Philippe de Beauregard : « Durant la crise, l’État a été défaillant. Ce sont les maires qui ont géré le quotidien »
2 minutes de lecture
Philippe de Beauregard, maire de Camaret-sur-Aygues (Vaucluse) depuis 2014, a été réélu au premier tour en mars dernier avec plus de 70 % des suffrages.
Au micro de Boulevard Voltaire, il évoque la manière dont il a géré la crise sanitaire dans sa commune et dénonce les manquements de l'État vis-à-vis des collectivités locales.
Vous êtes le maire de Camaret. Hier soir, vous avez été réélu dans un contexte très particulier d’épidémie de Covid 19. Comment avez vous été impacté ?
Nous avons été très peu impactés. Nous avons eu une dizaine de cas de Covid-19 sans symptômes sérieux.
Comme beaucoup d’autres maires, vous avez été réélu hier soir avec plusieurs mois de retard. Comment s’est gérée la situation ? Virtuellement, Camaret n’a pas eu de maire réellement réélu pendant cette crise.
Nous avons fait avec nos moyens. Il ne fallait absolument pas compter sur les moyens de l’État. L’État a été inexistant sans compter les cacophonies et les cafouillages du gouvernement. Beaucoup de choses sont retombées sur les maires. Malheureusement, l’État a été défaillant. Il a fallu tout mettre en œuvre, fournir les personnels de santé en gel, en masques, faire fabriquer nous-mêmes des visières de protection. Tous les soirs, on voyait le gouvernement pérorer à la télévision, mais en réalité c’était les maires qui étaient-là pour palier au plus pressé.
Le sénateur, Alain Houpert dit que c’est la revanche des territoires et des collectivités locales face à l’incurie d’un État trop centralisé. Est-ce l’impression que vous avez ?
Même après la première phase du déconfinement du 11 mai, des enseignants de l’Éducation nationale n’ont toujours pas reçu de masques de protection de la part de l’Éducation nationale. Les maires ont dû encore une fois fournir les masques au personnel de l’Éducation nationale. C’est aberrant, mais c’est comme cela.
Vous êtes maire d’une commune dans une région qui compte beaucoup sur le tourisme. Quel a été votre sentiment après les annonces d’Édouard Philippe ? La saison touristique va pouvoir enfin commencer...
Je suis sceptique. Il y a encore beaucoup d’imprécisions. D’un côté, certains sites vont ouvrir. Et de l’autre côté, les rassemblements de plus de dix personnes dans l’espace public continuent d’être interdits. Comment organiser une manifestation censée attirer des touristes ? Si on ne peut pas se rassembler à plus de dix personnes, cela me paraît assez difficile à mettre en œuvre...
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :