Philippine : l’émotion de Claire, elle aussi victime d’un migrant sous OQTF

Philippine

Dix mois et « rien n’a changé ». Ce 21 septembre, le corps de Philippine, une étudiante de 19 ans à l’université Paris-Dauphine, a été retrouvé à moitié enseveli dans le bois de Boulogne. Une information judiciaire a été ouverte pour homicide volontaire et viol. Trois jours plus tard, le principal suspect dans cette affaire a finalement été interpellé en Suisse. Ressortissant marocain, cet homme, déjà condamné en 2021 par la cour d’assises des mineurs pour le viol d’une étudiante, est visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et sous le coup d’une interdiction de retour en France pendant dix ans. Placé en centre de rétention administration à sa sortie de prison en juin 2024, il ne sera finalement jamais expulsé… Ce drame n’est pas sans rappeler celui vécu par Claire le 11 novembre 2023. Ce jour-là, alors qu’elle rentre chez elle, la jeune femme se retrouve plaquée au sol dans son hall d’immeuble. Son agresseur menace de la tuer, la viole brutalement puis prend la fuite. Il sera interpellé peu de temps après sur les Champs-Élysées. Soupçonné d’être l’auteur d’un autre viol commis quelques heures seulement avant l’agression de Claire, cet individu se révèle être de nationalité centrafricaine, connu des services de police et également visé par une OQTF…

La peur de se faire agresser

« Je ne veux pas tout ramener à moi. Ce drame est horrible et, forcément, la mort de Philippine me remue », confie Claire à BV. Et elle ajoute, la voix empreinte d’émotion : « J’ai eu ma mère au téléphone, en pleurs, qui m’a dit : "Ça aurait pu être toi". Effectivement, je réalise que ça aurait pu être moi, ça aurait pu être n'importe qui et, malheureusement, ç'a été Philippine. » En cause, le profil du meurtrier présumé de Philippine qui n’est pas sans rappeler celui de l’agresseur présumé de Claire. « Le suspect interpellé dans le cadre du meurtre de Philippine est lui aussi sous le coup d’une OQTF… Je réalise que près d’un an après mon agression, rien n’a changé, rien n’a évolué. C’est peut être même devenu pire », poursuit la jeune femme, amère et « dégoûtée »« À quelle heure on se réveille ? » s'insurge-t-elle, alors que la liste des victimes d'étrangers en situation irrégulière ne cesse de s'allonger. Et sur les réseaux sociaux, la jeune femme interpelle les pouvoirs publics : « Pourquoi une énième OQTF se promène en liberté ? À cause de vous, [Philippine] n'est plus là ! »

Depuis maintenant dix mois, Claire vit dans la peur. « Je me suis fait agresser une fois, je peux me faire agresser une deuxième fois », explique, lucide, la jeune femme. « Très clairement, rien n’a changé en dix mois. Je voyais, dans des chiffres dévoilés sur Europe 1, que les étrangers étaient majoritairement impliqués dans les viols élucidés dans les rue de Paris, l’année dernière. Malgré ce constat, rien ne change », précise Claire, qui nous confie désormais faire « toujours attention dans la rue » et « n'ose toujours pas prendre les transports en commun ».

Autre triste similitude entre les deux affaires : comme à l'époque du viol de Claire, les militantes néo-féministes ne se précipitent pas, aujourd'hui, pour apporter leur soutien aux proches de Philippine. « C’est toujours le même silence. Sandrine Rousseau préfère dénoncer l’extrême droite que les viols commis par des étrangers sous OQTF », s’indigne Claire.

Une reconstruction difficile

La jeune femme, qui a dû quitter son travail après un burn out, tente désormais de se reconstruire. « C’est compliqué, il y a des hauts et des bas. Je ne pourrai jamais reprendre ma vie d’avant », raconte celle qui a dû se « débrouiller seule » pour trouver une aide psychologique après son agression. À cela s’ajoutent les lenteurs de la Justice française. « Il n’y a eu aucune grosse avancée en dix mois. Je crois qu’ils recherchent d’autres potentielles victimes et que ça nécessite beaucoup de travail, mais rien n’a vraiment été fait », se désole Claire, qui nous confie avoir pourtant « besoin que la justice soit rendue » pour tenter de se relever.

En attendant, Claire vient de lancer un podcast, « Éclats de femme », afin de parler de la condition de la femme dans notre société, sans occulter les épreuves, les agressions et les traumatismes. Elle envisage, également, de créer une association pour aider les victimes d’agressions de la rue, leur apporter un soutien, une aide juridique et financière. Un projet de longue haleine qui l’aidera peut-être à se reconstruire. Avant que cette association ne voie le jour, la famille de Philippine peut d’ores et déjà compter sur une fervente vague de prière et une cagnotte ouverte en ligne pour les aider à financer leurs frais de justice et les obsèques de la jeune fille, organisées ce vendredi 27 septembre à Versailles.

 

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

5 commentaires

  1. Il est temps de supprimer le droit des MNA et supprimer le droit d’asile.
    Organiser la remigration.
    Remettre le délit d’aide aux clandestins.
    Instituer un délit pour manque de justification de son identité.
    Tout étranger en France doit avoir une pièce d’identité.
    Sa non production entraîne un délit.
    Et remplacer une immigration de peuplement par une immigration temporaire de travail

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