Plan anti-tabac : Le fameux sens des priorités du gouvernement

tabac

Priorité des priorités, Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé, présentait, ce mardi 28 novembre, le nouveau programme national de lutte contre le tabac. Pour ce faire, le ministre a pris un ton grave, solennel et a déclaré : « Je vous annonce la hausse du prix du tabac avec un paquet qui sera à un montant de 13 euros au cours de l’année 2026 » pour « faire basculer les comportements individuels ». Le ton, les mots, tout y est pour culpabiliser les fumeurs.

Ce n’est pas tout : l’augmentation du prix des cigarettes s’accompagnera de restrictions. À compter du premier trimestre 2024, les fumeurs seront bannis des plages, des parcs publics et des abords des écoles. Tout cela pour le bien des Français et des fumeurs, bien sûr ! Dans sa dernière étude, Santé publique France indique que 12 millions de personnes fument quotidiennement, en France. Bien trop pour le gentil et dévoué ministre qui espère que ces nouvelles mesures permettront de faire baisser ce chiffre.

Les fumeurs stigmatisés

À première vue, cette annonce est formidable. L’État se préoccupe de la santé des Français et prend des dispositions, que demande le peuple ? Le peuple voudrait qu’on lui fiche la paix. À la sortie d’un bureau de tabac marseillais, Jordan confie à BV : « On s’en prend toujours aux mêmes ! » Il ajoute : « Je pense qu’il y avait plus urgent. » La buraliste abonde dans son sens : « On commence à en avoir assez d’être la cible du gouvernement. » Si elle convient que « fumer est dangereux pour la santé », elle pense que l'État « devrait s’attaquer à des sujets plus importants ».

Oui, mais le tabac, c’est facile ! Ce n’est pas vraiment un problème de société, les fumeurs ne mettront pas le pays à feu et à sang, ils s’adapteront et, en plus, ça rapporte (les taxes représentent plus de 80 % du prix du tabac). C’est tout bénef ! Mieux : cela permet à l’État d’occuper l’espace médiatique sans s’emparer des vrais sujets. Pourtant, les sujets ne manquent pas : le déclin de l’hôpital public, la crise économique, l’ensauvagement de la société, le narcobanditisme…

Ce qui est important, ce n’est pas que le pays soit en train de se fracturer ou que les Français ne parviennent plus à subvenir à leurs besoins, mais de définir le prix du tabac de ces trois prochaines années et les endroits où les méchants fumeurs n’auront plus le droit de tirer quelques taffes.

Des mesures favorables au trafic

Comme souvent, sur les sujets qui impactent le Français moyen (confinement, vaccination, retraites, écologie et loi climat…) le gouvernement se montre déterminé. L'Etat est fort avec les faibles et faible avec les forts.

Les mesures annoncées vont faire baisser le pouvoir d’achat d’une frange de la population et la priver de liberté, mais elles ne les inciteront pas nécessairement à arrêter de fumer. Dans un rapport publié par KPMG, sur la consommation de cigarettes illicites dans l’Union européenne, la société d’audit explique qu’en 2021, année où le prix des paquets des plus grandes marques a dépassé les 10 euros en France, « la consommation totale de cigarettes a augmenté de 1 % ». Elle précise également que la France est le « marché le plus important pour les cigarettes illicites dans l’UE des 27, avec une augmentation de 3,4 milliards de cigarettes en 2021 ». Il s’agit aussi du pays d’Europe où les cigarettes sont les plus chères. Pour la SEITA (Société d'exploitation industrielle des tabacs et allumettes), toutes ces données ont un lien : « La trajectoire fiscale des trois dernières années a malheureusement poussé les fumeurs à sortir du réseau des buralistes, mais pas du tabac. »

Les fumeurs fument, les trafiquants s'enrichissent, cela va continuer, c’est la faute à Rousseau !

Vos commentaires

42 commentaires

  1. Quelle douce hypocrisie….D’autant que certains prétendent s’inquiéter de la santé des français, quand les mêmes s’inquiètent également de la trop longue durée des retraites. Des durées qui s’allongent sans cesse d’avantage, et qui plus est qu’elle coûteront sans cesse plus en plus cher à l’Etat, donc à chaque contribuable. Et les mêmes de pointer du doigt, l’augmentation sans cesse croissante de la consommation de drogues douces dans notre pays. Drogues qui au départ sont consommées occasionnellement, puis finissent par devenir plus régulières et additives. Jusqu(à inciter certains à faire le choix de substance moins douces et autrement plus dangereuses pour celui qui les utilise, et son « entourage ».
    Douce hypocrisie lorsque pour sauver les français, les faire vivre donc plus longtemps, « on » leur propose d’augmenter le prix du tabac consommé légalement et qui rapporte tellement à l’Etat, quand celui-ci propose d’introduire dans un même temps dans notre constitution l’euthanasie, ou le suicide assisté, pire le droit à mourir dignement quand chacun le souhaite.
    Bref, sans doute préfèrent-ils nous savoir en bonne santé, mais « en même temps » espèrent que les Français puissent vivre de moins en moins longtemps et en toute illégalité bien sûr….Les points de deal ont décidément longue vie devant eux !

  2. Le seul moyen de freiner le tabagisme est de passer le paquet à un prix prohibitif. Ce serait bon pour la santé mais très mauvais pour les caisses de l’Etat. Donc, comme d’habitude, y arriver mais…progressivement, tout en douceur.

  3. Le tabac tue surtout ceux qui le consomment comme le coca cola, le sucre etc
    L’alcool tue aussi les autres mais le lobby de l’alcool est là pour empêcher des augmentations de taxe.

  4. Dur, dur, monsieur le ministre avec le tabac !
    Et encore là, ce n’est rien !
    Mais vous allez voir lorsqu’il va s’attaquer à la schnouf et au narghilé !

  5. Interview du professeur Amine Benyamina, spécialiste des addictologies, dans Le Point (5/9/2023) : »L’augmentation du prix du tabac par la taxation a un effet quasi arithmétique sur le nombre de nouveaux consommateurs, notamment chez les jeunes. Il dissuade également ceux susceptibles de commencer à fumer. C’est l’un des rares leviers, si ce n’est le seul, à avoir un effet aussi marqué. Une hausse de 20 % du prix du tabac, c’est une baisse de 10 % du nombre de consommateurs. L’effet sur les fumeurs de longue date est moins marqué, mais il existe aussi. »

  6. A quoi joue Macron? toutes les semaines il balance une autre interdiction ou contrainte, qui ressemblent plus à des punitions afin de faire plier les citoyens, qu’à des mesures de santé publique, puisqu' »en même temps » il veut légaliser le cannabis, qui est autrement plus dangereux que le tabac et sans compter l’alcool en vente libre. S’il cherche jusqu’à quel point il va pouvoir ennuyer (euphémisme) les français, il risque d’avoir un retour violent, qu’il pense pouvoir endiguer genre gilets jaunes, mais il peut aussi se tromper. Certes un mouvement populaire de cette ampleur lui permettrait d’utiliser l’état d’urgence, mais à jouer avec le feu, il pourrait bien se bruler « grave », comme disent les jeunes.

  7. Certes, il y a plus urgent que la lutte contre le tabac.
    Mais c’est une action qui n’est probablement pas très chronophage.
    Quand on sait combien les complications du tabac remplissent les hôpitaux, une mesure anti tabac va améliorer leur situation.
    Et puis, il faut bien dire que les fumeurs sont bien souvent sans gène :
    Ils stationnent n’importe comment devant les débits de tabac pour acheter vite fait leur drogue.
    Ils nous enfumaient dans les bars. Maintenant, ils nous enfument sur les terrasses, nous contraignant à nous enfermer. Ils jettent leurs mégots partout, y compris au bord des routes où cela provoque des incendies.
    En plus, le tabac est souvent la porte d’entrée vers le H et la suite.
    Donc, mort au tabac.

