[PEOPLE]T Swift en playback pendant ses concerts ? Un spécialiste nous répond !

Sale temps, pour Taylor Swift. Après la défaite électorale de sa championne Kamala Harris, à qui elle avait très publiquement apporté son soutien, la pop-star américaine fait aujourd’hui face à des ennuis d’une tout autre nature : elle est accusée de chanter en play-back. Une incrimination loin d’être anodine, pour une artiste dont la dernière tournée a suscité l’engouement de la presse internationale et engrangé la coquette somme d’un milliard de dollars de recettes…
Le scandale est venu d’un certain Fil Henley, guitariste britannique dont la chaîne YouTube « Wings of Pegasus » s’est spécialisée dans l’analyse et la critique de prestations musicales. Dans une vidéo publiée le 27 octobre dernier et déjà vue près de 500.000 fois, il affirme, documents saisissants à l’appui, que les concerts donnés par Taylor Swift, cette année à travers le monde, comportaient très très peu d’éléments réellement « live ». L’Anglais a extrait les pistes vocales de trois concerts différents et s’est rendu compte, en les comparant, qu’elles étaient rigoureusement identiques. Exactement les mêmes notes, exactement le même tempo. Les courbes de fréquences concordent en tout point, chose parfaitement impossible à produire naturellement.
People paying hundreds of pounds to watch Taylor Swift lip sync. Proof.https://t.co/boZGWXJ7Od
— The World Stage (@ChaosfromOrder1) November 16, 2024
En France, Étienne Guéreau, youtubeur mais surtout pianiste et compositeur, s’est essayé au même exercice. « Pour le segment que j’ai analysé, sur la chanson Style, j’arrive aux mêmes conclusions que "Wings of Pegasus", confirme-t-il au micro de BV. Comme je n’ai pas analysé toutes les chansons, je n’irai pas jusqu’à dire que l’ensemble du show est en play-back, mais ce que j’ai vu l’est. Mon intuition me fait dire que c’est nivelé, en play-back ou corrigé par Auto-Tune. » Si la méthodologie utilisée peut être contestée par certains car elle repose sur des outils informatiques se servant de l’intelligence artificielle, Étienne Guéreau a peu de doutes quant à la solidité de sa démonstration. « J’utilise mes oreilles, je suis musicien, rappelle-t-il. Sans même utiliser l’intelligence artificielle, avant le moindre traitement, on est frappé par la ressemblance des fichiers entre eux. Les pistes se confondent. C’est une première indication. »
Pour l’heure, aucune analyse sérieuse n’est venue contredire les allégations portées contre Taylor Swift. Contacté, le label Def Jam France n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
Une tendance lourde dans l’industrie musicale
Le recours à la technologie lors des concerts semble, hélas, se généraliser sur la planète pop. « C’est en train de prendre de l’ampleur parce que les outils informatiques sont de plus en plus puissants, nous explique le youtubeur français. Je reçois beaucoup de témoignages de gens qui travaillent sur des tournées d’artistes dont les spectacles sont en play-back de A à Z ! Certains vont en studio, enregistrent un show entier et c’est ce show qui est ensuite diffusé à chaque concert. Ça prend de l’ampleur depuis les années 2010 et c’est en train de se systématiser. » On pense, notamment, à Britney Spears, bien connue pour son usage immodéré du lip-sync » et dont les performances réellement live sont si rares qu’elles font les gros titres des médias…
Superstar Britney Spears has hit back at lip syncing critics and thrilled fans by belting out a song LIVE!!! #MindBlown #sun7 pic.twitter.com/DKWFcfBhCS
— Sunrise (@sunriseon7) August 22, 2017
Sur les tournées comme celle de Taylor Swift, les enjeux financiers sont tels qu’il peut paraître plus prudent, aux producteurs, de recourir à la technologie afin d’éviter tout souci technique. L’illusion est parfaite, les shows sont épurés de toute fausse note, le public en redemande. Dès lors, pourquoi s’en priver ? Parfois, les fans eux-mêmes savent pertinemment que tout n’est pas live, mais n’en tiennent pas rigueur à leur star préférée. Au risque de pénaliser ceux qui continuent à courageusement se produire sans filet de sécurité. « Ça ne me dérange pas, que les gens aient juste envie d’être émus, de s’illusionner, comme avec des cascades au cinéma. Je peux comprendre, déclare Étienne Guéreau. Mais si tout se vaut, plus rien ne se vaut. Ce relativisme à tout crin est néfaste pour la musique parce que ce n’est pas la réalité. Je travaille avec des chanteurs qui n’utilisent pas ces artifices-là. Ces artistes se donnent, prennent des risques, et il ne faut pas les mettre au même niveau que des productions artificielles ou des shows complètement bidonnés. »
Restera-t-il encore des spectacles 100 % live, dans quelques années ? Nos oreilles toujours plus accoutumées à des productions ultra-calibrées et sans aspérités toléreront-elles encore des voix naturelles, non trafiquées et donc imparfaites ? Cette interrogation est d’autant plus justifiée qu’aux États-Unis, certains artistes majeurs semblent déjà avoir basculés du côté fake, optant pour des prestations à la limite de la contrefaçon, voire de l’escroquerie. Y compris des pop-stars qu’on croyait pourtant appartenir au camp du Bien…

Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR

27 commentaires
Suite :
Par contre il y avait des artistes remarquables qui exigeaient de chanter en direct.
Je pourrais citer les noms, mais beaucoup ne sont plus là (et je ne voudrais pas en oublier)
Ce n’est pas la première à faire ce genre d’exercice assez prévisible, la prolifération des effets sur les voix sur les enregistrements longuement travaillés au mixage n’étant pas toujours facile à reproduire en direct.
Tout cela à commencé à la télévision.
J’étais ingénieur du son à la TV dans les années 70 quand le phénomène du play-back s’est généralisé. A cette époque, nous avions même pondu et affiché une note disant que nous n’étions pas accessoiristes, et que l’on ne donnerait plus de microphone inutile et purement décoratif à un « chanteur de playback » . Leurs managers avaient trouvé la parade en venant leur propre micro non branché mais comme élément de décor.
J’avais l’habitude de dire aux chanteurs qui me remettaient leur bande playback:
« vous êtes un des rares métiers ou l’on fait semblant de travailler. Vous imaginez un plombier ou autre en playback, faisant semblant de réparer une fuite ? »
En général ça les vexait plutôt !
Maintenant tout est fini, il n’y a pratiquement plus de variétés à la TV, que du bla bla et que des clips en conserve.
On a vu des chanteurs se planter en démarrant trop vite, ou s’arrêtant trop tôt lors d’une chanson en playback, et ça c’était franchement rigolo! J’ai même vu un autre se prendre le pied dans le fil du micro, et le faire tomber, pendant que sa voix continue de résonner…
Je rajoute: Je raconte souvent que dans ce métier, j’ai même fait l’émission le schmilblic avec guy Lux alors que beaucoup de jeunes croient qu’il ne s’agissait que d’un sketch de Coluche !
Il devient décidément impossible d’arrêter le progrès ! Après les « fake news », nous allons avoir le « fake art ». Et avec l’IA, on pourra même se passer des artistes et les remplacer par des images virtuelles en trois dimensions. Les carrières de chanteurs vont devenir impossibles !
C’est vrai que, pour moi, payer très très cher une place de concert pour voir une « chanteuse » en play-back est une escroquerie.
Ce serait comme aller voir Indochine qui ne chanterait plus faux pendant la moitié du concert …
Et le son des guitares ! Vous ne dites rien sur le fait qu’il est amplifié artificiellement et que les guitaristes usent de pédales d’effet qui dénaturent totalement le son originel de la guitare acoustique !! Même en play back c’est le son de la voix de Taylor Swift et c’est elle qui chante !
