Peter Pan : l’attraction Disney passe à le moulinette woke

En décembre dernier, Bob Iger, le patron de Disney, disait être allé trop loin dans le wokisme qu’il avait lui-même promu au sein de la marque. Quelques semaines plus tard, Elon Musk révélait un document qui montrait l’hypocrisie de cette déclaration. Le wokisme règne toujours, la récente modification de l’attraction « Le Vol de Peter Pan », en Floride, le prouve. Figurez-vous que les Indiens y étaient « stéréotypés »…

Dans cette attraction, le spectateur survole Londres puis le pays imaginaire de Neverland où il rencontre Lily la Tigresse et sa tribu indienne. Version originale : Tiger Lily et sa tribu sont autour d'un feu, d’autres Indiens jouent du tambour. Les Indiens ont des traits caricaturaux tels qu'un nez large et de grandes coiffes à plumes. Nouvelle version : Tiger Lily et sa grand-mère dansent autour du feu et des hommes tambourinent en arrière-plan. Il y a moins de plumes et moins de nez. C’est le jeu des sept erreurs.

Le film et le livre, déjà !

Sur une page qu’il faudra encadrer pour l’exposer dans le musée du wokisme ou, à défaut, archiver pour l’histoire des mentalités, Disney bat sa coulpe pour ses péchés d’entreprise blanche. Elle se confesse à propos du film Peter Pan, sorti en 1953 : « Le film dépeint les autochtones d'une manière stéréotypée qui ne reflète ni la diversité des peuples autochtones ni leurs traditions culturelles authentiques. Il les montre parlant dans une langue inintelligible et les qualifie à plusieurs reprises de "peaux rouges", un terme offensant. » La danse de Peter Pan et des Enfants perdus est « une forme de moquerie et d'appropriation de la culture et de l'imagerie des peuples autochtones ».

En fait, le péché remontait au livre dont le film est adapté. Au début du XIX^e, l’auteur écossais J.M. Barrie a utilisé des termes tels que « peaux rouges » et « sauvages ». Faudra-t-il brûler l’ouvrage, et l’auteur en effigie ?

Confondre convention et stéréotype

Les réactions à la modification de l’attraction sont variées. Certains, comme cet autochtone Chikasaw, trouvent que c’est encore un abus : « Je suis Chickasaw et [Peter Pan] est le premier film d'animation que j'ai vu avec des autochtones. Ils étaient gentils et intelligents. Les autochtones parlaient anglais comme le chef, s'ils parlaient anglais. Arrêtez d’effacer l’Histoire. Surtout quand ce sont les Blancs qui pensent savoir ce qui offense les autochtones/minorités. » Et toc !

Une autre personne fait remarquer que « pendant ce temps, tout ce qui comporte des stéréotypes négatifs à l’égard des Blancs a été laissé en place ». Personnage du film, Jean Darling - un enfant - est décrit comme un « symbole de la civilisation occidentale avec son chapeau haut-de-forme et son parapluie » : si ce n’est pas un stéréotype ! Les « imagineers », ces personnes chargées de créer et faire évoluer les attractions des parcs Disney, manquent cruellement de la fantaisie qu’on leur prête pour ne pas s’apercevoir que l’action se passe à Neverland, un pays imaginaire, où les Indiens le sont donc aussi. Ils confondent stéréotypes et conventions.

Mort programmée de la féerie

Or, l’art du divertissement est tout en conventions. Le capitaine Crochet cumule les traits qu’un enfant attend d’un pirate : c’est un pirate de convention. De même la fée Clochette. De même l’Indien avec ses plumes devant un tipi. Il ne peut rien exister d’autre que des Indiens de convention, dans de tels spectacles, sauf à faire des versions cherokees, comanches, apaches, iroquoises…

Il est prévu que les autres parcs Disney s’alignent en modifiant, eux aussi, leur attraction « Le Vol de Peter Pan ». Sont concernés les parcs de Californie, Tokyo, Shanghaï et Paris. Nous avons contacté Disneyland Paris pour avoir plus d’informations - sans réponse. Mais quand Disney va-t-il s’apercevoir que wokisme et féerie sont incompatibles ?

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