Pèlerinage de Chartres : une jeunesse du dépassement, pas du vandalisme !

Capture d'écran Tribune chrétienne
Capture d'écran Tribune chrétienne

Ferveur pour les participants. Émotion pour les passants et autres riverains. Ferveur pour les milliers de pèlerins, partis de l'église Saint-Sulpice à Paris, ce samedi 18 mai, après la messe célébrée à 7 heures du matin pour rejoindre Chartres. Plus de quatre-vingt-dix kilomètres. Une belle marche. Une belle épreuve dans nos époques où il semble parfois que le moindre effort coûte beaucoup. Pas pour tous. Heureusement.

Leur passage devant Saint-Pierre d’Alésia où je les admirais et les enviais, dura quatre-vingt-dix minutes. Long cortège en rangs serrés, occupant la moitié de la chaussée, pour ne pas obstruer la circulation déjà bien entravée dans ce secteur par la mairie de Paris. 90 minutes en chantant des cantiques et en récitant des prières. Une voiture de police à l’avant, une à l’arrière. Cette jeunesse-là n’est pas celle des désordres et du vandalisme. Elle est celle qui estime que le dépassement de soi vaut la peine.

90 minutes pour voir ces 20.000 jeunes, tous enthousiastes, mêlant gaité et prière, pensant à la longue route qu’ils allaient faire jusqu’à Notre-Dame de Chartres, d’autant que le soleil du matin devait se transformer en pluie, selon la météo. Mais ce matin, les muscles se croient encore en promenade… De nombreuses nationalités étrangères étaient présentes derrière leur drapeaux. Il était réconfortant d’entendre ces cantiques repris dans toutes les langues d’Europe. Ceux-là savent que l’Europe existe et qu’elle puise ses racines au même souffle de la chrétienté. Sur le trottoir, on les imagine priant pour eux et sans doute encore plus pour la France. Car derrière cette ferveur religieuse, comment ne pas imaginer qu’il y a forte conscience du devoir de citoyen. Les deux ne vont-ils pas ensemble ? « Mon Dieu – Mon roi ! Mon Dieu - Ma France ! » Le cri de Bouvines est encore actuel à qui veut bien entendre la France profonde. Cette Pentecôte est encore très proche de la fête de Jeanne d’Arc, le week-end dernier. Il y a des moments comme cela où l’Histoire est présente pour nous rappeler à l’essentiel.

Quelle ferveur ! En les voyant, revivent les épopées passées, des croisades au franchissement du Rhin en 1945 en passant par Verdun ou Ðiện Biên Phủ - autre clin d’œil de l’Histoire, en ce mois de mai. Et, en toile de fond, déjà, se dessinent les épopées qu’il faudra sans doute retrouver dans le futur. Il y aura tant à reconstruire pour l’avenir qu’il faudra utiliser toute cette ferveur.

Drapeaux et bannières claquaient au vent. Certains avançaient en cadence. D’autres montraient leur habitude de la marche et des efforts prolongés. D’autres, aussi, combien ils étaient novices… Tous étaient à l’unisson, marchant dans ce long ruban de prières, ponctué de la présence de prêtres dont, déjà, certains confessaient les pèlerins dont ils avaient la charge. La marche permet de faire ressortir tous les péchés à se faire pardonner. Pas de triche possible quand on souffre sur la route. Dieu premier servi !

Et que d’émotion dans le regard des riverains, en admirant ces pèlerins mettant tout leur cœur et leur âme dans des pas qui allaient vite leur paraître si lourds.

En voyant ces jeunes portés par leur foi et leur enthousiasme, les larmes m’en venaient aux yeux. Pour une fois, j’avais une belle image de la France, pas celle dont les médias nous rebattent les oreilles et les yeux. « France fille des arts, des armes et des lois », tu avais retrouvé, en ce samedi de Pentecôte, les promesses de ton baptême.

Philippe Montillet
Philippe Montillet
Historien et juriste

Vos commentaires

19 commentaires

  1. A quand une grande procession à la basilique de St-Denis pour montrer la ferveur des chrétiens de France, de montrer que c’est une terre chrétienne ?

  2. C’est une belle jeunesse, mais hélas, ça me rappelle ce que disait Jean Gabin sénateur dans un film, « il y a aussi des poissons volants, mais ce n’est pas la majorité du genre ».

  3. Hier nous nous sommes régalés avec mon Épouse. Aujourd’hui, nous allons continuer jusqu’à l’arrivée à CHARTRES. Enfin des informations et des cérémonies dignes de Notre France. Merci.

  4. Les rangs ne m’ont pas paru « serrés ». Mais peu importe, ce n’était pas un défilé militaire.

  5. Un grand moment de ferveur, ils étaient tous magnifiques c’ était comme un retour vers les belles années de la France, une suspension magique dans le temps qui a fait oublier pendant cette cérémonie ce que nous vivons aujourd’hui. Une belle jeunesse à la française silencieuse, disciplinée propre un moment fabuleux.

  6. Quel bonheur pour moi de regarder cette magnifique jeunesse Française qui nous redonne de l’espérance.J’espère qu’ils seront encore plus nombreux l’année prochaine pour montrer que la France n’est pas morte, mais qu’elle renaîtra et retrouvera sa grandeur une fois débarassée des bras cassés qui ont pris le pouvoir dans notre pays.

  7. Merci pour ce beau papier qui exprime toute la ferveur d’un jeune peuple en passe de nous remplacer, non pas pour le pire, mais pour le meilleur. Et quelle beauté que cette messe devant cette foultitude de jeunes scouts, guides et leurs aînés, en ce dimanche de la PEntecôte.

  8. Merci pour ce bel article qui met du beaume au coeur et un grand merci à tous ceux qui ont permis que ce moment de pur bonheur ai lieu , bravo , ils nous prouvent que tout espoir n’est pas perdu , qu’il y a encore dans ce pays des gens formidables .

  9. Bonjour, félicitation à tous ces pèlerins inconnus qui marchent avec foi et espérance ( et aussi persévérance) ils montrent que l’espoir n’est pas mort, ni vain face au cahot que l’on nous décrit et promet! La FOI, la vrai, au fond des cœurs, la charité nous sauveront. Nous étions deux à  »faire » le  »camino » il y a quelques années. Marcher avec au fond de soi se connaître mieux, découvrir l’autre à chaque étape. Le silence de la solitude partagée, l’effort qui conforte, la profonde découverte de soi; et les  »clochers » de Santiago qui couronnent l’effort. Le but atteint, la révélation, la prière dans le lieu sacré et mystique . Des dizaines de jours de marche, de méditation , de retour au fond de soi, avec la foi de vivre autre chose durant la chemin que le quotidien de la civilisation. Un peu comme une retraite à Lagrasse. Pas de rituel sacramentel là , mais celui intime du pas après le pas, le regard intérieur tourné vers le but. Une réalisation personnelle d’un petit bout de la VIE.
     »Ultreia ». 80 ans et j’aurais aimé marché avec eux, je serai avec eux au long des jours . Que la PAIX et la sérénité soient avec eux.

  10. Et un grand merci à C news et Notre Dame de Chrétienté pour la diffusion de la messe de ce dimanche. Merci aux commentaires de mr l’abbé de Massia, aumônier général et au reporter (désolé, j’ai ublié son nom) qui a su rester discret.

    • Oh oui, merci infiniment à CNews pour cette diffusion, pour ces deux heures de ferveur et d’Espérance, hors du temps, hors de notre temps de tristes nouvelles et de violences, pour ces témoignages touchants et revigorants des pèlerins, des organisateurs, pour les commentaires parfaits de Monsieur de Pourbaix et pour les explications de Monsieur l’Abbé de Massia qui parle d’or…
      MERCI!

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