Piégée, Malika Sorel dans la tourmente

Le procédé est peu amène. L’eurodéputée RN Malika Sorel se serait fait piéger lors d’une conversation téléphonique, en décembre. Un mauvais canular, regrettable par sa méthode, révélé par Radio Courtoisie, qui met grandement en porte-à-faux celle qui vient de quitter la délégation RN au Parlement européen.
L’enregistrement diffusé fait état d’un échange entre un homme proche du Premier ministre, affirmant à Malika Sorel que François Bayrou aurait pensé à elle « pour un poste de secrétariat d'État chargé de la citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations ». Loin de décliner, l’élue se dit « très touchée » et prête à « travailler pour l'intérêt général et non pas pour des intérêts partisans ». Des propos surprenants, pour un parlementaire RN, numéro 2 sur la liste menée par Jordan Bardella aux dernières élections européennes. Face à cette proposition inattendue, Malika Sorel fait part de ses hésitations : « Ce n'est pas quelque chose qui se refuse si facilement », mais elle préfère finalement proposer de « rendre service » en présidant « une agence ou un haut conseil qui pourrait éclairer l'action gouvernementale sur le sujet stratégique de la citoyenneté ». Elle déclinera, le lendemain, l’offre qui lui était faite « la mort dans l’âme », confirmant sa disponibilité pour « conseiller, aider » le gouvernement sans pour autant l’intégrer, tout en renouvelant à François Bayrou son « intérêt pour plus tard ». Un Premier ministre encouragé à « tenir », ce que la parlementaire « souhaite vraiment de tout cœur pour la France ».
« Elle a négocié un poste auprès de la Macronie ! »
Contactée par BV, Malika Sorel n’a pas souhaité réagir. En revanche, du côté du RN, ça coince. À travers X, de nombreux parlementaires s’expriment. « Ces enregistrements sont une honte, affirme Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, il ne s’agit pas seulement de rendre votre mandat : quittez la vie publique ! », demande-t-il. Sébastien Chenu, député du Nord, accuse Malika Sorel de « trahir nos idées, nos militants, nos électeurs ». Auprès de BV, Jean-Paul Garraud, président de la délégation RN au Parlement européen, évoque un témoignage « accablant ». « Elle a négocié un poste auprès de la Macronie, c’est scandaleux », fustige-t-il, en se disant « stupéfait », sans pour autant sembler très étonné. On comprend que, depuis longtemps, le temps n’était plus au beau fixe, entre Malika Sorel et le parti avec lequel elle est entrée au Parlement européen. Jean-Paul Garraud insiste : « Nous avons pris l’initiative de demander à Malika Sorel de quitter notre délégation. » Une version qui contredit celle de l’intéressée. Malika Sorel semblait affirmer, dans son message du 19 avril, qu'elle partait de sa propre volonté, face « à une logique de groupe oppressante qui impose de renoncer à tout degré de liberté et annihile toute possibilité de réflexion intellectuelle ».
Pas dans la ligne du RN
En réalité, le 7 avril dernier, le bureau exécutif du Rassemblement national, composé de douze personnes, présidé par Marine Le Pen et Jordan Bardella, a décidé de lancer une procédure d’exclusion du groupe des Patriotes à l’encontre de Malika Sorel. Jean-Paul Garraud, en tant que président de la délégation RN et membre du bureau exécutif, rencontre alors Malika Sorel pour lui exposer la situation. L’eurodéputée aurait reconnu un certain nombre de griefs. Sur nombre de votes, Malika Sorel n’était pas dans la ligne du Rassemblement national, mais elle n'aurait prévenu personne. « Un aspect de déloyauté était remarqué », indique Jean-Paul Garraud. « Bien sûr, il peut y avoir des discussions et des oppositions, mais qui s’expriment en réunion de délégation. Mais quand, à la fin, une position de groupe est décidée, elle doit être respectée. » Sur l’Algérie, sur le Maroc, sur la question palestinienne, des dissensions sont apparues. Sur la cause de Boualem Sansal, Malika Sorel lançait, en novembre 2024, dans l’hémicycle du Parlement : « Ceux qui utilisent ce drame pour exprimer leur hostilité envers l'Algérie et les Algériens desservent la cause de Boualem Sansal. »
Malika Sorel enverra finalement une lettre de démission à la présidence du Parlement européen. Un compromis qui lui évite la procédure d’exclusion du bureau exécutif. Situation étrange, pour une femme qui a toujours revendiqué de ne pas appartenir au RN, au point de ne pas vouloir figurer sur le site du Parlement européen parmi la liste des députés ayant été élus sous l’étiquette RN.
