Planter des arbres, faire la cuisine… L’école à la sauce Macron creuse encore

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Le suicide du jeune Nicolas, qui s’est donné la mort le 5 septembre dans l’académie de Versailles, doit bousculer ceux qui dirigent les 1,2 million de fonctionnaires de l’Éducation nationale en France (un cinquième de l’emploi public). On le sait et le Journal du dimanche paru ce week-end publie un dossier éclairant à ce sujet : le rectorat menaçait les parents de cet adolescent de 15 ans, les accusant de dénonciation calomnieuse. Le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal menace le rectorat de sanctions, mais le mal est bien plus profond.

Dans l’histoire de la République française, qui n’est qu’une partie de l’Histoire de France - n’en déplaise à Mathilde Panot et aux révisionnistes de La France insoumise -, le pouvoir fut souvent étroitement lié à l’enseignement. Pour ne prendre que la Ve République, de Gaulle était fils de professeur, Pompidou était aussi fils d’enseignants et enseignant lui-même (au lycée Saint-Charles à Marseille et à Henri-IV à Paris, notamment). Les deux grands-pères de Jacques Chirac étaient instituteurs. Les grands-parents de François Hollande étaient eux aussi instituteurs. Quant à Macron, son père fut professeur de neurologie à Amiens et son épouse Brigitte a exercé toute sa carrière comme professeur.

Planter un arbre

Un tel héritage devrait sensibiliser nos présidents de la République, tous brillants élèves, au destin de l’école et à sa vocation cruciale pour l’avenir d’une nation. Tel n’est pas le cas. Nos Présidents ont laissé l’école et l’enseignement entre les mains dévastatrices des pédagogistes sans jamais réagir, aggravant le mal de mandat en mandat, au point qu’on peine à déterminer quel fut le plus mauvais ministre. Vincent Peillon, ministre de l’Éducation de François Hollande, disputerait sans doute la palme de la destruction à Pap Ndiaye, éphémère ministre de Macron. Comment des Présidents si étroitement liés par leur famille et leur culture à l’école ont-ils pu laisser la France (a minima), voire la pousser de toutes leurs forces, à dévisser comme jamais dans les classements internationaux ? Jean-Paul Brighelli notamment, dans sa Fabrique du crétin, l’a en partie expliqué. Le mystère demeure, cependant.

Sur ce dossier comme sur d’autres, le Président Macron n’a pas inversé la vapeur, c’est le moins qu’on puisse dire. L’homme qui nomma Pap Ndiaye ne s’est en rien amendé. Le lundi 4 septembre, durant son interview au youtubeur HugoDécrypte, le président de la République a expliqué que, désormais, chaque élève de sixième planterait un arbre. Faites le calcul : un milliard d’arbres sur dix ans, c'est 274.000 plantations... par jour ! Ce qui fait tout de même beaucoup... Passons sur la sottise de cette proposition écolo-bobo qui nécessite des plants, des terrains, de l’arrosage, de l’entretien et un nouveau calcul…

L’essentiel n’est pas là. Une fois de plus, alors que les élèves peinent à lire et à calculer, alors que certains ont apparemment d’immenses difficultés scolaires et se confrontent au harcèlement jusqu’au drame, alors que l'école fait face à un défi historique face à l'abaya et ses promoteurs, une partie des horaires sera consacrée à planter des arbres… Incroyable vacuité qui fait tache d’huile.

Cours de cuisine

Jeudi dernier, Olivia Grégoire, ministre en charge des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, parle à des lecteurs du quotidien Sud-Ouest : « Je crois aussi qu’il faut réapprendre à cuisiner des produits bruts, pour éviter d’acheter les produits "tout prêts", plus chers. Il faut que les cours de cuisine rentrent à l’école. » Ben voyons ! À l’école, aussi, d’apprendre aux jeunes enfants le… tri des déchets. À l’école, de lutter contre toutes les phobies et discriminations.

Dans un entretien au Monde, en 2002, le professeur de philosophie Robert Redeker faisait le lien entre l’effondrement d’une civilisation et celui de l’école : « Crise de l'école : dans toute l'Europe, on assiste à la destruction des systèmes d'enseignement, sous la pression du mercantilisme. À la place de l'étude et du loisir, âme traditionnelle de l'école, on promeut un nouveau modèle : celui d'une école où l'on s'active beaucoup (le fanatisme de l'activité y imposant son terrorisme), où l'on s'occupe, où l'on est en permanence occupé, où le temps est occupé, où il n'y a pas de temps vide, pas de vacuité du temps, pas de vacance du temps, plus de vacance de l'activité. Ainsi, le projet est mis en œuvre de bâtir une école active des loisirs sur les ruines de l'école studieuse du loisir. »

On ne sait si les bonnes âmes macronistes versent dans le mercantilisme, mais elles détruisent l’école patiemment, consciencieusement et savent bien qu’un pays dont l’école est détruite n’a plus d’avenir.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 18/09/2023 à 20:41.
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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

48 commentaires

  1. ma petite fille, en classe de seconde l’année dernière, m’a raconté la leçon que les élèves de sa classe ont eue : il s’agissait d’apprendre aux enfants à enfiler une capote anglaise sur un faux pénis (noir). la personne leur faisant ce cours leur a dit : uniquement les filles, les garçons savent déjà comment faire !!!!!!!!!!!!!!!!!!! incroyable !!!!!!!!!!! et nous on essaie de protéger nos enfants comme on peut mais que faire contre cet envahissement si même l’école s’y met ?

  2. « nos présidents de la République, tous brillants élèves, » = euh, je croyais que le dernier locataire de l’Elysée avait raté deux fois le concours de la prestigieuse Ecole normale supérieure….

  3. Apprendre aux petits français à faire la cuisine, le ménage, la lessive, à jardiner, c’est se préparer aux futurs métiers de notre populations. C’est le futur que l’Europe nous prépare.

  4. et bien on n’est pas prêt de remonter dans le classement international avec des idée à la … comme ça ! les fonctionnaires de l’éducation national ont une mentalité d’intouchables ,ayant travaillé dans un secrétariat de collège 1 an j’ai vu, même entre eux ils ne se font pas de cadeau !!

  5. Ben, l’éducation nationale est devenu l’école du sexe, de la maternelle à la terminale, alors la cuisine !!!! Quant à Olivia Grégoire, elle serait bien mieux dans sa cuisine plutôt qu’à la tête d’un ministère. Que voulez-vous, lorsqu’on chef est incompétent il s’entoure forcément de collaborateurs qui ne peuvent être plus « brillants » que lui. Or dans un certain pays, un certain état est géré par un certain président qui a attaché à ses basques 42 sous-fifres tous aussi rigolos les uns que les autres.
    Eu égards à ce pauvre pays et à son peuple, je me garderais de dévoiler son nom.

  6. Planter un arbre, trier des déchets, lutter contre ttes les phobies et discriminations , apprendre la sexualité et maintenant, apprendre à cuisiner pour lutter contre l’inflation ?MMe Grégoire , vous oublier les cours de couture , etc etc !
    Combien d’heure restera t’il pour APPRENDRE à lire, compter ?
    On marche sur la tête !!
    D’accord avec Cyrano24 , les calamités ne se cachent même plus pour nous prendre pour des c…!!!

    • En fait, ce n’est pas si idiot que cela quand on y repense…Dans les années 60 ces matières étaient au programme du primaire jusqu’au collège. Mais les élèves savaient déjà lire écrire et compter car il y avait un examen pour entrer en 6ème pour ceux qui n’avaient pas le niveau. Ceux qui ne l’avaient pas terminaient leur cursus scolaire à 14 ans avec un CEP (certificat d’étude primaire) pour soit continuer en école d’apprentissage d’un métier ou bien directement aller bosser en usine ou dans les champs…Et les vocations étaient bien mieux réparties en fonction des aptitudes de chacun. La bonne idée qui a été vue, mais bien plus tard, c’est la possibilité pour un élève ‘capable) de rejoindre une filière d’étude dont il aurait pu être dévier trop jeune pour « choisir ». Souvent ce n’était pas le jeune qui choisissait mais ses parents en fonction de leurs moyens, de leurs besoins ou de leurs rêves…

  7. La direction de l’éducation national nous a montrè ce qu’elle est avec le crime de Samuel Paty, et de se rendre compte que les enseignants équivalent à ce martyre préfèrent un enseignement au rabais pour rester en vie.

  8. Le duo Macron Attal en son restés aux lectures de leur jeunesse aux Éditions Casterman, « Martine fait la cuisine », ou « Le petit garçon de la forêt », voire « Le club des cinq », éventuellement « La bibliothèque rose », ou la verte.
    Histoire de former les Chefeuses étoilées et les bûcherons de demain.
    C’est Casimir à l’éducation nationale !

  9. La grande manie de ces très nombreux ministres est de parler à tort et à travers sur des sujets qui ne sont pas de leurs attributions créant ainsi la diversion et des écrans de fumée !
    Il est vrai que cette débandade est alimentée par l’absence d’un vrai chef, qui ne se gêne pas d’ailleurs pour dire n’importe quoi.
    Faut aussi dire que le chef suprême ne brille pas par des propos cohérents, la seule boussole collective est la destruction de la France tous azimuts…

  10. Non, mais : et les papy et mamies, ça sert à quoi en vacances ? Il fait pas confiance ? ( au jardinier, à la diététicienne ). Ah, ben non , j’oubliais ! Lui, il est né en laboratoire ; papy-mamie connait pas…

  11. Lorsque j’ai lu « Un tel héritage devrait sensibiliser nos présidents de la République, tous brillants élèves, au destin de l’école et à sa vocation cruciale pour l’avenir d’une nation », j’ai arrêté de lire cet article … Je suis allé « voir » quel éditorialiste avait bien pu tenir ces mensonges ! … Et du coup, je me suis dit: « comment a t-il pu écrire ceci ? … »

    Quand un « dirigeant » a eu les passifs de tous ceux qui ont succédé au Général DE GAULLE n’ont rien qui puisse les « qualifier » de « brillants élèves » ! …

    Pour le dernier encore en place, il ajoute dun accent à un mot que les français crient depuis des années … et cela prouve son incurie:
    – les français disent: « Il faut faire repartir les migrants ! … »
    – macron vomis « il faire répartir les migrants partout en France ! … »

    De grâce, arrêtez ( les médias ) de présenter l’auto proclamé « premier de cordée » comme un « mozart » alors qu’il n’est qu’un « pervertis mondialiste » ! …

  12. Cours de cuisine pour lutter contre l’inflation : si on n’est pas au fond c’est parce qu’on creuse encore. Pauvre pays que d’avoir aux manettes des calamités (comme cette Olvia Grégoire) qui ne se cachent même plus pour nous prendre pour des c…

    • Probablement cette heureuse imbécile parisienne s’est fait livrer des plats surgelés toute sa vie et ne sait pas ouvrir un livre de cuisine ( ouh ! c’est fatiguant ! faut laver, éplucher, couper, émincer, assaisonner, touiller, verser, surveiller…et la bonne a rendu son tablier.)

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