Pas de dissolution en référé pour Les Soulèvements de la Terre. Et pourtant…

Photo BV. Manifestation de Sainte-Soline le 25 mars 2023.
Photo BV. Manifestation de Sainte-Soline le 25 mars 2023.

Le collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre (SLT), mis en cause dans les très graves violences commises lors de la manifestation anti-bassines de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, le 25 mars dernier, sauve provisoirement sa peau. Le Conseil d'État a suspendu, ce vendredi 11 août en référé, le décret du 21 juin portant sa dissolution.

Pour les juges en référés du Conseil d’État, « il existe un doute sérieux quant à la qualification de provocation à des agissements violents à l’encontre des personnes et des biens retenue par le décret de dissolution ». Les magistrats insistent : « Ni les pièces versées au dossier, ni les échanges lors de l’audience, ne permettent de considérer que le collectif cautionne d’une quelconque façon des agissements violents envers des personnes. » Les atteintes aux biens (notamment ces véhicules de police incendiés ?) ont été « en nombre limité », assurent les juges.

Bien sûr, cette décision de référé ne présage officiellement en rien de la décision finale qui devrait être rendue à l’automne, mais elle augure mal de la suite. Et provoque évidemment la colère d'agriculteurs.

« De nombreuses armes et produits dangereux »

La décision du Conseil d'État a pourtant de quoi surprendre. Gentils comme tout, les SLT ? La préfète des Deux-Sèvres, dans son rapport du 27 mars, au lendemain de la manifestation de Sainte-Soline, rapportait pourtant des faits précis : « Les Deux-Sèvres ont connu, les 24 et 25 mars, un nouveau rassemblement d’une grande ampleur (8.000 personnes sur site et dans ses environs), d’une violence inédite au vu des armes et des armes par destination employées par les manifestants », commençait-elle, dans un document toujours disponible sur le site du ministère de l’Intérieur.

La représentante de l’État dans le département rappelait que cette manifestation était non déclarée et interdite et que les organisateurs n’avaient pas contesté cette interdiction. À l’occasion des contrôles préventifs ordonnés par la préfecture, « de nombreuses armes et produits dangereux ont été découverts par les forces de l’ordre », précisait-elle. Lors de la manifestation précédente, les 29 et 30 octobre, toujours à Sainte-Soline, la police avait saisi des mortiers, pierres, boules de pétanque, cocktails Molotov et barres de fer. Du coup, le 25 mars, la préfète avait prévenu que des centaines de manifestants se préparaient à des actions violentes. 3.200 policiers avaient été mobilisés. Contre de gentils écolos, donc, doux comme des agneaux.

La préfète évoquait encore, dans son document, des premières attaques, des tirs tendus de mortiers d’artifice et des jets de cocktails Molotov. Elle constatait que les tirs s’intensifiaient dans la journée contre les gendarmes, attaqués ou poursuivis par les manifestants. « L’objectif n’était pas d’entourer le chantier de la réserve mais d’attaquer les forces de l’ordre en causant le plus de dommages humains et matériels possibles », écrit-elle.

Résultat, selon la préfète : 47 gendarmes blessés, dont deux en urgence absolue lors de leur prise en charge.
Qui ment ? La préfète a-t-elle inventé les attaques, les dégâts, les blessés ? Ou bien les ultra-violents de Sainte-Soline sont-ils en train de passer pour des Bisounours ?

Edwige Diaz : le rapport de la LDH « fantasmagorique »

L’opération de nettoyage d’image de cette manifestation, abondamment photographiée et filmée, avait commencé par le rapport des fameux « observateurs » de la Ligue des droits de l’homme, publié le 10 juillet, voilà un mois. La violence, c’était évidemment celle de la police. La députée RN de Gironde Edwige Diaz avait stigmatisé aussitôt « un rapport fantasmagorique aux relents paraphréniques ». Vice-présidente de la commission d’enquête parlementaire sur les violences survenues entre le 16 mars et le 3 mai en marge des manifestations contre la réforme des retraites et contre le projet de bassines à Sainte-Soline (les conclusions seront rendues en octobre), Edwige Diaz a étudié ce rapport de près. « Empreint de partialité, ce document semble vouloir réécrire l’Histoire », réagit l’élue de Gironde.

« Ces descriptions erronées et accusatoires ne font qu’illustrer le fossé entre d’une part la LDH, transformée en une cellule militante d’extrême gauche, au nombre d’adhérents en chute libre depuis 2016, mais qui, paradoxalement, bénéficie de généreuses subventions publiques (725.000 euros pour 2022), et d’autre part les Français qui, pour 77 % d’entre eux, ont une bonne image de la police. » Elle termine en démontant le recrutement hallucinant des fameux « observateurs » de la Ligue des droits de l’homme qui « ne suivent que quelques heures de formation, lesquelles ne sont ni harmonisées à l’échelle nationale, ni contrôlées, ni homologuées, ni certifiées par un quelconque organe institutionnel ! Pire, il nous a été prétendu que pour être observateur, il fallait se soumettre à la signature d’une charte déontologique »… introuvable sur le site de la LDH et adhérer au mouvement, assure Edwige Diaz, qui conclut : « Les forces de l’ordre sont les professionnels les plus contrôlés dans notre pays, elles sont jetées en pâture par une para-officine militante totalement idéologisée, à l’exposition médiatique inversement proportionnelle à sa partialité. » Le Conseil d’État botte en touche, quitte à désespérer davantage nos policiers. C’est certain qu’il est plus simple de dissoudre tranquillement d’obscurs groupuscules d’extrême droite.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 14/08/2023 à 10:49.
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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

60 commentaires

  1. le conseil d état c’est quoi, des gauchistes aux manettes par conséquent avec en plus l’appui de la ligue des droits de l homme, de la même clique, il ne pouvait pas avoir une autre réponse qu’une suspension , c’est vrai qu’entre gens gauche, on se maintient

  2. Pourquoi élire un Président et des députés puisque le dernier mot revient aux Juges genre Conseil d’état ou constitutionnel, à la LDH et compagnie ?
    Qui gouverne finalement en France ?

  3. Le conseil d’état devrait lui aussi être dissout ! Si les exactions commises par ce collectif de bons à rien ne représentent pas de preuves suffisantes honte à eux !

  4. La police est au service d’un état. La police n’est ni gentille ni méchante c’est une institution qui a prouve par le passé et très récemment qu’elle agit sur ordres. Attention demain vous pourriez être victimes de l’utilisation des forces de police pour appliquer des décisions scelerates. Les exemples très violents existent dans l’ histoire. Exemple l’obéissance à l’état vichyste. Plus récemment le confinement. Les policiers sont pour la plupart de braves citoyens mais la police est un être froid.

  5. Le Conseil d’État est devenu un repère d’islamo-gauchistes à supprimer d’urgence. Le seul argument de SLT, juridiquement valable, et qui pose un problème urgent de modification de la loi est : « l’appel à la désobéissance civile n’est pas un délit », ce qui est en soi une contradiction avec le respect de la loi.

  6. Tout simplement marre de ces arrêts du Conseil d’Etat partiaux et débilitants, qui vont toujours dans le même sens, car « de gôôôche » bien-pensante, et boboïsée.
    Dire que la LDH est une association gauchiste, dont les rapports sont mensongers, ou que les SLT ont utilisé des moyens armés pour attaquer les Gendarmes dans une manifestation interdite, est donc impossible à ces « juristes » de pacotille.
    C’est du gouvernement, du parlement, de la Fonction publique, des forces de l’ordre et du Peuple Français que ces gens là se moquent.
    Le Droit ne peut et ne doit profiter aux délinquants pour quelques raisons que ce soit. Il ne doit pas non plus permettre de fracasser la vie de Gendarmes et Policiers qui assurent leur devoir en obéissant aux ordres de la République.
    Mais cette décision aurait-elle pour but de protéger les semeurs de trouble progéniture de la Haute Fonction Publique, de la grande bourgéoisie et de politiques, comme dans le cas des black blocs?

  7. C’est une certitude la Justice est en osmose avec les extrêmes violences des Soulèvements de la Terre. Quant on a vue ce dont ils sont capables tant armements supérieur aux forces de l’ordre que l’organisation dont ils pratiquent pour attaquer et détruire tout ce qui se trouve autour d’eux et comparé à une autre organisation dissolu sans aucun problème tel Génération identitaire alors on est bien sensé d’y voir que la justice est antirépublicaine et soutiens ce qui est révolutionnaire. Alors a ne pas s’y tromper désormais d’avoir perdu toute espoirs de voir une solution dans nos graves problèmes qui croissent exponentiellement, nos solutions de survie ne passent plus par une solution autre que civilisationnel souhaitable.

  8. Ce conseil d’état est une honte, son rôle de protection n’est plus qu’une façade il contribue par ses décisions incohérentes à la destruction de la France.

  9. Rien d’autre n’était à attendre du conseil d’état, je pense même que le gouvernement en était conscient dès le départ, ce conseil d’état complètement gauchisé, et dont il faut rappeler qu’en droit le président en est le premier ministre de la France.

  10. Si la Droite avec Génération identitaire et les catholiques avec Civitas se laissent faire alors qu’ils ne viennent plus pleurnicher.

  11. Les 47 gendarmes , aussi ont été « en nombre limité » !! Quant à la décision du conseil d’état, il fallait être très optimiste pour penser qu’elle serait en faveur de la dissolution. Civitas : oui, la « secte » du soulèvement de la terre : c’est NON !!

    • Ils sont entre gens de bonne compagnie et personne veut froisser personne surtout ceux de gauche pour ne pas passer pour un facho, alors on transige on fait toujours dans la demie mesure, de l’eau tiède quoi, quelquefois plus tiède que d’autres

  12. « d’obscurs groupuscules d’extrême-droite », ou de pseudo groupuscules, puisque justement, ces obscurs sont quasiment inconnus. C’est ce qu’on appelle « faire prendre des vessies pour des lanternes », mais les Français ne se laissent plus prendre au piège. Et ces « cours suprêmes » que sont devenus les conseils d’État et Constitutionnel, personne ne pourra les dissoudre ? Il faudrait y réfléchir. On pourrait aussi envisager de dissoudre la LDH et sortir de la CEDH, ces carcans qui entravent perpétuellement nos décisions de Justice.

    • « …mais les Français ne se laissent plus prendre au piège… » Ça n’est pas ce que traduit le résultat des élections du 24 avril 2022!

  13. Il n’y a plus qu’à produire les mêmes conclusions pour Civitas. Mais là, j’ignore pourquoi mais j’ai comme un doute!

  14. La gauchitude aux manettes … je voudrai une enquête avec publication des noms des terroristes verts … je pense que l’on aurait quelques surprises en voyant les professions des activistes et parents …

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