoignage de personnes devenues brutalement handicapées, parlant de leur acceptation par les autres et par elles-mêmes et de leur résilience » a été un moment extraordinairement fort. Il est heureux que le message woke et imbécile de la cérémonie du 26 juillet n’ait pas été renouvelé (si ce n’est avec ce chanteuse trans ou cette chanteur), peut-être grâce au tollé mondial soulevé suite à cette horreur !
Même Macron nous a épargne sa logorrhée habituelle… Ouf ! Une vrai réussite.