Philippine : Sandrine Rousseau dénonce la « récupération » de l’extrême droite

Sandrine Rousseau candidate à la primaie écologistes 2021 parc Blossac
©Boîte verte, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

La mort de Philippine servira-t-elle d’électrochoc ? Supposément assassinée par Taha O., un OQTF (obligation de quitter le territoire) d’originaire marocaine de 22 ans – déjà condamné pour viol à sept ans de prison –, Philippine est, pour beaucoup, le nouveau symbole des victimes du laxisme judiciaire. À l’annonce de l’identité de ce dernier, les réactions de la classe politique ne se sont pas fait attendre. De Geoffroy Didier (LR) à Marion Maréchal (ex-Reconquête) en passant par Jordan Bardella (RN) et Éric Ciotti (UDR), la droite parle comme un seul homme pour dénoncer le laxisme judiciaire et le renvoi de Taha O. dans son pays d’origine, le Maroc. Mais à gauche, tous ne tiennent pas le même discours, évoquant une récupération politique abjecte.

À gauche : deux gauches

Quand la droite s’indigne de la mort de Philippine, c’est une « récupération ». Quand la gauche s’indigne de la mort du délinquant Nahel, c’est une colère saine. Alors, quand l’élue écologiste Sandrine Rousseau publie un message sur le réseau social X, c’est bien évidemment pour dénoncer un « féminicide », mais surtout et avant tout par « l’extrême droite » qui « va tenter d’en profiter pour répandre sa haine raciste et xénophobe », concluant : « Nous sommes plus forts que cette récupération. » Souhaiter l’exécution de l’OQTF d’un violeur qui présentait des risques de « réitération de faits délictueux » dès sa sortie serait donc un acte raciste.

Mais pas de panique. Au moment même où les médias révélaient l’identité du suspect, Lucie Castets, candidate malheureuse du Nouveau Front populaire, déclarait, sur BFM TV, être « plutôt favorable » à la « régularisation de tous les clandestins ». Énième ratage de timing pour Lucie Castets.

La gauche n’a pas, comme la droite, parlé comme un seul homme. Au contraire de Sandrine Rousseau, certains responsables de gauche ont préféré s’indigner de la non-exécution de l’OQTF. Invité de BFM TV, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a tempêté : « Quand on a quelqu'un qui est en détention, qui est un individu dont on peut penser qu'il est une menace pour la société française, on ne devrait pas avoir à le libérer avant même qu'on ait l'assurance qu'il pourra repartir. » Même son de cloche pour François Hollande, sur France Info, qui a accusé des défaillances dans la « chaîne pénale et administrative ». Sur X, le communiste Fabien Roussel a, quant à lui, dénoncé une « loi [qui] existe » mais qui « n’est pas appliquée ». Cela en fait-il des gens d’extrême droite, pour Sandrine Rousseau ?

Le gouvernement, encore victime du « en même temps » ?

Fraîchement nommé ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau doit être sur tous les fronts. Succédant à Gérald Darmanin, le ténor de la droite républicaine a promis d’exécuter le plus grand nombre d’OQTF possible sans pour autant affirmer que « 100 % » d’entre elles le seraient, préférant adopter une vision réaliste de la question. Sur X, le ministre a par ailleurs affirmé sa volonté de « faire évoluer notre arsenal juridique » et assure vouloir travailler en tandem avec le « ministre de la Justice », Didier Migaud, pour « protéger les Français ».

Si Bruno Retailleau semble afficher une détermination claire, qu'en est-il pour le ministre de gauche Didier Migaud ? Dans la journée du mardi 24 septembre, le successeur d’Éric Dupond-Moretti estimait que « le laxisme de la justice n’existe pas ». Aussitôt contredit par la cruelle réalité de l’affaire du meurtre de la jeune Philippine, Didier Migaud changera-t-il d’avis, au risque de déplaire à ses subordonnés ?

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

8 commentaires

  1. La solution est tres sipmple, mais on ne l’a jamais fait, les dissuader de venir légalement ou clandestinement en supprimant tout bonnement les pompes aspirantes dans tout, mais alors tous les domaines d’aides diverses et variées dont ils bénéficient ,sortir de la CDEH et refaire une nouvelle constitution où notre nation reprendrait toutes sa souveraineté, mais là je rêve..
    .

  2. Et si Philippine était la fille de Sandrine Rousseau ou de Didier Migaud? Quel hypocrisie de leur part d’oser dire que ce meurtre est récupérer par la Droite. C’est notre pays qui doit assumer ses responsabilités envers ses citoyens.

  3. à mon avis, la palme d’or de la tartufferie absolue revient, et pourtant les candidats ne manquent pas, à François Hollande ! Oser accuser les défaillances de la chaine pénale et administrative, ça c’est du grand art ! Il aurait dû parler de ces défaillances à un certain Hollande François ci-devant chef de l’Etat qui avait justement pour mission de traiter les problèmes du pays !
    Et dire qu’il parait que ce triste personnage envisage de se représenter en 2027…

  4. Je ne sais pas quel qualificatif je peux employer pour cette Rousseau de peur d’être censurée par les modérateurs. Mais la rage que j’éprouve pour cette personne qui ne peut s’empêcher, au détriment du drame survenu, de mettre en avant le clivage politique avec le RN me scandalise. J’ai la h…e!

  5. Sandrine Rousseau, comme ses semblables, est toujours coincée dans son idéologie ! J’ai l’impression que pour eux, les français peuvent être sacrifiés sur l’autel de la diversité heureuse. Ce qui est abjecte, pour reprendre leur expression à la mode, c’est leur aveuglement, leurs calculs électoralistes, leur morgue et leur mépris à l’égard de qui ne pense pas comme eux ! Une pensée pour la jeune Philippine et pour ses parents. Notre colère n’empêche pas d’avoir de la peine ; c’est notre « en même temps » à nous, les gaulois réfractaires.

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