Utiliser des pédales d’effet (wa-wa, distortion..) avec une guitare electrique (ou eventuellement electro-accostique) permet juste d’avoir un son diffferent (echo, delay, saturation…) mais ne fera jamais d’une brelle un bon guitariste. Une fausse note s’entend avec ou sans pédale d’effet.Ça n’a rien à voir avec l’utilisation d’auto-tunes qui apporte des corrections à la voix, ou avec le fait de se preduire en play back. Quant au son « dénaturé de la guitare accoustique (d’ailleurs, accoustique ou classique? Le son n’est pas du tout le meme…) si c’est vraiment ce qui vous dérange, ecoutez Brassens ou Cabrel plkutot que Slayer ou Iron Maiden. D’ailleurs, aucun d’eux n’a jamais eu recours au play back ouu à l’autotune…
Bien dit !
C’est même les petits défauts de pincé de corde ou de double toucher de piano, de basse un peu plus coulée qui nous charment, plus que la perfection technique.
Oui, mais quand vous écoutez son CD chez vous, est-ce elle qui chante, ou sa voix enregistrée?
Cela coûte moins cher d’acheter un disque de ces chanteurs que de payer un prix exorbitant pour aller voir une supercherie ! Mais bons on est fan ou on ne l’est pas !!
Notre Claude François aurait été bien incapable de chanter et se trémousser en même temps sur scène, sans play-back…
ce procédé s’appelle « escroquerie ».
Eh oui grosse arnaque..payez braves fans payez c est tout ce qu’on vous demande.
Depuis quelques dizaines d’années, à écouter ce qui est diffusé on est en droit de se dire « Posez vos doigts sur un clavier, votre chanson est presque écrite » . Les diffuseurs sont tenus de produire ce qui leur est présenté. La pérennité de leur fond de commerce en dépend. Il se trouve toujours des français pour absorber de la médiocrité. Dans quelques années, avec l’IA, le chanteur ne sera qu’un physique. La création d’une chanson et son interprétation seront à la portée de tous. Ce sera à celui ou celle qui sera le/la plus exhibitionniste sur scène. La chanson sera obligatoirement formatée, totalement formatée de A à Z. Beaucoup de clones nuancés à venir.
De toute façon, avec ou sans play-back ou auto tune, Taylor Swift…Bof. À part la plastique irréprochable, ce n’est pas la voix de Barbara Streisand.
Je me demande parfois comment notre société peut faire de ces artistes ses modèles. Alors qu’ils n’apportent rien sauf peut être un peu de joie
mais surtout annihilent tout esprit de réflexion sur ce que nous sommes avec nos propres valeurs.
Bientôt les artistes seront des images informatiques. Le métier aura disparu.
C’est déjà le cas au cinéma
C’est déjà le cas avec le groupe K-pop Eternity sud Coréen qui est totalement virtuel IA , Les 11 chanteuses et danseuses n’existent pas et pourtant il fait fureur .
Plus rien de vrai, plus rien de naturel dans cette société, quel est l’intérêt d’aller voir en concert un événement que l’on peut voir à la télé ou sur un ordinateur et qui ne sera qu’un truc froid et sans saveur.
Ce qui fait souvent la saveur d’un concert, c’est justement l’imprévu avec des solos improvisés, des digressions et des jeux entre le public et les artistes.
Sheila (et d’autres) pratiquait déjà çà il y a 60ans.
Vous n’avez donc jamais vu Sheila en concert pour dire une ineptie pareille. Arrêtez de colporter les éternelles rumeurs injustes et infondées. Sheila a eu recours au play-back en télévision comme tous les artistes (sans exception) de son époque. Sur scène, elle a toujours été en live à 100 % contrairement à Sylvie Vartan ou Mylène Farmer.
Britney Spears, Taylor Swift, etc. ce n’est que de la variétoche ! Bref de la méga daube ! Ecouter les albums d’Hendrix, des Doors, des Stones, des Beatles en album et en live c’est totalement différent ! Mais à chaque fois c’est fabuleux ! Ces gens étaient des compositeurs ! Des musiciens ! Des vrais !
Franchement je vois pas comment c’est possible, vu qu’elle intervient dès qu’il y a un problème et on entend bien que ses paroles s’arrêtent, et quand elle oublie ses paroles et s’en rend compte et qu’elle le dit ou même quand elle modifie les paroles pour les besoins de la situation du moment. Encore des jaloux idiots