Plateau-télé : dîner électoral sans sel ni gluten…

mélenchon 2

Avant même d’avoir attendu la gueule du bois du lendemain, la cuite du soir est éclatante. Jean-Luc Mélenchon, par exemple, se lamente en direct de la prochaine mise en place de la retraite à 65 ans préconisée par Emmanuel Macron et de la baisse programmée du rôle social de l’État... alors qu’il a appelé à faire barrage contre Marine Le Pen, permettant ainsi la réélection du Président sortant. Docteur Jean-Luc et Mister Mélenchon, en d’autres termes…

Heureusement, à en croire Clémentine Autain, l’une de ses affidées, « nous avons évité le pire du pire » : Marine Le Pen. Mais elle affirme en même temps que le pire demeure à affronter : Emmanuel Macron et son « mépris ». Il y aurait donc « pire » que pire et « pire » tout court, tout en ouvrant « le champ des possibles ». À savoir, les élections législatives à venir, finalement véritable enjeu de cette soirée présidentielle. Jordan Bardella y songe déjà et le président de La France insoumise aussi, qui prie les Français de « l’élire Premier ministre ». Sans oublier Éric Zemmour, qui se place dans la course…

Pour le reste, la routine. L’antiracisme sans racistes et l’antifascisme sans fascistes. Quant à la macroniste Delphine Batho, devenue sosie quasi officielle de Valérie Mairesse, au physique comme à l’oral, elle en appelle à l’abolition du « présidentialisme » ; ce qui devrait réjouir notre Président jupitérien brillamment réélu. Ensuite, Sandrine Rousseau, étonnamment calme sur TF1, en appelle à la cohabitation avec Macron pour cause d'« urgence climatique ». On aura décidément tout vu.

Soirée électorale en demi-teinte, donc. Les castors bâtisseurs de barrages contre la haine semblent faire comme si de rien n’était ; comme si le danger qu’ils dénonçaient n’avait jamais été. Comme si, finalement, Marine Le Pen n’était pas si mauvaise fille que ça. En attendant, le vainqueur arrive sur le Champ-de-Mars, tenant la main de Brigitte, lookée façon Nancy Sinatra, costume années 60 à l’appui, avec une « Ode à la joie » de Beethoven en guise de musique de fond, au riff pour l’occasion ralenti. Et un discours dans la morne continuité du déjà-vu sur l’ensemble des plateaux de télévision. Lisse et sans saveur. Même Robert Ménard et Daniel Cohn-Bendit rivalisent d’amabilités sous l’œil bienveillant de Luc Ferry.

Le tout s’achève sur une « Marseillaise » couinée de guingois par une Castafiore d’occasion. Pour plus d’émotions sur petit écran, les vachettes de Guy Lux étaient naguère autrement plus sujettes à frissons.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

67 commentaires

  1. Disons simplement que, grâce à la manoeuvre d’un J.L Mélenchon (totalement décrédibilisé de ce fait d’ailleurs..) MLP l’a échappé belle : le contexte géopolitique précis actuel ne pouvait que rendre très difficile une gouvernance classique du pays, et aurait facilité une montée d’oppositions à son égard, avant même qu’elle ait pu administrer la preuve du bien fondé de sa vision patriotique.
    Plus que MLP seule, il faut une véritable coalition des droites ( organisée par Zemmour) pour réussir.

  2. « Emmanuel Macron n’est pas mon ennemi »
    De qui cette déclaration énamourée ? De Robert Ménard sur CNews …
    Vite, un portefeuille ministériel !

  3. C’est marrant! MLP a fait de gros scores……..aux Antilles!!!!
    Pas mal pour une facho raciste, hein?
    Les médias se gardent bien de le faire remarquer.

  4. Je suis d’un pays qui n’existe plus. Je vais encore vivre les cinq prochaines années comme un exilé intérieur, en suivant à peine les dégâts dans l’actualité. Les options de « l’extrême » gauche (et oui il faut affirmer haut et fort ce qualificatif pour eux) sont infâmes. Voilà les oppositions vitrifiées pour longtemps dans leurs haines réciproques. Ca cassera un jour dans la rue…

  5. Voilà comment meure définitivement la démocratie en France avec une « ‘ ode à la joie «  » et l’ovation générale des plateaux TV.

  6. « avec une « Ode à la joie » de Beethoven en guise de musique de fond ». Accessoirement hymne officiel de l’Europe. Ce n’est plus une obsession, c’est de la rage.

    • Il sait que les Français en majorité désapprouvent le choix de cette Europe qui est loin de nous avantager, aussi il profite de faire un peut de provocation comme a son Habitude.

  7. Quelle girouette ce mec , un traitre parmi tant d’autres .Après sa défaite il appelle à voter Macron et s’empresse de le critiquer à peine élu .Ce genre de personnes me donnent la nausée.

  8. Supposons un idéalisme déraisonnable : plus d’islamisme en France…conséquence…plus de LFI et donc plus de Mélenchon et toute sa clique.
    CQFD

  9. il faut bannir de notre politique les traitres de notre nation qui ont permis la réélection du fossoyeur vendu aux impérialistes

  10. Ayant abandonné la soirée électorale avec l’apparition d’Éric Woerth (dont l’attitude crasse et opportuniste m’a fait vomir) sur CNEWS, j’ai découvert l’étendue du champ de bataille ce matin. Triste France…

  11. Le mensonge, la calomnie, la manipulation ont encore fonctionnés. Beaucoup de nos compatriotes restent sous influence médiatique, il est impossible que Macron cet archétype de politique anti France puisse rassembler 58% des Français.
    C’est bien le rejet de Marine Le Pen qui a parfaitement fonctionné, merci Mckinsey.

    • Pas tout à fait 58 %. Il faut prendre en compte les abstentionnistes 28%, les votes Blancs 8%

  12. Comme beaucoup de souverainistes sans doute, je me réveille avec une belle gueule de bois. Maintenant, il est urgent, pour tenter de limiter les effets délétères du pouvoir macronien, de se mettre en ordre de marche pour le 3ème tour, celui des législatives. En l’occurrence, l’union des droites s’impose et les egos doivent savoir s’effacer devant cet enjeu majeur. Quant à Ménard, il devient pathétique…

  13. Visiblement, il n’est pas de bon ton d’émettre quelque critique que ce soit concernant Robert Ménard sur Boulevard Voltaire …

  14. Mélenchon peut être fier de son exploit car si Macron a été réélu c’est bien de son fait et celui de ses affidés – inutile de venir maintenant se mettre en scène pour entamer la guerre des législatives, des traitres de son espèce la France en regorge – il a mieux à faire: faire valoir ses droits à la retraite, nous n’aurons pas de peine à l’oublier.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois