Perpignan : la crèche de la mairie attaquée par la Ligue des droits de l’homme

© Caganercom-Wikimedia
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Il y a, à Perpignan, une vieille tradition catalane : celle du Pessebre. Cette crèche régionale avait été installée dans la cour de la mairie, en 2022, par la municipalité de Louis Aliot (RN). Le tribunal administratif de Montpellier avait alors ordonné son retrait, à la suite d’une demande de… la Ligue des droits de l’homme. On ne s’attendait guère de voir la LDH en cette affaire, pour paraphraser La Fontaine : quel rapport la défense des droits de l’homme (les « droits humains », en novlangue) peut-elle bien entretenir avec cette laïcité agressive et même, quoi que la LDH s’en défende, un petit peu haineuse ? On se perd en conjectures.

Laissez vivre nos traditions !

Malin, l’édile de Perpignan a récidivé, cette année, en installant cette fois le Pessebre dans un cabanon attenant à la mairie. Il contourne ainsi habilement la jurisprudence du Conseil d’État, qui avait décidé qu’une crèche ne pouvait pas être installée dans l’enceinte d’une mairie. La LDH est remontée au créneau : pensez donc, il n’y a rien de plus urgent, pour défendre les droits de l’homme en France, que de faire interdire une crèche. Hélas ! Le tribunal administratif a jugé que, cette fois, la crèche catalane pourrait rester en place, puisque la municipalité avait trouvé un moyen de ne pas se mettre en défaut. « Gagné ! Les juges du TA de Montpellier viennent de juger que notre "Pessebre" est bien à sa place à #Perpignan, … et remet par là même la LDH à la sienne ! Stop à tous ces excès de la pensée unique ! Laissez vivre nos traditions ! », disait, non sans humour, Louis Aliot à la sortie du tribunal, vendredi 8 décembre.

De son côté, la Ligue des droits de l’homme, peu habituée aux revers de fortune idéologiques, a formé un recours devant le Conseil d’État en espérant que, cette fois, la crèche disparaîtra du paysage. « La municipalité accueille avec soulagement cette décision, car elle vient mettre un terme aux ardeurs de tous ceux qui veulent imposer leur pensée et dont l’unique projet est d’empêcher l’expression de notre histoire, de nos traditions et de notre culture », commentait sobrement la ville. On ne peut pas mieux dire.

C’est tout de même curieux, cette fixation sur le catholicisme de la part des associations diverses et variées. On a entendu moins de monde pour l’installation d’un chandelier de Hanouka géant devant la tour Eiffel, sans même évoquer la cérémonie religieuse qui a eu lieu à l’Élysée, et dont nous avons déjà parlé dans ces colonnes. On n’a entendu personne lorsque Gérald Darmanin – comme d’autres - a rompu le jeûne du ramadan. C’est un peu comme ces films d’horreur américains, réalisés par des protestants, mais qui traitent exclusivement de la manière dont les prêtres catholiques chassent les démons. En creux, cette fascination rend hommage à la vérité et à la lumière de la foi. Dans le prologue de l’Évangile selon saint Jean, il est écrit de saint Jean le Baptiste : « Non que celui-ci fût la lumière, mais il venait pour rendre témoignage à la lumière. » C’est un peu (quoique totalement involontairement) le cas de ces pauvres gens, qui ne sont pas des lumières mais Lui rendent témoignage par leur acharnement.

Pas d’autre utilité que de déféquer dans un coin

Terminons, plus légèrement, sur ce fameux Pessebre catalan qui n’est donc pas exactement une crèche traditionnelle, parce qu’on y trouve des personnages régionaux qui n’existent nulle part ailleurs. C’est le cas du « Caganer », ce santon obscène, représenté accroupi, et qui n’a pas d’autre utilité que de déféquer dans un coin, devant le magnifique spectacle de la Nativité. En quelque sorte, on peut donc dire que la LDH est le Caganer d’une nouvelle forme de crèche vivante. Si ces gens peuvent au moins se rendre utiles…

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

54 commentaires

  1. Moi je trouve que le sigle LDH est très fortement discriminatoire puisque le nom complet étant « Ligue française pour la défense des droits de l’Homme et du citoyen ».
    Et la femme la dedans ?!…

Commentaires fermés.

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