Photo historique Trump-Zelensky à Saint-Pierre. Mais pas de chaise pour Macron

Depuis Sainte-Marie-Majeure, où il repose désormais, le pape François peut sans doute savourer l'image : sur les marbres colorés de la basilique Saint-Pierre, Trump et Zelensky sont assis sur deux chaises apportées par des monsignori perpétuant la diplomatie vaticane même dans cet interrègne.
Une image historique
Ils sont assis et échangent de façon cordiale. Certains internautes y ont vu une scène de confession : à chacun de choisir son confesseur et son pénitent ! En tout cas, toute la presse, y compris celle de gauche, a immédiatement vu la dimension historique de l'image qui viendra, n'en doutons pas, s'ajouter à la photo Mitterrand-Kohl de 1984 et à quelques autres photos symboles. Les deux parties ont salué cette rencontre : pour le porte-parole ukrainien Andriy Yermak, elle a été « constructive » ; la Maison-Blanche l'a qualifiée de « productive ». Zelensky lui-même, sur X, a salué une « bonne rencontre ». Il dit avoir discuté d’« un cessez-le-feu total et inconditionnel » lors de cette réunion « symbolique » avec Trump. La paix en marche grâce à Trump dans la basilique Saint-Pierre pour les funérailles du pape ? Rien n'est gagné, mais un ange passe...
Un symbole puissant
Le défunt pape François a de quoi savourer, mais aussi méditer. Si l'on médite encore là-haut. Lui qui n'avait pas de mots assez durs contre Trump a reçu, pour sa dernière audience avant de mourir, son jeune vice-président Vance, ce catholique qui ne se déplace pas sans ses enfants et tient des discours aux Européens dignes de Jean-Paul II ! Et c'est ce grossier Trump qu'il ne cessait de vilipender qui, sans chichi - à la Bergoglio, finalement -, a voulu cette conversation pour la paix en Ukraine sous les voûtes de Saint-Pierre. Pour un président américain « télévangéliste », c'est un bel hommage au Saint-Père défunt et à l'Église universelle, car c'est bien lui qui est venu remettre Rome au centre du monde. Au passage, l'image efface la scène du Bureau ovale où Trump avait humilié le président ukrainien qui pensait pouvoir lui tenir tête. Trump est apparemment plus subtil qu'il ne le laisse voir, pour ceux qui en doutent encore.
Une troisième chaise pour Macron ? Non !
Et puis, comme toujours dans les grands moments historiques, il y a la petite histoire, les dessous, les à-côtés. Autrefois, ils étaient racontés des années plus tard. Aujourd'hui, ils sont immédiatement visibles. La vidéo (et même la photo officielle de l'agence ukrainienne et de l'AFP) est terrible : dans le ballet qui précède l'installation des chaises pour la rencontre Trump-Zelensky, on aperçoit qu'il y a une troisième chaise de prévue, pour un troisième larron. Vous avez deviné : notre Macron à nous. Celui qui a toujours envie d'être sur la photo, de jouer des muscles avec les plus grands, un coup au bout de la longue table à Moscou, un coup au bras de Trump à Notre-Dame. Une nouvelle fois, Trump l'a gentiment poussé hors-champ. Que s'est-il dit, durant ces quelques secondes ? On aimerait être un ange pour le savoir ! En tout cas, à travers cette scène, on devine que Macron est hors jeu pour Trump. Mais cela fait longtemps. Comme il l'est pour bien des Français, aussi. Macron, c'est la mouche du coche de la scène diplomatique.
#Macron au #Vatican a voulu s’incruster, il avait même fait mettre 3 chaises…
Et il se fait dégager !
Voyez ça ⤵️
Cet homme est désespérant ! pic.twitter.com/gsVqLU3LTy
— Florian Philippot (@f_philippot) April 26, 2025
Macron veut sa séance de rattrapage
Poliment éconduit de LA photo diplomatique voulue par Trump dans la basilique Saint-Pierre, Macron a tenu à obtenir ses propres images d'activisme diplomatique. Et c'est certainement à ce dépit qu'il faut attribuer celles où il se met en scène avec Zelensky dans les jardins de l'ambassade de France près le Saint-Siège, puisque, avant son départ pour Rome, il avait affirmé que ce séjour ne donnerait lieu à « aucune rencontre diplomatique » lors de cette « période de recueillement pour tous les fidèles et pour le monde entier ». Donc, deux chaises pour Macron et Zelensky pour une mise en scène identique, dans les splendides jardins de la villa Bonaparte. Finalement, c'est peut-être le pape François qui avait le mieux compris - et déjoué- la stratégie de communication permanente de notre Président, quand il avait refusé de venir pour l'inauguration de Notre-Dame.
Very positive exchange today with President @ZelenskyyUa in Rome.
Ending the war in Ukraine — this is the goal we share with President Trump.
Ukraine is ready for an unconditional ceasefire. President Zelensky reaffirmed it to me today.… pic.twitter.com/7HL2LWnAlG
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 26, 2025
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR

33 commentaires
D’aucun s’interrogerait sur la réelle spontanéité de ce cliché.
Cela fait longtemps qu’il est sur un strapontin de l’histoire, mais comme il a payé sa place pour être parmi l’assistance de ceux qui font l’histoire, il croit encore y jouer un rôle…et pourtant, il n’a pas celle même du souffleur, car disant tout et son contraire, il est reçu par les acteurs du monde, brouillé….avant que tout ne se finisse pour lui sur un siège éjectable !