PACA : les uniformes scolaires, à peine adoptés, déjà abandonnés

Depuis la rentrée de septembre 2024, les élèves de deux lycées de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur portent un uniforme, plus exactement une « tenue unique ». Initialement, l’expérience devait durer deux ans. Elle va s’arrêter plus tôt que prévu.
Le retour de l’uniforme en milieu scolaire est une de ces initiatives qui va faire pschitt ! Pour rappel, l’idée avait été lancée en décembre 2023 par Gabriel Attal, lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale. Le locataire de la rue de Grenelle avait annoncé vouloir réintroduire l’uniforme à l’école. Pour ce faire, il avait lancé une « expérimentation de grande ampleur ». Cent établissements répartis sur tout le territoire devaient y participer pendant deux ans. Suite à leurs retours, le port de l’uniforme devait être généralisé - ou non.
Faibles exigences
Dès son lancement, l'expérimentation a connu des difficultés. Les établissements volontaires ont manqué. Sur les cent espérés, seuls quatre-vingt-sept ont répondu à l’appel. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le recrutement a été particulièrement difficile. Si difficile que les proviseurs et les institutions (municipales, départementales ou régionale) ont dû faire des concessions. Ce qui devait être une tenue unique a rapidement viré au haut unique. Dans leurs trousseaux, les élèves n’avaient ni pantalon, ni chaussures, seulement des polos et des sweat-shirts. Malgré cela, seuls deux lycées du Sud se sont lancés dans l’aventure : le lycée des Palmiers de Nice (06) et le lycée Jean-d’Ormesson de Châteaurenard (13).
Deux établissements qui n’iront pas au bout de l’expérimentation, puisque ce week-end, Renaud Muselier a officialisé la fin du test pour les établissements de sa région. Dans une interview accordée à La Provence, il a annoncé stopper l’expérience.
Pour justifier cette décision, il a déclaré : « C’est cher et l’État arrête. » Sous l’impulsion d’Élisabeth Borne, l’État a en effet décidé de ne plus financer le kit destiné aux élèves alors qu’il s’était engagé à le prendre en charge à hauteur de 50 %. À la suite du nouveau ministre de l’Éducation nationale, Renaud Muselier s’est désengagé du projet. Une décision que l’institution régionale, interrogée par BV, dit consécutive à la censure du gouvernement Barnier : « Ce revirement n'est que la conséquence directe de la motion de censure déposée par le RN. En décembre 2024, face à l’incertitude créée par leur action, Renaud Muselier a choisi de ne pas faire peser cette incertitude sur le pouvoir d’achat des parents d’élèves. Il a donc pris la décision de suspendre l’expérimentation. »
Faibles résultats
À compter de la rentrée 2025, élèves niçois et châteaurenardais reprendront donc leurs habitudes pré-septembre 2024. Les tenues uniques qu’ils ont reçues il y a six mois sont désormais destinées à prendre la poussière au fond d’un placard. Ce, alors même que la région loue leur intérêt, notamment « pour l’égalité, la cohésion et le respect », et qu’elle est « convaincue que cette mesure est essentielle ». C’est à n’y rien comprendre…
Contactée par BV, Catherine Rimbert, députée Rassemblement national de Vaucluse, déplore cette décision : « On n’aura aucun recul pour analyser les bienfaits de cette tenue unique. » Pas de retour d’expérience mais des dépenses. L’institution régionale a déboursé 500.000 euros pour équiper ses lycéens pilotes. 500.000 euros pour rien…
Pire : avec cette suspension, Renaud Muselier pourrait avoir ouvert la voie au désistement d’autres institutions. D’autres régions pourraient suivre, tout comme certains départements qui ont la charge des collèges ou des municipalités qui s’occupent des écoles. Ce rétropédalage régional a des allures d’arrêt de mort national. Catherine Rimbert analyse la situation : « Quand il n’y a pas de réelle volonté politique, on piétine, on est dans la demi-mesure et, enfin, on recule. »
La rigueur prônée par Gabriel Attal n’est qu’un vague souvenir, elle n'a pas survécu à son départ. Tour à tour, ses successeurs ont mis de côté ses propositions (brevet obligatoire pour le passage en seconde, groupes de niveaux…) pour se concentrer sur des sujets bien plus importants comme l’éducation à la vie affective et sexuelle. Les adultes de demain sont entre de bonnes mains.

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2 commentaires
Curieusement les dom tom y sont arrivés y a des anne8
Nul besoin d’uniforme pour imposer un code vestimentaire comme celà se fait ici dans le privé : jupe ou short au niveau du genou , pas de haut dévoilant le nombril pour les filles , pour les garçons des pantalons de ville , pas de jogging sauf pour le sport , pas de casquette et ça marche bien mais ce sont des familles ou il y a des règles , ou l’on apprend la politesse et le respect de l’autre , ou l’éducation se fait à la maison et l’instruction à l’école ….