Pas de Calais : trois chasseurs agressés par 60 migrants, deux heures durant

Image générée par IA.
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S’échapper un week-end dans le marais de Tardinghen (Pas-de-Calais) pour chasser les canards ne semblait pas une expédition extrêmement périlleuse à Stephen (27 ans), Yoahn (43 ans) et Adrien (24 ans). Et pourtant, dans la nuit du 14 au 15 septembre, les trois chasseurs et le fils de Stephen, âgé de trois ans, ont été victimes d’une violente agression, selon La Voix du Nord.

La nuit est déjà bien avancée quand les trois chasseurs ont aperçu des ombres dans les marais. Ils ont identifié des migrants et un Zodiac™, prêts à entamer une traversée risquée. Ils ont alors prévenu la gendarmerie. Quelques heures plus tard, une « soixantaine » de migrants, frustrés d’avoir été empêchés de traverser la Manche pour gagner le Royaume-Uni, ont retrouvé les trois hommes. L’un d’entre eux s’est confié à la Voix du Nord, expliquant qu’étant seuls dans les parages, les assaillants ont rapidement compris que le signalement ne pouvait provenir que des chasseurs, à l’affût dans leur hutte. Les agresseurs s’en sont d'abord pris aux véhicules, garés à proximité. Ils ont brisé les vitres et volé les effets personnels qui s’y trouvaient.

Les chasseurs témoignent de la haine dans les regards des migrants

Stephen, Yoahn, Adrien et l’enfant de trois ans - les chasseurs n'ont pu être contactés par BV - se sont retranchés dans leu abri : une cabane de chasse. Les assaillants les y ont suivis, armés de barres de fer, de couteaux et de hachettes. Ils ont brisé les fenêtres de la hutte pour tenter de les atteindre, sans succès. Les agresseurs ont alors ouverts les cages des canards appelants (des oiseaux dont les cris rassemblent leurs semblables, utilisés pour la chasse) et leur ont arraché la tête. Heureusement, la porte de leur abri a résisté à l’assaut violent jusqu’à l’arrivée des gendarmes qui ont réussi à escorter les trois hommes, sans blessures mais traumatisés. L’enfant présent n’a pas, semble-t-il, pris conscience de la gravité de la situation. Les chasseurs disent avoir vécu l’enfer et vu la mort approcher. La tension a régné pendant près de deux heures, avant l’intervention des gendarmes. Stephen avoue avoir tiré dans l'eau pour effrayer les assiégeants, mais le tir n'a pas eu l'effet escompté.

Dimanche matin, les victimes ont déposé plainte à la gendarmerie de Marquise pour violence avec armes et dégradations sur leur véhicules, révèle La Voix du Nord. Selon le major de la compagnie de gendarmerie, les investigations sont en cours. Il s’agirait d’un « fait particulier ». Le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen ne partage pas cet avis : il estime que la sécurité des chasseurs est en danger, et pour cause. Selon lui, une dizaine de cas semblables ont été recensés, depuis le mois de juillet. Contacté, il n'a pas encore répondu à nos sollicitations.

« On est des humains avant tout »

« On a vu la haine des gens envers nous », témoigne l’une des victimes, au micro d'Europe 1. L’un des chasseurs précise leurs intentions : « On a vu des migrants et un Zodiac™. On a appelé la gendarmerie. On savaient qu'ils allaient risquer leur vie. On est humains avant tout. » Et pour cause : pendant cette même nuit de samedi à dimanche, huit migrants ont perdu la vie en mer en tentant de gagner l’Angleterre.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 17/09/2024 à 22:23.
Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Dans la nature vierge et sauvage les espèces animales ont des prédateurs qui régulent leur population. Dans nos campagnes « civilisées » ce sont les chasseurs qui régulent ces populations. Ainsi, il y a 3 ans, dans l’île de Ré, les chasseurs ont écopé d’une amende parce qu’ils n’avaient PAS TUE ASSEZ DE LAPINS qui faisaient de gros dégâts dans les cultures. Si les défenseurs de la cause animale veulent avoir chacun 10 sangliers à ravager leur jardin, qu’ils le disent ! On examinera alors leur santé mentale.

  2. Ce qui est consternant dans cette affaire, c’est que parce que c’était des chasseurs, certains internautes viennent justifier l’action violente des migrants. C’est sans doute le fait de l’idéologie animaliste qui gangrène la société, alors qu’il s’avère, pour tous ces biens pensants de l’anti chasse, que ces migrants ont arraché la tête aux canards domestiques vifs des chasseurs ! Par ailleurs, on devrait parler davantage de la chasse et notamment qu’elle se féminise de plus en plus, voire que dans certains départements les inscriptions au permis de chasser sont quasiment paritaires ! L’exemple d’un stéréotype de genre qui s’effrite mais qui donne de l’urticaire aux néo-féministes…

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