Pire que le loup, l’Europe menace nos éleveurs de moutons !

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Ce texte a été précisé et amendé le 15 juillet 2023.

Julien élève des brebis dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il témoigne de sa vie avec le loup, imposé par l’Europe. « C’est toujours un choc parce qu’on n’est pas faits pour supporter ces attaques. Par contre, en 2018 et 2019, j’ai subi énormément de pertes et des massacres, là, dans les champs, juste en face. Et ces massacres, tu ne les oublies jamais ! » Julien a la voix qui tremble. Il raconte l’enfer, les chiens qu’il faut nourrir, mobilisés contre le loup.

Les éleveurs ont cru que le principal prédateur de leurs troupeaux était le loup. Ils se sont trompés, leur prédateur est bien plus redoutable : c’est l’Europe. L’Europe favorable à la réintroduction du loup et l'Europe qui vient de signer un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, ce dimanche 9 juillet. Ce texte « sans précédent » fait la joie de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Selon von der Leyen elle-même, il comporte des chapitres très touchants sur « l’égalité des sexes, les systèmes alimentaires durables » ou « la réforme des subventions aux énergies fossiles ».

38.000 tonnes de viande ovine sans taxes

Le texte signé ces jours-ci avait déjà fait parler de lui au moment de sa négociation voilà un an en 2022. Le site de la Commission européenne en disait évidemment grand bien dans un communiqué du 1er juillet 2022… Engagées le 30 juin 2018, les négociations ont donc occupé et nourri nos fonctionnaires européens pendant cinq ans. Résultat : un feu d’artifice de promesses chiffrées que personne ne songera à vérifier aux échéances convenues : « La Nouvelle-Zélande est un partenaire essentiel pour nous dans la région indo-pacifique, assure von der Leyen, qui ne doute jamais de rien. Cet accord ouvre d'importantes perspectives pour les entreprises, les agriculteurs et les consommateurs des deux parties. » Il faut conclure : « Les démocraties telles que les nôtres travaillent ensemble et apportent quelque chose à leurs populations. » Des gentils, on vous dit.

Hélas, ce n’est pas tout à fait l’avis de Michèle Boudoin. Interrogée voilà un an, la présidente de la Fédération nationale ovine, seule organisation syndicale à représenter les moutonniers français, allait droit au but. « Concrètement, les Néo-Zélandais vont pouvoir envoyer en Europe 38.000 tonnes de viande ovine sur sept ans sans taxe », s’alarmait-elle auprès du journal Auvergne agricole du 4 juillet 2022. Des tonnes de viande « qui viendront s’ajouter au contingent de 126.000 tonnes dont ils [les Néo-Zélandais] disposent déjà ! », déplorait la représentante de la profession. Car les Français l’ignorent, mais ce sont nos éleveurs de moutons hexagonaux qui ont payé l'essentiel de la facture de la gigantesque bourde mitterrandesque : le sabotage du navire de l’organisation écologiste Greenpeace, le Rainbow Warrior, par les services français, le 10 juillet 1985. Pris la main dans le sac, Mitterrand avait alors autorisé, pour revenir en grâce auprès d’un pays furieux d’avoir été ainsi bafoué, l’importation de moutons néo-zélandais à des conditions ultra-avantageuses pour eux. Sans le dire, bien sûr, aux éleveurs français qui vont peiner sur leurs fermes et subir une concurrence dévastatrice, poussant nombre d'entre eux à la faillite ou au suicide.

Des conditions de production inéquitables

Le nouveau quota d’importation d’agneaux néo-zélandais, très élevé, pourrait être symbolique. Il ne l’est pas, précisait Michèle Boudoin : « Ce serait sous-estimer la très forte réactivité au marché de la Nouvelle-Zélande. Ils sont en capacité d’envoyer de la marchandise quand ils veulent. » Leur agneau coûte deux fois et demi moins cher que l’agneau français (9,90 euros le kg, contre 23 euros le kg pour l’agneau français). Pourquoi ? Notamment parce que l’agneau néo-zélandais a de l’herbe toute l’année, tandis que le Français doit être nourri l’hiver, ce qui augmente son coût de production. Et parce que la Nouvelle-Zélande autorise des substances interdites en Europe, comme l’atrazine ou le diflubenzuron.

Marion Maréchal et Nicolas Dupont-Aignan, notamment, ont réagi contre ce pré-accord mortifère.

 

En réalité, la France ne protège ses éleveurs ni contre le loup, ni contre l’Europe et ses « partenaires » comme la Nouvelle-Zélande, bien plus voraces encore. La patronne de la Fédération nationale ovine n’a plus que ses yeux pour pleurer : « Finir la présidence française de l’Union avec un tel accord est vraiment dommageable, déplorait Michèle Boudoin. Les Néo-Zélandais produisent des agneaux à contre-saison par rapport à nous. Ils abattent en décembre et conditionnent sous azote liquide, cela permet de garder le produit pendant plusieurs mois. Or, le consommateur ignore souvent cette information. Ce produit va faire 20.000 kilomètres ! Où est la logique environnementale ? », interrogeait-elle. Conclusion de cette éleveuse de moutons : « Nous avons manifestement un mauvais commissaire européen à l’agriculture. » Et surtout un gouvernement incapable de faire valoir l'intérêt de la France, incapable de comprendre qu'il risque de transformer en déserts les vastes zones d'élevage qui occupent tout le centre de la France et restent une des dernières activités locales.

La Commission européenne soumettra l'accord au Conseil pour signature et conclusion. Une fois l'accord adopté par le Conseil, l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande pourront le signer et le Parlement européen sera consulté pour approbation. Macron, qui a réussi à plomber comme personne avant lui nos exportations agricoles, pourra se vanter d’avoir fait plus fort et plus vite que le loup pour la disparition de nos éleveurs de moutons.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 15/07/2023 à 12:36.
Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

51 commentaires

  1. …. et nos braves écolos d’opérette qui ne trouvent rien à redire !!!!…. Ils n’avaient déjà plus beaucoup de crédibilité, mais là, c’est l’pompon !

  2. Combien a-t-elle touché des néo-zed pour cette nouvelle trahison ? Il faut arrêter le délire et confisquer le pouvoir de nuisance de cette harpie.

  3. On torpille allègrement l’économie Française soit par l’Europe, soit par nos gouvernants qui instille dans la vie pastorale des normes qui mettent les éleveurs dans un profond désarroi. Est-ce normale qu’on fasse venir du mouton de nouvelle Zélande, à un coût défiant toute concurrence. C’est inadmissible, on détruit notre économie, et dans tous les secteurs, voulons-nous la faillite de notre PAYS. Les Américains, les Anglais, les Allemands, les Chinois, dépeceront la FRANCE.
    Nous avons des secteurs tel qu’ AIRBUS industrie, et nos Rafales de chez DASSAULT, une compétence inégalée. tous les charognards des Pays invoqués lorgnent notre affaissement économique pour se servir.
    Ceux qui nous dirigent sont indignes, et en temps de guerre, seraient considérés comme traite à la Nation Française.

  4. Et c’est la qu’on distingue les optimistes et les pessimistes , ces derniers pensent que ça va être la  » mer ..de  » et les premiers qu’il n’y en aura pas pour tous , vraiment très content de finir l’automne de ma vie ,suivre les feuilles , pourrir pendant l’hiver , enfin au calme …

  5. Les Schwab ,Attali ,et tous les autres déséquilibrés progressistes mondialistes ,tout le club de Davos ,lupanard sans oublier la Hyène ,le macron ou autre Ch Mi chel , et les quelques grands groupes big pharma font leurs petites et grandes affaires entre eux , blousent , spolient , mentent , détruisent la population mondiale , l’affaire du covid n’a été qu’un ballon d’essais pour tenir les populations en laisse et en plus ça a marché ,déjà que nos libertés se restreignent chaque jour , on peu attendre une autre pandémie bien organisée , même l’Attali Attila écrivait en 1980 ou 81 qu’il fallait organiser des pandémies , des famines et tout ce qu’il faut pour détruire 80% des habitants de la terre

  6. A l’époque d’Adam Smith on échangeait des moutons contre du pinard…là on éc hange des moutons contre surement du fric… La différence ets que mondialisme et libre échange sont inverses l’un del’autre.. Le libre échange enrichit un pays le mondialisme le ruine.

  7. Vous ne comprenez toujours pas? Demain, en 2030, vous n’aurez plus rien et vous serez heureux! C’est la lmise en application du programme du WEF de Klauss Schwab!

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