Pauvre Darmanin, qui fait de Marine Le Pen l’ennemi public numéro un !

Emmanuel Macron n'a pas encore annoncé sa candidature, mais deux de ses petits soldats, l'un issu de la droite, l'autre de la gauche, lui préparent le terrain. Dans deux entretiens publiés, ce week-end, dans la presse, Gérald Darmanin et Richard Ferrand ont ciblé leurs attaques contre Marine Le Pen. Ce faisant, ils révèlent à la fois la fragilité du Président sortant et leur propre servilité.

Dans Le Parisien, Richard Ferrand qui, comme chacun le sait, est un homme exemplaire, ironise sur Marine Le Pen, qui « aime les chats ». Elle ferait mieux, dit-il, « d’aimer toute la diversité de l’humanité ». Il lui reproche de ne proposer qu'« une France isolée, passéiste, nostalgique », ajoutant, pour l'achever, qu'« elle n’est pas dans le champ de l’humanisme ni de l’avenir ». On est confondu d'une argumentation aussi médiocre. Les millions d'électeurs qui s'apprêtent à voter pour elle apprécieront à sa juste valeur ces propos d'un socialiste qui s'est recyclé dans le macronisme pour prolonger sa carrière.

La palme revient, sans conteste, à Gérald Darmanin, le roquet de service, qui, dans le JDD, se fait les dents sur Valérie Pécresse, mais s'en prend surtout à Marine Le Pen, qu'il tient pour la personne « la plus dangereuse pour le pays », car « la plus susceptible de se qualifier pour le second tour » de la présidentielle. « Si jamais Mme Le Pen arrive aux responsabilités, prévient-il, ce sera la discorde nationale, puis la guerre civile. » Ces propos peu amènes, loin de pouvoir convaincre les Français, sont les signes d'une majorité aux abois.

Gérald Darmanin sait bien que Valérie Pécresse pourrait l'emporter sur son nouveau maître. Comme elle ferait, peu ou prou, la même politique, les électeurs, lassés de l'arrogance de Macron, pourraient se tourner vers son avatar. Il la ménage pour ne pas lui faire trop de publicité. Et puis, qui sait, dans l'avenir ? En revanche, il considère que Macron serait facilement élu face à Marine Le Pen, qu'il faut absolument « rediaboliser » et présenter comme un ennemi de la France. Il compte bien que les médias et tous les lobbies de la pensée unique feront le reste entre les deux tours.

Le ministre de l'Intérieur prend ses rêves pour des réalités. Pour beaucoup de Français, Marine Le Pen a pris sa place dans l'espace politique et bénéficie, aujourd'hui, d'une certaine considération. De plus, Valérie Pécresse et Éric Zemmour ne sont pas hors jeu, même si elle les devance actuellement dans les sondages. Rien n'est acquis : Jean-Luc Mélenchon pourrait même créer la surprise si, d'aventure, la gauche se ressaisissait et que les autres candidats, au lieu de se regarder le nombril, renonçaient à faire cavalier seul et se rangeaient in extremis sous sa bannière.

Enfin, il faut être d'une irresponsabilité ou d'une mauvaise foi singulière pour désigner Marine Le Pen comme « la plus dangereuse pour le pays ». Si elle représente un danger – tout comme Éric Zemmour, qui deviendra la cible prioritaire, s'il élargit son audience dans les prochaines semaines –, c'est surtout pour l'oligarchie qui a fait main basse sur le pouvoir et n'entend pas le lâcher. Le danger, pour notre pays, ce sont les islamistes et les séparatistes, tous ceux qui, par passivité ou par complaisance, s'en font les complices et tous les politiciens qui vendent la France à l'Europe !

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