    • C’est pas faux, mais, l’acool tue aussi donc il faut l’interdire au moins dans les retaurants, la route tue aussi et il faudrait interdire les voitures ce qui est en bonne voie avec les mesures imbéciles de l’UE, ah, ne pas oublier les boissons tels Coca-Cola, Pepsi et toutes ces boissons gazeuses et puis, la bonne « bouffe », c’est redoutable pour le Cholesthérol, l’hyper tension, l’obésité etc. Bon, moi je ne suis pas fumeur mais pourquoi tant qu’à faire ne pas interdire de vivre tout simplement avec un QR code pour contrôler que l’on ne devrait pas vous faire passer par la case euthanasie ? (Et puis il y a les coqs à la campagne, le pêt des vaches… On n’en fini pas !)

  8. Si le gouvernement veut faire rentrer des devises, pourquoi plutôt ne pas s’occuper des quantités industrielles de mégots jetés au sol qui , rappelons-le, sont extrêmement polluants. Des amendes sont prévues, il n’y a qu’à verbaliser. L’augmentation des prix du tabac est illusoire, les fumeurs sont des intoxiqués qui ne renonceront pas à leur cigarette, d’où un développement des trafics.

  9.  » À compter du premier trimestre 2024, les fumeurs seront bannis des plages, des parcs publics et des abords des écoles ».
    Espérons que ce sera la même chose pour les toxicos (ah , il est vrai que parfois, on ouvre une salle sans risque pour eux à côté d’une école. C’est sans doute moins grave de voir des seringues sur le trottoir qu’un mégot?)

  10. Finalement, après les sympathiques « ZFE » réservées au diesel, voici venir celles des « clopes » : certain Benjamin Griveaux, éphémère mais de digne mémoire pour ses prestations téléphoniques était donc prophète en son pays…

  11. fumer tue mais nous enfumer devient la règle, la cécité est un devoir pour chaque citoyen. Ne rien dire, ne rien voir et ne rien entendre, mais sagement payer impôts et taxes et surtout – quoi qu’il en coûte – ne pas exiger que soient réglés les innombrables problèmes qui se posent à notre pays. Notre première ministre,dont le regard sur le peuple est des plus condescendant mais rigolard lorsqu’elle écoute avec délice les propos délirant de son ministre de la justice, travaille avec une joie à peine dissimulée à son prochain 49.3. Alors peuple ne va pas la perturber avec tes atermoiements mais pense plutôt à te reconstruire en bon petit soldat résolu à accepter de subir sans broncher.

  12. Je ne fume pas et personne ne fume dans ma famille; donc je ne suis pas touché. Mais entre nous, ne serait-ce pas une nouvelle augmentation des impôts?

  13. On ne fait rien contre les dealers qui occupent ies couloirs des immeubles dans les cités, on les laisse pourrir la vie des habitants et vendre leurs saletés à des gamins inconscients. On les laisse tuer d’honnetes citoyens au cours de leurs reglements de compte… Mais il est urgent d’interdire de fumer dans les bois ou sur sur les plages. Il est vrai que le fumeur lambda ne va pas descendre mettre les rues à feu et à sang… Tandis que, les dealers, c’est beaucoup plus dangereux. Ils peuvent réagir, eux. D’ailleurs, la plus part sont des migrants qu’il’faut cajoler. Alors emmerdons les braves gens. Ça fait croire qu’ont se bouge et c’est moins risqué. Et puis au, moins, en augmentant les prix, ça va faire une nouvelle ouverture pour les trafiquants. C’est bon pour leur porte monnaie. De plus, le tabac de contrebande n’étant pas contrôlé, ça va leur permettre de vendre des produits trafiqués beaucoup plus nocifs que les autres… C’est bon pour la santé…. C’est qu’on a des têtes au gouvernement.

  14. Oui mais le tabac est taxé, la drogue, non.
    Citation de Pierre Dac : « Est déclaré légal tout ce qui rapporte à l’état. Est déclaré illégal tout ce qui n’en rapporte pas ».

    • C’est exactement ça, un cas concret, à Bordeaux dans les années 60/70 place des grands hommes, une place circulaire avec un marché au milieu, le stationnement à parcmètres était autorisé d’un coté, trente secondes de l’autre vous valait une prune, pour stationnement gênant la circulation. Puis d’un coup, sans que rien ne change par ailleurs et sans doute à la demande des commerçants, des parcs mètres sont apparus sur l’autre coté et là, ça ne gênait plus la circulation. C’est pas d’aujourd’hui qu’ils nous prennent pour des pigeons!

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