Patrick Hetzel est-il « inquiétant », dans « son rapport aux sciences » ?

Capture d’écran @ Patrick Hetzel
Capture d’écran @ Patrick Hetzel

Connaissez-vous Patrick Hetzel, le nouveau ministre LR de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ? Sauf à être alsacien ou assidu de La Chaîne parlementaire, probablement pas. Frédéric Sirgant saluait, samedi dernier, son arrivée probable au gouvernement en soulignant que c’est « un homme de la maison ». Il a été recteur d’académie, conseiller à l’éducation du Premier ministre François Fillon et directeur général de l’enseignement supérieur. Bref, quelqu'un qui s'y connaît un tantinet. On espère qu’il pourra apporter toute son expérience et ses compétences en soutien au nouveau ministre de l’Éducation nationale, la macroniste Annie Genetet, fidèle de Gabriel Attal, qui s’est sentie obligée, lors de sa prise de fonction, de préciser qu’elle était arrière-petite-fille, petite-fille et belle-fille de directrices d’écoles. Il paraît qu'elle est même allée à l'école. Alors...

Mais restons-en à M. Hetzel. Les réseaux sociaux et une certaine presse (Libé, pour ne pas le nommer), aidée par les réseaux sociaux, se sont empressés de rappeler les prises de position du nouveau ministre lors de la guerre du Covid. Un titre à faire froid dans le dos : « L’inquiétant rapport aux sciences de Patrick Hetzel, nouveau ministre de la Recherche ». Comprendre : « L'inquiétant Patrick Hetzel ». N’écrivait-il pas, en 2020, une lettre à Emmanuel Macron pour affirmer que « l’hydroxychloroquine, qui était en vente libre en France depuis quarante ans, a fait la preuve empirique de son efficacité » et qu’attendre de disposer de preuves de haut niveau avant d’en autoriser l’usage était « incompatible » avec la situation de crise d’alors.

À l'époque du Covid

Pour, comme on dit, recontextualiser les choses, et sans vouloir justifier M. Hetzel, que savait-on, vraiment, à l’époque ? Une époque où d’éminents personnages, comme par exemple Christian Estrosi, allèrent consulter le bon professeur Raoult à Marseille. Le même Estrosi déclarait alors, avec la foi du charbonnier : « Il faut faire confiance au professeur Raoult. » Qu’on sache, le maire de Nice n’a jamais été excommunié pour ces propos iconoclastes. Se souvient-on, du reste, qu’en avril 2020, le commandeur suprême de la croisade contre le Covid, Emmanuel Macron en personne, descendit à Marseille pour rencontrer le professeur Raoult ? On imagine, pas pour parler des prouesses de l’OM. Du reste, Le Parisien cite l’entourage de Patrick Hetzel qui appelle à « ne pas lui faire de procès en sorcellerie, en prenant des lunettes de 2024 pour juger ce qui a été dit en 2020 ». On connaît ça, c’est d’ailleurs une grande spécialité de la gauche. On pense, pour ne pas remonter trop loin, aux propos fantastiques du député Delogu qui ne savait pas trop qui était Pétain, mais que c’était sans doute « un raciste » !

Pannier-Runacher en panique

Effectivement, ne pas regarder les événements de l’époque avec les lunettes de 2024. Prenez, par exemple, au hasard, ces images qui ressortent depuis deux jours sur les réseaux sociaux. On y voit, à l'époque du Covid, cette pauvre Agnès Pannier-Runacher, déjà ministre, débarquant de sa voiture de fonction pour rejoindre la tribune officielle pour une quelconque cérémonie. La ministre constate alors – horreur ! – qu’elle a oublié son masque dans l’auto qui a déjà filé. Prise de panique, elle se met à lui courir après. La dame aurait constaté qu’elle avait débarqué toute nue de son carrosse que la situation eût été moins grave. Là, vous voyez, je sors l’affaire du contexte de l'époque. Et ce n’est pas bien. C’est amusant, mais ce n’est pas bien.

Histoire de faire quelques économies et du bien à la planète (Pannier était à l’Industrie, en 2020 ; Runacher passe au Climat, en 2024), on ne peut que suggérer à M. Hetzel et Mme Pannier-Runacher de covoiturer. Ils pourront confronter leurs expériences du temps de la guerre du Covid et de leurs rapports à la science et à l'irrationnalité...

Vos commentaires

23 commentaires

  1. Je constate aussi que nous avons un temps extrêmement pluvieux dans le Sud Ouest avec de très fortes rafales de vent, mais il ne faut pas trop dire que l’année 2024 a été plutôt excécrables , une pluie quasi permanente avec quelques intermèdes ensoleillés, mais vite fait .
    Je le sais parce que je sors dehors, au moins une heure par jour, dans la nature . Mais il ne faut pas contredire le narratif sur le réchauffement climatique qui sert à tout, y compris l’accueil des migrants . Comme en tout , il faut être plus mesuré dans ses propos sauf quand on est poussé par les lobbies qui savent être persuasifs pour faire avancer leur intérêts.
    Ce ministre a toute ma sympathie si il a osé emettre qu’il ne fallait pas interdire brutalement l’hydrochloroquine .
    Comme il ne fallait pas imposer brutalement un vaccin en phase d’expérimentation qui ne s’imposait quà partir du moment où on faisait confiance à tout ce qui nous était asséné journellement sur sa supposée efficacité . Par principe , je n’accorde pas beaucoup d’intérêt à la pub ni à certains traitement qui me seraient imposés à coup de directives coercitives .
    Et d’autant plus, quand cela suscite le comportement irrationnel et même puéril d’une Pannier- Runacher, qui risquait la remontrance de « papa » Macron, en conseil des ministres, pour ne pas avoir respecté la consigne .

  2. En matière de sciences, les journaux du genre de « Libération » sont des boussoles à désigner le sud : l’inverse de ce qu’ils prétendent est bien plus plausible.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois