Petit guide pour participer au festival afro-féministe en tant qu’homme blanc-cis-hétéro

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La si bien nommée "fachosphère", qui compte dans ses rangs les derniers vrais lanceurs d’alerte de la France envahie, vient de mettre au jour une nouvelle polémique : l’association afro-féministe Nyansapo Fest organisera cet été un festival comprenant des espaces réservés, entre autre, aux "femmes et personnes assignées femme racisées". Comprenez donc : interdits aux hommes blancs. Mais pour vous, lecteurs de Boulevard Voltaire dont le progressisme n’est plus à démontrer, et dont nous savions que vous seriez atterrés par l’annulation de votre festival favori, nous avons préparé un guide qui vous permettra néanmoins d’assister aux conférences de Black Lives Matter tout en vous démontrant les contradictions internes de ce mouvement.

Étape 1 : la première étape consistera avant tout à vous déchausser de votre genre si handicapant. Vous allez devoir devenir femme. Mais rassurez-vous, nul besoin de vous travestir, de vous maquiller ou de vous laisser pousser les cheveux. Depuis la révolution progressiste du grand gourou Judith Butler, il suffit pour être une femme de dire : "J’ai été assignée homme à la naissance par un médecin réactionnaire mais je me revendique comme une femme." Et vous voilà femme, tout est question de ressenti personnel. Et si des camarades de lutte médisent sur votre barbe soyeuse ? Criez à la transphobie. Facile, non ?

Une fois femme, vous pourrez donc rentrer dans plusieurs espaces du festival. Mais ceux réservés aux "personnes racisées" vous resteront fermés. Heureusement, Boulevard Voltaire est là pour vous aider à aller tirer la substantifique moelle de cet afro-féminisme qui obéit à la fameuse règles du « Tout-comme-aux-États-Unis-mais-dix-ans-plus-tard ».

Étape 2 : une personne racisée est une personne issue d’une minorité visible qui, face à une majorité visible, est discriminée et victime de préjugés en raison de la supposée race à laquelle on l’assimile. Voilà leur définition. Mais c’est parfait : c’est justement ce qu’il nous fallait. Dès lors que la direction du festival - majoritairement noire - vous refuse l’entrée au motif que vous êtes blanc - minorité blanche -, vous devenez une personne racisée, injustement renvoyée à la couleur de sa peau et, donc, à l’héritage moral et à la charge émotionnelle que celle-ci implique. Expliquez-leur cela et prenez votre ticket d’entrée.

Ça y est, le tour est joué. En utilisant les contradictions internes de ces mouvements progressisto-progressistes où tout dépend de votre sentiment personnel, où personne ne peut vous juger selon des critères de société - forcément fascistes -, où vous pouvez vous construire et vous reconstruire à volonté dans le fantasme de l’homme nouveau, vous êtes parvenu à rentrer dans ce festival. Bravo !

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