Patrick Jardin : « Islamistes et politiques ont ma haine »
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Le 13 novembre 2015, la fille de Patrick Jardin, Nathalie, ingénieur lumière au Bataclan, était assassinée par des islamistes.
Convaincu que cet attentat aurait pu être évité, il prépare un livre pour dénoncer la responsabilité de tous les gouvernements qui se sont succédé depuis quarante ans. C'est, explique ce père en deuil, le seul moyen de faire entendre une voix discordante, étouffée par les médias, dans le chœur des "Vous n'aurez pas ma haine".
https://www.youtube.com/watch?v=IZqz7M89VoM&feature=youtu.be
Je suis venu dans le cadre des attentats du 13 novembre 2015. Nous sommes réunis par les juges d’instruction tous les six mois pour nous tenir au courant du déroulement de la procédure.
Quel lien avez-vous avec l’attentat du Bataclan ?
Ma fille Nathalie a été assassinée au Bataclan le 13 novembre 2015. Elle y travaillait comme ingénieur lumière.
Vous préparez un livre au sujet de cet attentat et du terrorisme. Pourquoi vouloir écrire un livre sur ce sujet ?
Je suis certain que cet attentat aurait pu être évité et que les pouvoirs politiques ont une très lourde responsabilité dans le déroulement de cet attentat. Il m’est complètement impossible de le faire savoir par les médias. On ne peut pas tout dire aux médias et tous les médias ne veulent pas toujours répercuter mon message. Je n’ai donc trouvé que ce moyen pour faire savoir aux gens ce qui se passe réellement de façon à ce qu’ils puissent faire pression au moment des élections auprès des politiciens pour que cela ne se reproduise plus jamais.
« Vous n’aurez pas ma haine », c’était le message principal entendu de la part des proches des victimes qui ont été médiatisés. Êtes-vous dans ce discours-là ?
Absolument pas. Ils ont ma haine. Et ma haine s’adresse à la fois aux islamistes qui l’ont perpétré et aux politiciens qui ont permis que cet attentat puisse se produire sur le sol français.
J’en veux à tous les politiques qui nous ont dirigés depuis les quarante dernières années, qu’ils soient de droite ou de gauche. Ils portent tous une part de responsabilité. Depuis Pompidou, tous ont une part de responsabilité.
Vous aviez déclaré, dans un entretien, que si vous aviez su ce qui allait se produire après, vous auriez giflé Manuel Valls lorsque vous l’avez rencontré. Que lui reprochez-vous exactement ?
J’ai rencontré Manuel Valls le lendemain des attentats à la gare du Nord de Paris en venant chercher mon frère. La première chose qu’il m’a dite : « Pas devant les caméras. »
Maintenant, j’estime que cette remarque était complètement inadaptée et indigne d’un Premier ministre de la République devant un papa qui venait de perdre sa fille.
Qu’est-ce qui vous motive, aujourd’hui ?
Je recherche la vérité et j’essaie de tout faire pour que jamais cela ne puisse se reproduire. Je vois que, depuis le 13 novembre 2015, Charlie Hebdo et l’attentat de Nice, rien n’a changé. Nous sommes toujours à la merci d’islamistes cinglés qui pourraient arriver sur une plage et mitrailler la moitié de la plage ou déposer une charge explosive avec un drone sur une centrale nucléaire.
Absolument rien n’est fait. Cela me fait peur et c’est grave.
Est-ce le père que vous êtes qui parle ?
C’est le père que j’étais. Ma fille me manque. Il ne se passe pas une journée sans que je pense à elle. Je ne veux pas que d’autres personnes aient à subir ce que je subis.
Quel message voudriez-vous adresser à ceux qui nous gouvernent aujourd’hui ?
De mettre tous les moyens possibles, et Dieu sait qu’il y en a au sein de la République, pour lutter contre l’islamisme, de se méfier des fichés S qui sont en liberté ou même en liberté surveillée. Quand ils doivent aller pointer au commissariat, c’est entre 6 h du matin et 18 h le soir. Cela leur laisse toute la nuit pour opérer. Cela me fait peur.
Avez-vous lancé des procédures judiciaires ?
Oui, j’ai déposé une plainte contre l’État français, une autre pour non-assistance à personne en danger contre les huit militaires et l’escadron de gendarmerie du 31/7 de Reims qui avait fait colonne vers le Bataclan et qui a reçu l’ordre de stopper. Et une troisième plainte contre l’État belge. Je fais feu de tout bois.
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