Parlement européen : vers la construction de murs anti-migrants ?

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Pour le moment, c’est voté. Ce mercredi 19 avril, 322 députés européens se sont prononcés pour le financement de murs censés permettre au Vieux Continent d’endiguer l’actuelle déferlante migratoire. 290 de leurs collègues se sont prononcés contre, tandis que 20 courageux préféraient s’abstenir.

Ce vote peut s’assimiler à une victoire politique. Ce que nous confirme Philippe Olivier, député RN : « C’est la première fois que les groupes de droite parviennent à s’unir sur un projet commun. » C’est-à-dire que, pour une fois, la droite institutionnelle a osé mêler ses voix à celles d’autres droites. Une coalition qui va même au-delà ; car, hormis les groupes ID (Identité et Démocratie), où siègent les élus du Rassemblement national et ECR (Conservateurs et réformistes européens), présidé par Georgia Meloni, un tiers des députés Renew (libéraux) ont voté pour ce texte initié par le Bavarois Manfred Weber, président du groupe de droite modérée PPE (Parti populaire européen). Notons qu’il a même été soutenu par quatre députés socialistes danois. Comme quoi, on peut aussi être de gauche et contre l’immigration de masse.

Après, qu’en sera-t-il dans les faits ?

Que l’on soit - philosophiquement, s’entend - pour ou contre la construction de telles barrières, il n’empêche que ces dernières sont fatalement synonymes d’échec. Devant la faillite du communisme, la RDA érigea le mur de Berlin, histoire d’interdire à ses propres compatriotes d’aller se réfugier dans l’enfer capitaliste. Devant celle de la politique migratoire européenne, d’autres murs seraient désormais censés empêcher les non-Européens de rejoindre l’enfer… européen, peuplé de racistes et de colonialistes, comme chacun sait.

Décidément, les incohérences structurelles du modèle européiste n’ont rien à envier à celle du défunt Empire soviétique. Mais il y a « mur » et « mur », tel que le rappelle opportunément Emmanuel Berretta, correspondant du Point à Bruxelles : « Les murs qu’érigent les Grecs, les Bulgares à la frontière turque ou les Finlandais vis-à-vis de la Russie sont-ils à ranger dans la catégorie des murs à bannir ? […] Pour la Commission européenne, Ursula Von der Leyen et la commissaire suédoise Ylva Johansson, les choses sont tranchées : l’Europe n’est pas une forteresse et l’argent européen ne peut permettre l’érection de murs. »

Ainsi, les nations européennes pourraient ériger des murs en leurs frontières, mais les instances européennes, censées fédérer ces mêmes nations européennes, seraient incompétentes en la matière. Un peu comme si l’Europe n’avait pas de frontières. Ce n’est plus une simple maladresse mais un véritable aveu.

Dans un semblable registre ubuesque, il y a encore cette autre incohérence concernant Varsovie, capitale défiée par la Biélorussie qui, histoire de la punir pour son soutien à l’Ukraine, la menace d’envois massifs de migrants. Devant cette perspective de nouvelle invasion de la Pologne, il est alors demandé à l’Europe de l’aider à mieux sécuriser ses frontières. Refus de la Commission. « En revanche, pas de problème pour le financement des miradors, des drones », remarque Le Point. Tout, sauf les murs ! On n’est pas loin de l’absurde.

À l’heure où ces lignes seront lues, bien malin qui peut dire si ce vote inattendu sera susceptible de changer le cours des choses. Car, à Bruxelles comme à Strasbourg, l’autorité de technocrates cooptés pèsera toujours plus lourd que celle de ces gueux, démocratiquement élus par le peuple, toutes tendances politiques confondues. Dans le déni de démocratie, au moins la Corée du Nord est-elle plus honnête.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

41 commentaires

  1. Arreter la pompe aspirante serait plus efficace et moins couteux. Enfin, admettre qu’il faut un mur, c’est admettre qu’on ne peut plus supporter d’immigration en Europe. Ce n’est pas rien.

  2. Bravo à Valeurs Actuelles d’avoir mis en avant les tribulations de la mafia Soros, si déterminée à poursuivre le Grand Remplacement pour faire disparaitre la race européenne. Il faut parler de cette mafia Soros à chaque occasion et dénoncer ses méfaits dans son influence sur les institutions européennes (comme l’avait déjà dénoncé de Villiers il y a 3 ou 4 ans).

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