[PEOPLE] Camélia Jordana déconstruit le « fantasme identitaire » Charles Martel

Pour France Culture, « Charles Martel était une espèce de punk qui pillait les églises ».
© Kazak Productions – Frakas Productions – ARTE France Cinéma
© Kazak Productions – Frakas Productions – ARTE France Cinéma

Samedi 15 mars, on apprenait, grâce à Camélia Jordana, sur France Inter, que « Charles Martel était une espèce de punk qui pillait les églises ». Si cela semble être passé presque inaperçu, l’actrice et chanteuse est déjà bien connue pour ses avis toujours honnêtes et mesurés : « La chanteuse accuse les policiers de "massacrer" des personnes à cause de leur couleur de peau […] », lit-on dans L’Humanité, ou encore, dans nos colonnes, que « […] les hommes blancs sont, dans l’inconscient collectif, responsables de tous les maux de la Terre ». Venue faire la promotion, au micro de Charline Vanhoenacker, du film Reine mère, dans lequel elle joue le rôle principal, la jeune actrice est restée fidèle à elle-même.

Le « trauma » Charles Martel

Le film suit une petite élève de CM2 d’origine algérienne et tunisienne qui entend, en cours d’histoire, que « c’est en 732 que Charles Martel arrêta les Arabes à Poitiers ». Quelle horreur ! Charline Vanhoenacker parle même de « véritable trauma Charles Martel ». Quant à Camélia Jordana, elle évoque le sentiment, alors, de « faire partie de ceux qui ont posé problème et qu’il a fallu arrêter à un moment ». Manifestement, le « trauma » a été tel, pour la réalisatrice Manele Labidi, qu’elle s’est investie d’une mission, puisque la « dimension de "choc des civilisations", qu'on a attachée à cet événement, est en fait une fabrication pure », comme elle l'explique sur France Info Culture, et « à partir de là, [elle a] décidé de redonner à Charles Martel un peu de complexité, et de le sauver ». Sauver Charles Martel ? Fallait oser… Voici donc la réalisatrice en pleine mission de sauvetage de « ce type ». Par chance, d’après William Blanc, qui en avait déjà sapé les fondations sur France Culture, « Charles Martel avait un côté punk, il faisait des razzias dans les églises pour financer ses expéditions, c'était un pilleur, un usurpateur, donc pas du tout un saint ».

« Le fantasme identitaire »

Ce n’est pas fini ! Sur France Inter, il ne faut pas dévier. Donc, Charles Martel, non content d’être un « punk » pillard, est « une espèce de fantasme identitaire ». « Ça alors ! » s’écrit Charline, qui connaît bien sa partition. La « propagande folle jamais déconstruite » aurait été totalement créée de toutes pièces. D’ailleurs, explique-t-elle, il n’y a qu’à voir, dans la galerie des Batailles à Versailles, le tableau peint 700 ans plus tard (à une époque où on cherchait à magnifier plutôt qu’à déconstruire l’Histoire de France), représentant la fameuse bataille de Poitiers qui est bourré d’incohérence. Il ne faut pas en vouloir au peintre Charles de Steuben, l’heure était à l’orientalisme et à la conquête d’Alger.

Le film, peut-être drôle, ne manque donc pas de dénoncer, comme le dit Camélia Jordana, à quel point « les identitaires, les nationalistes et tout, se sont appropriés cette figure en s’inventant que ce mec et ses équipes avaient repoussé l’invasion barbare de millions de Sarrasins, mais ça n’a jamais existé ! En fait, c’était une bataille qui n’était pas plus importante que ça... » Pourtant, selon Wikipédia, qui n’a pas la réputation d’être un obscur forum d’« identitaires », la bataille de Poitiers - qui s’appelle, dans les sources arabes, « bataille du pavé des martyrs », soit dit en passant - est non seulement fondatrice pour la dynastie carolingienne, qui a quand même un tout petit peu participé à faire la France, mais surtout la bataille qui a vu mourir le général d'al-Andalus, Abd al-Rahman, mettant ainsi fin aux incursions andalouses. Toujours selon Wikipédia, le but était quand même de repousser « les envahisseurs ». D’ailleurs, citant Michel Rouche, on y lit que « les auteurs des Chroniques mozarabes voient en outre dans cette victoire des Francs "l'espoir d'une libération possible de la domination politique de l'islam" ». Alors peut-être, effectivement, que cette bataille fondatrice du royaume de France est importante pour les « identitaires », mais est-ce un tort ?

On n’est pas vraiment surpris par ce discours sur France Inter, mais on aimerait tout de même demander à Camélia, qui se flatte de renouer avec ses origines et de se rapprocher de ses grands-pères engagés au FLN, pourquoi nos racines françaises devraient être déconstruites. On voudrait bien demander aussi, à celle qui voue « une admiration infinie pour les personnes qui traversent l’exil, [puisque] c’est un vrai truc de quitter son pays, sa terre, de quitter ses proches, de quitter sa langue, de quitter sa maison », pourquoi les pieds-noirs que ses grands-pères ont combattus, ont repoussés hors d’Algérie, ne méritent pas la même compassion. Deux poids deux mesures avec les héros et les « envahisseurs » comme avec les mythes fondateurs ?

Vos commentaires

14 commentaires

  1. Camélia Jordana reçue sur France Inter par l’inénarrable Charline Vanhoenacker pour la promotion d’un navet produit entre autres par Arte France Cinéma, le tout financé avec nos impôts, rien ne change au pays des gauchos bobos

  2. Camilla Jordana est comme beaucoup de ses soutiens, dans l’ignorance de l’histoire en ne retenant que ce qui la dérange. Pas d’équilibre dans les jugements , car ce n’est pas bien vu dans son petit monde. Quant à France Inter, ils s’en régalent.

  3. J’aimerais assez voir une joute entre Camélia JORDANA et Lorant DEUTSCH, autre personne issue de l’immigration, sur ce sujet; ce féru d’histoire, passionné de la France, démonterait avec humour ces errances de langage, pour le plus grand bonheur des téléspectateurs…

  4. L’interet avec des personnages comme camilla jordana est que l’on est jamais déçus …Lorsque les limites de l’absurde et du grotesque sont atteintes, voire dépassées , elle performe encore en repoussant les limites au delà du réel ..L’univers , incommensurable, n’a qu’à bien se tenir

  5. Je viens de commenter l’histoire récente de 3 ex colonies françaises. Maroc et Viet-Nam ont choisi de tourner la page. Aujourd’hui, elles prospèrent en paix.
    L’Algérie s’est victimisée en diabolisant la France par les choix de ses gouvernants. C’est le marasme, qui s’étend même à ses descendants en France.
    Conclusion: toute « victimisation politique » est une faute grave qui se paie très cher et longtemps.
    J’invite Camélia Jordana à y réfléchir.

  6. C’est une œuvre de bienfaisance pour encourager les électeurs de LFI à aller au cinéma, car il faut faire de l’argent au sein du NFP…De Renuisance à La France Immonde, toute pétarade est permise au prétexte d’une police mentale sectaire et intolérante.
    Un antifable.

  7. « les Pieds-Noirs que ses grands-pères ont combattus, ont repoussé hors d’Algérie, ne méritent pas la même compassion », après 132 années passées à construire ce pays, en effet c’est du deux poids et deux mesures avec les héros et les « envahisseurs » comme avec les mythes fondateurs ?

  8. Quand on interroge des incultes on a des réponses d’incultes comme souvent chez les gauchistes..et les communautaristes..après,leur avis…bof..aucun intérêt ne pas leur donner d’audience pour ça il y a France info ou bfmtv

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