Place de la République, la nébuleuse gauchiste sonne le glas de la révolte

© Gabriel Decroix
© Gabriel Decroix

Quelque 8.000 manifestants se sont rassemblés, place de la République à Paris, pour manifester contre le RN, ce dimanche soir 30 juillet, après l'annonce des résultats des législatives, à l'appel du Nouveau Front populaire. Outrages, appels au ressentiment, dégradations et saccages étaient au programme, comme à l'accoutumée. Au centre de la place, le monument autour duquel est attroupée la foule a conservé ses dégradations depuis une semaine. Depuis que BV s’y est rendu, elles se sont même enrichies.

De nombreux cadres de la nébuleuse du Nouveau Front populaire - LFI, le PS, le NPA, EELV et le PCF - prennent la parole pour remobiliser les troupes. L’on peut ainsi entendre Mélenchon expliquer sa vision de la France : « Être Français, ce n’est pas une religion, pas une couleur de peau, pas une langue, […] nous sommes un peuple inachevé dont la ligne d’horizon reculera sans cesse, et derrière laquelle nous devrons toujours courir en nous créolisant. »

Un langage fleuri

Les manifestants équipés de pancartes « J’aime la France sans le RN » ou « Ne laissons pas la France aux fachos » scandent « Ciao tutti antifascisti » [« Nous sommes tous des antifascistes », NDLR]. Peu subtils, des jeunes crient joyeusement « RN, RN, on t’enc*** » du haut du monument. Certains militants ne peuvent retenir des doigts ou des bras d’honneur pour manifester leur mécontentement. Les drapeaux arc-en-ciel, communistes, titrés « inverti.e.s » ou aux couleurs des partis LFI, des Jeunes Écologistes ou du Parti socialiste pavoisent la place. Les indépendantistes kanaks ont, eux aussi, leur drapeau, à l’instar des Palestiniens.

Une immense banderole s'élève sur le monument : « Pour Nahel, ni oubli, ni pardon ! » L’anniversaire de sa mort tombe le 27 juin 2023. Le slogan ACAB [« Tous les flics sont des salauds », NDLR] est scandé en écho aux graffitis ACAB, déjà inscrits sur le monument, il y a une semaine. Des manifestants ne peuvent s’empêcher de brailler « Tout le monde déteste la police » en chantant et en dansant en fin de soirée, jusque vers minuit.

La Palestine omniprésente

 

 

Plus tôt dans l’après-midi, vers 17h, le monument de la République est drapé aux couleurs de l’Algérie et de la Palestine. Des drapeaux palestiniens et des keffiehs sont vendus à la sortie du métro. « Qui sème le haagrah récolte l’intifada », crie une femme en hijab. La phrase est reprise par des manifestants nord-africains ou européens, le sourire aux lèvres. L’intifada, terme arabe, peut s’employer en référence aux Palestiniens occupés par les Israéliens. Ils promettent ainsi la répression à ceux qui s’en prendraient gratuitement à des innocents. Soudain, un autre chant, Résiste de France Gall, retentit, capté par nos confrères du Figaro.

Pas de manifestation de gauche sans saccages

 

La place de la République se vide progressivement après minuit, les manifestants se dispersent. Dans la foulée, des dégradations et des attaques sont constatées par nos confrères du Figaro et par le journaliste indépendant Clément Lanot. La vitrine du McDo, rue du Faubourg-du-Temple, est brisée, à 300 mètres de la place de la République. Des tirs de mortier sur la police et des gaz lacrymogènes sont envoyés à moins d’un kilomètre de la place, rue Parmentier, où une agence bancaire est aussi dégradée lors du passage d’un groupe de manifestants, selon Clément Lanot.

Le calme reviendra au milieu de la nuit, mais nous voilà avertis pour le dernier acte, dimanche 7 juillet. Si le camp national l’emporte, les nuits risquent d'être chaudes...

Gabriel Decroix
Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Vos commentaires

35 commentaires

  1. À voir aussi le clip de ces rappeurs d’une violence absolue contre J. Bardella, M. Maréchal ou M. Le Pen. Bizarrement, on veut censurer la chanson de Mila, mais les appels au meurtre ou au viol de cette « chanson », ça passe. Personne à part CNews à ma connaissance n’en parle. Il y a encore des journalistes – heureusement et merci M. Decroix – qui rapportent ces faits infâmes. La France de Mélenchon est haineuse, violente et raciste mais le monde médiatique s’en fiche complètement.

    • L’analyse sociétale du RAP est extrêmement éclairante : au USA, au Mexique, les rappeurs sont hyper patriotes (clips avec bannière US nombreux , voir le clip de rappeurs mexicains « para mi Mexico »). Or, chez nous, les rappeurs crachent sur la France ; c’est même à celui qui cracheras le plus fort. Pourquoi me direz-vous cette différence de comportement? C’est très simple : les dirigeants français ne savent que se repentir et s’excuser pour tout les malheurs du monde. Comment voulez-vous qu’une jeunesse allogène soit incitée à s’identifier à une telle débauche de faiblesse et de niaiserie de ses élites (et d’une bonne partie des français) .Qui à envie de s’identifier aux pleureuses et aux lâches? Personne. Au USA et au Mexique on cultive la fierté de son drapeau.

  2. Au lendemain des résultats, il y aura des manifestations, des casseurs, des brailleurs… Alors, ce sera le tour des reproches: la « majorité » accusera le « gagnant » d’être la cause des ces troubles, et la réponse sera: qui a encouragé les fauteurs de troubles?…

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