Pas de trêve de Toussaint pour Sandrine Rousseau : haro sur le G20 et la fontaine de Trevi
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Vive les traditions européennes ! Qui ne connaît celle de la fontaine de Trevi ? La revoilà mise à l’honneur, ce dimanche 31 octobre, par les dirigeants du G20. Et la polémique qui va avec, bien sûr, sous le clic pollueur d’une accro-écolo de Twitter en embuscade.
Avant de quitter Rome où ils ont pu tous dire « au revoir » à mamma Angela – toujours un peu gauche, dans son chemisier bleu –, les dirigeants du monde encore présents ont jeté leur piécette dans l’eau, comme le veut la tradition. Enfin, presque. Notre Emmanuel national, un brin nerveux pour son image, soupesait son euro ; Boris avait déjà sa livre entre pouce et index, flegmatique, l’autre main dans la poche ; certains gardaient le masque. On leur a dit de l’enlever ! Au signal, coup parti. Et plouf ! les euros à la baille. Chacun, ensuite, d’applaudir à ce lancer magistral et commun. Et Angela, après tout ça, s’en est lavé les mains à l’eau de la fontaine.
Entre Toussaint et Halloween, les traditions, ça va, ça vient. Il y a ceux qui savent… et ceux qui ne savent pas. Dans le cas présent, la coutume veut que l’on jette sa pièce de monnaie de la main droite, par-dessus son épaule, tournant le dos à la fontaine avant de s’en aller de la Ville éternelle. Vœu de l’espoir d’y revenir. Tradition récente – la fontaine n’est vieille que de moins de trois siècles –, mais tradition quand même. Lee Hsien Loong, Premier ministre de Singapour, qui connaît la consigne pour être un ancien militaire, a pourtant innové en jetant son dollar à main gauche ! Aïe ! Mauvais présage ?
Faut croire. Car Sandrine Rousseau, qui ne dort que d’un œil près de son éolienne, a bondi de sa natte en rotin pour venir abaisser le débat au niveau déconstruit qui convient. Ne mégotons pas sur ce geste maladroit du Singapourien, qui n’y est pour rien. Sandrine n’a besoin de personne pour voir le mal qu’on fait à la planète, à son minou ou à son poisson rouge, partout. Urbi et orbi, pour l’occase.
Tout est parti d’un tweet de Bruno Maçães, ancien secrétaire d’État portugais aux Affaires européennes (2013-2015), exposant la photo de famille de mamma Angela avec cette légende : « World leaders toss a coin at Trevi for good luck fighting the climate emergency. » Pour ceux qui ne comprennent pas le portugais (lol !), ça veut dire qu’ils ont fait tout ce cinéma, selon lui, pour avoir de la chance dans leur lutte pour réguler le climat.
Trop grave pour elle ! Sandrine a jeté illico son pavé moralisateur dans la mare de ces apprentis lanceurs de dollars, d’euros ou de roupies qu’elle juge irresponsables. Elle a tweeté, furieuse : « L’indécence. Notre avenir ne se joue pas sur la chance mais sur des politiques publiques ambitieuses, radicales, sans concession aux lobbies hostiles. Ces politiques dont vous avez la charge… » Aux abris ! Mégère non apprivoisée, sans humour.
L’indécence
Notre avenir ne se joue pas sur la chance mais sur des politiques publiques ambitieuses, radicales, sans concession aux lobbies hostiles.
Ces politiques dont vous avez la charge … #COP26 https://t.co/AodhDPDUAA— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) November 1, 2021
Et tous les radicaux de l’écologie qui la suivent, l’ont précédée ou l’accompagnent, qui pensent que d’un tweet ils incarnent des Lumumba, des Guevara, des Jean Moulin ou des Rosa Luxemburg du progrès, les Bayou, les Aubry, les Brossat, les Glucksmann, qui polluent la planète Internet de sentences morales qu’ils croient indispensables, y sont allés en chœur de logorrhées dénonciatrices. Si, après les avertissements de ces maîtres censeurs rouge et vert, ou vert-rose, Manu, BoJo et leurs comparses n’ont pas compris qu’on ne doit pas jeter les sous par-dessus tête, c’est à désespérer Billancourt !
Quel symbole! L’impuissance volontaire des hommes de pouvoir en une image. On rappellera que depuis 2015, les pays du G20 ont versé 3 fois plus de subventions publiques aux énergies fossiles qu’aux renouvelables. Nous n’avons pas besoin de chance, nous avons besoin d’actions. https://t.co/cFmZL9IRMF
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) October 31, 2021
Jusqu’à présent, les déconstructions idéologiques de Sandrine Rousseau et consorts n’ont pas beaucoup réduit l’effet de serre. L’argent récolté à la fontaine de Trevi – 1,5 million d’euros, bon an mal an –, permet à la Caritas du diocèse de Rome d’améliorer le sort des pauvres et des victimes du dérèglement climatique. C’est peu. C’est mieux.
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