Place aux jeunes sur LCI : trois mousquetaires de droite à l’assaut du politiquement correct

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La droite avait trois jeunes porte-voix, ce mercredi soir, lors de l’émission de LCI « Place aux jeunes » animée par Ruth Elkrief et Christophe Beaugrand. Ils figuraient parmi les huit jeunes militants qui représentaient leur parti lors de ce débat diffusé entre 20 h et 22 h. Au menu, des thématiques classiques et pas seulement « jeunistes » : la crise sanitaire, la sécurité, l’insertion, la discrimination, l’identité française, l’écologie, la laïcité, mais aussi l’énergie et peut-être l’Europe.

Ensemble, les trois jeunes bretteurs de Le Pen, Zemmour et Pécresse représentaient les intentions de vote d’environ un Français sur deux : ils se révèlent pour la première fois lors d’une émission longue, devant un large public. Qui sont-ils ?

Un peu plus âgé que les autres débatteurs, le représentant du RN Aleksandar Nikolic, 35 ans, a déjà une belle pratique du militantisme derrière lui. « Je ne me prends pas tellement la tête », confiait-il à Boulevard Voltaire avant l'émission. « Je vais développer avec un peu de fond les sujets proposés en étant assez concret mais je n’ai pas envie de me chamailler avec des punchlines. » Grand sportif, passionné d’athlétisme, ce fils d’une femme de ménage portugaise et d’un chef d’entreprise serbe s’est intéressé tôt à la politique en portant ses affections vers… la gauche. À force de livres, il découvre les vertus de l’assimilation indispensable pour constituer « un grand peuple uni ». Et bascule à droite. Sapeur-pompier volontaire, puis responsable commercial, Aleksandar Nikolic franchit le cap de l’électeur Front national au militant du parti en 2013, à la mort de son père. Il monte une liste aux élections municipales, devient conseiller municipal de Plaisir en 2014, puis de Saint-Rémy-sur-Avre en 2020 et rejoint le siège pour travailler sur les questions sportives. Aleksandar Nikolic est, depuis les régionales où il était tête de liste, le président du groupe RN de la région Centre-Val de Loire. Lorsqu’il parle d’assimilation et d’une France qui intègre quand on l’aime, le jeune militant sait de quoi il parle.

À ses côtés, Stanislas Rigault, le représentant d’Éric Zemmour, bénéficie d’une aura incontestable auprès des jeunes de la droite nationale que son duel avec Alexis Corbière, le représentant de La France insoumise, le 16 décembre dernier sur le plateau de Cyril Hanouna, aura nettement renforcée. Cette langue bien pendue a grandi sous la tutelle de la grande muette, le surnom de l’armée française. Son père, militaire de carrière, l’entraîne dans les différentes affectations. Lui se fixe au Prytanée militaire de La Flèche, dans la Sarthe, mais le futur patron des Jeunes avec Zemmour, né à Angers, choisit la voie universitaire, suit un cursus en droit à l’Institut catholique de l’Ouest, en Vendée, sans cesser de militer. Il met sur pied le journal L’Étudiant libre, qui gagnera vite une belle audience auprès des étudiants rebelles au politiquement correct. En 2021, il fonde Génération Zemmour et soutient l’idée d’une candidature du polémiste rencontré par l’intermédiaire de Sarah Knafo. À 23 ans, ce communicant et débatteur suivi par 60.000 abonnés sur Twitter est rapide, tranchant, décomplexé et rompu à l’exercice de la télévision. Un adversaire redoutable. « L’objectif, ce soir, c’est d’affronter la gauche et ses idéologies en toile de fond », nous expliquait Stanislas Rigault, avant le match. Il redoutait que le ton monte sur la thématique des discriminations.

Autre phénomène, Guilhem Carayon, bombardé porte-parole de Valérie Pécresse et président des Jeunes Républicains, ne sera pas le plus tendre. À 22 ans, le fils du député LR et maire de Lavaur (Tarn) baigne dans la politique depuis l’enfance. Il a surpris les observateurs comme sa famille politique en décrochant à l’arraché la présidence des Jeunes Républicains en avril dernier. Appartenant clairement à la droite décomplexée, souverainiste, ce bon orateur a commencé sa carrière derrière le député LR Julien Aubert et comme militant dans le syndicat de droite UNI. Il y a trempé sa vocation politique. « Quand je suis arrivé à la Sorbonne, j’ai été scandalisé de voir à quel point l’université était “prise en otage” par des minorités d’extrême gauche », expliquait-il au site Pass’Politique. « Elles ont réussi à imposer leur loi, bloquant la faculté constamment, empêchant la tenue de conférences comme ce fut le cas pour Mohamed Sifaoui qui devait animer un séminaire sur la prévention à la radicalisation islamiste. La gauche et l’extrême gauche sont hégémoniques dans les universités depuis mai 68, il m’a paru fondamental de m’engager pour défendre mes valeurs à l’UNI, la seule organisation étudiante qui résiste au gauchisme universitaire. » Il vient d’être investi dans le Tarn pour les prochaines législatives où il briguera la circonscription qui fut celle de son père avant 2012.

Le débat un peu désordonné aura permis aux trois représentants de la droite de contrer la doxa bétonnée et les pauvres arguments des petits soldats d'une gauche accoutumée aux longs palabres pavés de mots clés et de formules toutes faites, proférées avec certitude entre idéologues du même avis. La révolution, la vraie.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/09/2024 à 16:03.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

9 commentaires

  1. C’est certainement la France de demain, qu’il nous faut. Souhaitons simplement que l’âge venant, et le bain politique ambiant, ne les engloutissent, comme les « cadors » du système, dans des dérives nauséabondes.

  2. Compte rendu très sympathique.
    Nous, les anciens, pouvons nous réjouir de voir arriver la relève.
    Bonne chance à ces jeunes aux « têtes bien faites » décidés à ne pas laisser sombrer le pays…

  3. bravo a ces trois jeunes quelque soit leur candidats tenir la dragée haute a une gauche décrépie qui tire le pays vers le bas depuis 40ans tout n’est peut etre pas perdu.

  4. Très bon compte-rendu qui me fera presque regretter de ne pas avoir regardé cette émission. Je ne regarde plus du tout Rut Elkrieff que je trouve d’une impartialité crasse …

  5. J’ai regardé ce débat. Les trois jeunes de droite cohérents ainsi que celui représentant le parti communiste (eh oui)! les autres, des nanas pour le PS, EELV et LFI, des furies complètement abruties par leur idéologie mortifère… quant au jeune LREM, inodore, incolore et sans saveur ! les trois filles gauchistes ne nous ont pas épargné l’horrible « celles zé ceux » qui me fait bondir à chaque fois que je l’entends ! personne ne leur a appris qu’en français, « ceux ou on » est impersonnel ?

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