Patriotisme, sélection, excellence… ce qui fonctionne pour le foot, si on l’autorisait ailleurs ?

Photo by Bagu Blanco/Pressinphoto/Shutterstock
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La France a perdu, mais n’a pas démérité. L’équipe de foot nationale a fait rêver, l’espace de deux heures et quart, le pays entier : les familles, toutes générations confondues, étaient réunies sur le canapé. Les personnalités politiques, tous partis confondus, sur Twitter. Allez les Bleus, vive la France ! En ces temps de déclassement généralisé, renouer avec le sentiment d’être un GRAND pays. Elon Musk, présent dans les tribunes, note, dans un tweet liké 350.000 fois, que le but de la France - celui qui lui a permis d’égaliser - a fait l’objet de « 24.000 tweets par seconde, ce qui n’était jamais arrivé pour une Coupe du monde ».

Emmanuel Macron a voulu profiter d'une parcelle de gloire, n’hésitant pas, in fine,, à se muer en cellule psychologique, Numéro Vert et maman consolatrice tout à la fois, pour un Mbappé déçu qui l'a d'ailleurs snobé.

Le président argentin Alberto Fernández, lui, avait annoncé dès samedi qu’il ne se rendrait pas au Qatar, « suggérant, selon L’Équipe, un facteur superstition par lequel il ne voudrait pas porter la poisse à la sélection » : « Comme des millions de compatriotes, avait-il écrit sur Twitter, je vais profiter de la Coupe du monde à la maison. » Chacun en tirera la conclusion qu'il voudra.

Mais quelles leçons à tirer de cette parenthèse de grâce, quelles recettes à retrouver pour le pays tout entier ?

- Tout d’abord, cultiver sans complexe le bonheur d’être français. Aimer son pays, le soutenir, être fier de lui, se sentir appartenir à un groupe, agiter en chœur le drapeau tricolore procurent une joie ineffable qui fait oublier bien des soucis. Mais pour multiplier ces moments, il faut cesser de cantonner le patriotisme au ballon rond, arrêter de traiter de facho quiconque arbore le drapeau français en d’autres occasions et ne pas le laisser détrôner par le drapeau européen qui ne fait vibrer personne, sinon, peut-être, Ursula von der Leyen.

- Reconnaître dans cette équipe les ingrédients de l’excellence et l’étendre à tous les domaines : gageons que les joueurs n’ont pas été choisis, façon Sciences Po, sur une lettre de motivation en écriture inclusive et sur un entretien devant un grand jury autour de la transition écologique ou de la masculinité toxique. C'est, bêtement, à l’ancienne, sur leurs qualités à pousser le ballon, puisque c’est l’objet, qu’ils ont été évalués. Sinon, ce sont des épigones de Marine Tondelier et Louis Boyard qui se seraient trouvés en petit short, à leur place, sur la pelouse du Qatar. Sans garantie de résultat. De même, Didier Deschamps, osons le dire, n’a pas fait de sentiment. Il a même fait de la discrimination, au sens étymologique du terme. À chacun ses talents. Soit tu es bon, soit tu ne l’es pas. Et il n’a pris que les meilleurs. Ils les a ensuite entraînés et fait durement travailler. Car le don sans la sueur ne suffit pas. Puis il leur a donné des ponts d’or et en a fait les stars que l’on sait. Sélection, travail, mérite, argent, ascenseur social. Tout un vocabulaire aujourd’hui honni.

- Viser le bien commun, c'est-à-dire le succès de la France, dans une démarche holiste en non individualiste. Le jeu a été collectif. Pas de personnalité toxique ou d’ego surdimensionné façon Benzema, qui d’ailleurs a refusé de se joindre à Emmanuel Macron pour assister au match, proférant, sur Instagram, un laconique « Ça ne m’intéresse pas » qui a beaucoup fait gloser.

- Chasser l’idéologie dans tous les domaines où l’on recherche l’unité nationale. Grâce à l’équipe du Maroc qui a capté le capital sympathie de la gauche et attiré comme un piège à guêpes ses obsessions antiracistes, l’équipe de France a été dépolitisée. Elle n’était plus black blanc beur mais bleu blanc rouge.

Las, ce qui est permis, voire salué, dans le foot est interdit ailleurs.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 20/12/2022 à 8:57.
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Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

60 commentaires

  1. Ha c’était une équipe ? J’avais juste eu l’impression que c’était un match mbape messi. Je ne suis pas français tous les 4ans au travers d’une équipe de foot mais au quotidien et mon âme saigne de voir cet opportuniste se mettre en avant dès qu’il le peux et de cracher sur la France dès qu’il est à l étranger .

  2. Eh NON, ma chère Gabrielle, j’ai maintenu mon boycott de cette coupe du monde jusqu’au bout. Parce qu’elle était instrumentalisée comme jamais par ces laquais médiatiques au nom d’une diversité idolâtrée qu’il nous était intimé de vénérer, j’ai dit NON. Rappelez-vous cette séquence sur BFM TV où les représentants de cette cinquième colonne médiatique haranguaient Eric ZEMMOUR, les yeux injectés de haine, pour essayer de lui faire avouer qu’il ne communiait pas à ce doux mélange de l’équipe de France. J’ai dit NON. Le fait d’avoir été un téléspectateur de moins dans les statistiques de TF1 me remplit de joie. Bien sûr, j’aurais préféré au fond de moi que la France gagne mais voir Macron perdre est une belle compensation. Tournons la page et passons au vrai sujet : la chute de l’Empire européen !

  3. L’Argentine bonne équipe mais surtout avec des casseurs et comédiens sur des fautes imaginaires bien aidé par l’arbitre. Le patriotisme dans tous les sports est réconfortant pour seulement quelques heures.
    Notre EDF était fatiguée pendant 75 minutes. Et les jeunes remplaçants trop fragiles. Macron a encore porté malheur par sa présence dans les vestiaires et par ces mots( pour moi je l’ai trouvé ridicule). Il est le reflet de ce qu’il fait de la France. La ruine humaine.

  4. enfin la « fête » est terminée. pour moi aucun match sur la télé, boycoot oblige, et hier soir avec mon épouse une bonne petite framboise pour arroser la victoire de l’argentine. mais quand le peuple va t il se reveiller bon dieu, tout s’écroule, on chante la marseillaise pour se donner du coeur et soutenir des mecs qui tapent dans un ballon pour des millions. je voudrais bien que l’on soutienne un peu plus ceux qui nous défendent et se battent pour nous dans des conditions difficiles souvent et qui sont prêts a donner leur vie pour la patrie et pour l’honneur du drapeau. je pense à tous nos soldats, nos pompiers, nos FDO, nos soignants. un militaire en retraitre depuis longtemps mais prêt à reprendre du service s’il le faut. vive la FRANCE, la vraie celle de nos ainés pas celle des corrompus et des loozers

  5. Not’bon président dont les 2 déplacements à Doha ont couté 500 k euros en frais d’avion (info Le Point) sans compter l’hergement de ts les inutiles embarqués n’a ni pudeur ni intelligence . Sa présence était inutile surtout quand on voit
    l’état de notre pays. Mais il s’en moque totalement, trop occupé à s’aimer .

  6. Gabrielle nous produit ici l’édito d’une journaliste écrit avec les mots de la chrétienne qu’elle est. On est davantage dans l’espoir et la foi que dans les faits et la réalité, plus dans les incantations et le virtuel que dans le réel, car vouloir transposer les ressorts, les liens et les élans d’une micro-société comme peut l’être une équipe de foot à un pays tout entier, il y a un monde à franchir. L’espérer est sans doute positif, y croire est illusoire.
    Chacun aura son analyse des tenants et aboutissants dans cette courte période de lévitation, mais je crains bien que ceux de la classe politique en place et d’une certaine partie de la population soient diamétralement opposés aux siens.
    Si pour certains l’Europe est un frein, pour d’autres elle est le moteur, la différence n’est pas mince, et les faits sont têtus.

  7. Macron n’a pas compris qu’après une défaite aussi cruelle, on laisse les joueurs à leurs regrets. Une grand équipe, et un petit président.

    • Dimanche soir, devant les cameras du monde entier, Macron n’était apte à comprendre que deux choses : Le sens du verbe « paraître » et l’intérêt de paraître.