Malika Sorel ne siège désormais plus parmi le groupe des Patriotes. Elle ne compte pas pour autant démissionner, bien au contraire. Plusieurs sources en interne affirment que l’eurodéputée a des contacts avec d’autres groupes parlementaires européens, dont Renew ou le PPE. Pour Malika Sorel, l’éphémère parenthèse RN est refermée.

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90 commentaires
LA TQYA ……..L’art de la dissimulationet trahison ça fait partie de leur ADN ….ils ne sont JAMAIS FIABLES ….A 50% …Comme MOUSSA DARMANIN…IDEM …..
C’est exactement ça !
Ne pas exclure d’accepter d’entrer dans le gouvernement de Bayrou en dit long sur la capacité de jugement de la dame. Se mettre au service d’un parasite de la politique française pour occuper un poste inutile au sein d’un gouvernement éphémère n’ayant que des prélèvements supplémentaires à imposer aux Français, voilà à quoi a failli succomber Madame Sorel. Certain(e)s seraient prêts à tout pour les honneurs, pour autant que ministre de Macron ne soit pas plutôt une infamie.
La confiance en l’autre n’est plus possible dans la société française aujourd’hui. Peut-être en a-t-il toujours été ainsi mais c’est bon de le savoir. C’est pour cela aussi que l’avenir de la France est « un chien crevé sous un meuble » (La peur – Lavilliers des années 80 …pas l’actuel)
Algérienne d’abord finalement le RN n’a pas de chance avec ses ouvertures multiraciales.
Traitre un jour, traitre toujours!
Cela me rappelle un sketch des guignols de l’info avec la marionnette de Jack Lang déclarant : « j’accepte n’importe quel poste dans n’importe quel gouvernement. »
Nous vivons une époque moderne mais les hommes restent les mêmes.
Encore une qui trouve la gamelle trop bonne ! Comment s’étonner après que les citoyens se désintéressent de la » politique » et que le » tous pourris » prospère ! Le RN m’inspire de plus en plus de doutes ( surtout son jeune loup ! ), et j’ai préféré me tourner vers un parti patriote plus discret, plus sincère, et qui , pour travailler dans l’ombre, n’en est pas moins efficace.
La traîtrise devient un véritable mode de fonctionnement dans la politique aujourd’hui . Cette Malika Sorel en faisait beaucoup ,je trouvais, dans le sens de toujours se réferer à l’intérêt général et le sens commun . Moi je serais elle , je l’exercerais pour le gouvernement algérien , elle qui semble tant apprécier le FLN oligarchique accouplé aux islamistes. Oui l’Algérie va mal ,autant ,sinon plus que la France sinon ses habitants ne quitteraient pas leur pays par centaines de milliers vers un pays qui va à peine mieux que le leurs et dont ils détestent leurs habitants mais pas la soupe qu’ils leur servent comme cette Malika qui s’est ridiculisée .Elle est grillée pour la politique et c’est tant mieux .
Très gênant, aussi bien la manœuvre que son résultat… Le pouvoir a sans doute des charmes pour faire plier les convictions un peu faibles. C’est dommage mais est-ce vraiment nouveau ?
Son ami Retailleau a bien trahi ses électeurs pour s’allier avec bayrou et faire durer macron. Pourquoi refuser cette opportunité alimentaire à Mme Sorel? Lorsqu’ils étaient tous deux aux côtés de F Fillon, personne ne s’en offusquait. C’est Retailleau, le premier, qui avait « lâché » son candidat,
Militante d’appareil faute de l’être sur le terrain, on ne peut reprocher à cette intellectuelle de renier ce qu’elle a adoré. L’inconstance est une particularité féminine, chacun le sait. Et l’émotivité est nuisible en politique.
« Les combats perdus sont ceux qui ne sont pas menés à terme » V.Hugo.
Pour avoir écouté cette personne, quelque chose clochait elle n’était pas clair dans ses motivations. La lecture de cet article me le confirme : elle ne peut être que macroniste…
Compliqué pauvre dame ..qui a écrit de bons livres ..qu’allait elle faire dans cette galère ?
Dis-moi dans quelle direction souffle le vent…. De vraies girouettes tous autant qu’ils sont !!
Cette élue « heureuse » n’a jamais fait de politique. C’est une simple carriériste et une « politicienne » opportuniste tout simplement, ayant qui plus est, sans doute fini par craindre de se retrouver à terme dans la cellule voisine de Boualem SANSAL….Ou à sa place ! Avec MACRON et BARROT tout est possible. Et puis quand Sarko « offre » une pomme, il faut s’attendre à ce qu’elle soit…véreuse.
tu trompes un jour, tu trompes toujours
C’est une LR, ce qui explique tout<;