Philippine : florilège de réactions surréalistes à gauche

Mardi 24 septembre, l’identité du meurtrier de Philippine est connue : il s’agit de Taha O., ressortissant marocain sous le coup d’une OQTF et relâché prématurément de prison, où il aurait dû purger une peine de sept ans pour un viol déjà perpétré sur le territoire français. À droite, l’indignation et l’exaspération montent. Le profil du suspect ressemble à s’y méprendre à ceux de nombreuses affaires, dont celle de Lola. À gauche, en revanche, ce n’est pas tant le meurtre qui indigne mais la récupération. Florilège des réactions étonnantes de la gauche française...

L’inénarrable Sandrine Rousseau a ainsi déclaré, ce 26 septembre, sur France Inter : « C'est un féminicide et il faut le punir sévèrement. Mais si [l'auteur] avait été dans un autre pays, il aurait mis tout autant en danger d'autres femmes. » Quelques années après avoir déclaré que les terroristes afghans seraient plus faciles à surveiller en France que chez eux, Rousseau persiste et signe. Peut-être faut-il lui rappeler que le rôle de l’État est de protéger les Français et les Françaises, et non les Marocains et les Marocaines ?

Pour Alice Coffin, la faute incombe au patriarcat. Avec elle, on a l’habitude. Exit la question des OQTF non appliquées, pour elle, rien à voir ! Le problème, c’est « la masculinité ». Il y a quelques années, elle avait la décence d’ajouter l’adjectif « toxique » à ce mot. En 2024, c’est peut-être redondant… Mais Alice Coffin a la solution : il faut donner des cours d’éducation sexuelle et sur les stéréotypes de genre à l’école ! Jamais la question culturelle n’est évoquée, dans son discours. Comme le rappelle Olivier Truchot, Taha O. fut pourtant éduqué au Maroc. Que madame Coffin s’insurge contre le manque d’éducation des garçons au pays de la galanterie et de l’amour courtois, c’est un comble…

Elsa Faucillon, députée communiste des Hauts-de-Seine, assure quant à elle ressentir une « immense colère », non pas contre l’assassin présumé, mais face « aux charognards » qui déversent leur « bile xénophobe ». Ce que la députée semble néanmoins oublier, c’est que le meurtre de Philippine ne serait pas arrivé si la loi avait été appliquée. Un Français réclamant l’application des OQTF, particulièrement lorsqu’elles concernent des violeurs, est-il xénophobe ? Toujours est-il que pour Elsa Faucillon, aussi, la vraie coupable est la société patriarcale. L’histoire ne dit pas, en revanche, si elle parle de la France ou du Maroc…

Idéologie et république des juges

Thomas Guénolé, politologue, qui décidément fait parler de lui, ces temps-ci, s’est illustré sur le plateau de TPMP en déclarant que, l’homme ayant été retrouvé en Suisse, l’OQTF, d'une certaine façon, a bien été appliquée…

Le Syndicat de la magistrature, décidément dans tous les bons coups, s’est quant à lui fendu d’un communiqué dénonçant, lui aussi, la xénophobie supposée de toute une partie de la population française. Parlant du nouveau gouvernement, il loue la nomination de Didier Migaud comme garde des Sceaux. Celui-ci avait notamment déclaré que « le laxisme de la Justice n'existe pas ». Le syndicat voit en revanche dans l’arrivée de Bruno Retailleau, Place Beauvau, un « signe beaucoup plus explicite de l’orientation du nouvel exécutif ». Étonnant. Jusqu’à preuve du contraire, M. Retailleau peut faire bien des choses à l’Intérieur, mais la Justice ne dépend pas de lui… De même, le syndicat trouve dangereux d’établir un parallèle entre la non-application de l’OQTF qui visait Taha O. et son passage à l’acte criminel. Une position qui serait plus simple à tenir si l’homme n’avait pas déjà été condamné pour viol.

Enfin, le tribun de la gauche, Jean-Luc Mélenchon; en politicien habile, mesure sa réaction. Mais laisse, toutefois, transparaître son idéologie. Chez lui, aucune dénonciation de la récupération, aucun appel à garder chez nous les violeurs étrangers sous OQTF pour protéger les femmes d’autres pays. Non, Mélenchon se borne à adresser ses condoléances à la famille. Louable. Mais le chef de l’extrême gauche ne dit rien, non plus, sur le principal suspect et sa situation en France. Dommage.

La litanie des réactions pourrait se poursuivre longtemps. Vous l’aurez compris, la gauche française reste irrémédiablement fidèle à elle-même. Aucun drame ne semble pouvoir remettre en question ses certitudes. Pire : il semble même que ce soit l’inverse. Chaque nouveau fait divers sordide semble la plonger un peu plus dans son idéologie… Ne demeure qu’une question : croit-elle seulement à ce qu'elle dit ?

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