  8. « L’équipe de foot nationale a fait rêver, l’espace de deux heures et quart, le pays entier « . Pourquoi reprendre ce lieu commun? Ma femme et moi n’avons pas regardé une seconde de cette coupe, ce sport ne nous intéressant absolument pas.
    Ceci dit, je partage votre regret que le patriotisme se cantonne exclusivement au foot.Pourquoi ces gens qui ne suivent pas ce sport habituellement se sentent investis de cette ferveur pour notre pays uniquement lors de ce genre de rencontres?

    Quant à notre méprisant de la république… Finalement, pas de commentaire.

  9. L’équipe argentine s’est imposée en maître du jeu avec la rage de vaincre. Un travail collectif, dynamique et constant, belle leçon de réussite qui devrait, en effet, s’appliquer partout. Victoire bien méritée. Quant à l’équipe de France, elle n’a pas joué comme elle aurait dû en finale. Merci à Mbappe qui a tout assuré et relevé ( quand-même) le défi à la 75eme minute !

  10. Je ne regarde plus le foot depuis 1982. Mes fils ont 51 et 53 ans.
    Je trouve que dans les sports, en général, trop d’argent circule, les résultats sont pipés d’avance. Et je ne parle pas des organisateurs, dirigeants ou autres qui reçoivent des dessous de table. Tout cela est bien triste.

  11. Il n’est pas interdit de rêver Gabrielle. « black blanc beur » remplacé par « bleu blanc rouge. ». Si ça pouvait être vrai ce serait beau. Mais comme vous dites souvent, chassez la réalité par la porte, elle revient par la fenêtre.

  12. Notre président a voulu tirer une fois de plus la couverture à lui , Cela en devient presque pathétique cette quête de reconnaissance . Je remarque qu’il est bien aidé en cela par les médias qui chaque fois que l’on marquait un but , nous gratifiaient de son visage en train de se réjouir, mais, par contre, ne nous ont pas fait part de sont désappointement quand nous prenions un but . Comme si il fallait l’associer uniquement à la victoire . Je remarque que même à la fin , il essaie de titrer les marrons du feu en allant consoler M’bappé qui par ailleurs ne l’a même pas « calculé « , comme disent les jeunes . Je pense que le footballer n’était pas dupe . Il connait la chanson et il sait ce qui relève de la sincérité et de la communication ! Les commentateurs, eux mêmes ,étaient gênés par sa démarche un peu déplacée!

  13. Macron console les Bleus , à Mbappé il a dit :  » Rassure toi , avec ma nouvelle réforme , tu va pouvoir jouer jusqu’à 65 ans ! « 

  14. Ça c’est fait !! ….tranquille 4 ans . J’ai apprécié le foot il y a une trentaine d’années , mon fils enfant , jouait dans un club local , et puis de bagarres en bagarres ( dont des parents d’enfants entre eux !!! ) j’ai arrêté d’emmener mon fils et puis très vite je n’ai PLUS JAMAIS regardé un seul match à la Tv ..ça fait bien 20 ans que le mot «  fouteballe «  me hérisse le poil . Tranquille 4 ans , voilà ce que m’inspire «  les bleus « 

    • les bagarres ont commencé quand une certaine « populace » qui ne sait pas perdre s’est imposée dans les clubs il y a une trentaine d’année. Avant les matchs étaient des recontres festives entre quartiers ou ville

      • Avec mes parents nous habitions un quartier populaire à Roubaix , le football était assez représentatif des populations de cette ville à l’époque . Je me rappelle très bien des entraînements de l’équipe des Italiens du quartier du Fresnoy Mackellerie et ensuite leur rencontre avec l’équipe des Portugais de la Fosse aux chênes , autre quartier populeux de Roubaix …les ritals contre les portos disions nous a l’époque sans méchanceté ni agressivité car eux nous chambraient aussi . Et le « débriefing » de la rencontre se faisait au bistrot du coin , ça parlait fort , ça rigolait…mais jamais une bagarre n’éclatait entre supporters , joueurs …c’était le bon temps et c’est cette ambiance là que je veux conserver et que je conserve en mémoire depuis plus de 50 ans . J’aurais au moins connu ça par rapport aux générations actuelles

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