Plus raciste qu’un raciste ? Un antiraciste !
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Il y a de cela plus de décennies, un fameux quotidien vespéral s’inquiétait, en première page, de la « montée du racisme », excipant du fait que près de 70 % de nos compatriotes estimaient « qu’il y avait trop d’immigrés en France ». Il y avait déjà là de quoi faire œuvre d’analyse sémantique.
En effet, si la position honteuse (raciste) consiste à juger les immigrés trop nombreux, la position vertueuse (antiraciste) laisserait donc à penser que ces derniers ne le seraient pas assez. À moins d’envisager une position médiane (faux derche) selon laquelle il y aurait tout juste assez, mais pas trop d’immigrés non plus.
Il est encore une autre position de bon sens qui tendrait à découpler le phénomène migratoire (qui relève du réel) du racisme (relatif au seul ressenti). Car si ces immigrés sont européens, roumains par exemple, quid de ce racisme présumé entre Caucasiens, tel qu’on dit aux USA ? Bref, à force de positions plus ou moins acrobatiques, on finit par passer du champ politique au Kama-Sutra dialectique.
Évidemment, ce sont généralement les mêmes qui nous assurent que le salut de la planète nous viendra du métissage, tout en nous assenant que les races n’existent pas. Mais comment mélanger ce qui n’existe pas, je vous le demande, ma bonne dame ?
En revanche, l’humanisme, frelaté et bien instrumentalisé, peut faire bon ménage avec les basses combinaisons politiques. La preuve par SOS Racisme, ligue de vertu dans laquelle œuvraient, en coulisses, des organisations aussi recommandables que l’UNEF (Union nationale des étudiants de France) ou la LCR (Ligue communiste révolutionnaire). Aux manettes ? L’Élysée et un Mitterrand matois brandissant le spectre d’un racisme fantasmé pour empêcher l’alliance, logique à l’époque, des trois droites d’alors : FN, UDF et RPR.
Au-delà du tour de passe-passe magistralement orchestré, il y a surtout eu l’importation, en France, de la très américaine théorisation d’un racialisme n’ayant pas grand-chose à voir avec notre culture catholique, à rebours de son homologue protestante et anglo-saxonne.
Le drame, c’est qu’à force d’expliquer à nos Français « de branche » que tous leurs malheurs venaient de la malveillance de leurs compatriotes « de souche », les uns ont fini par se croire victimes des racistes, alors que les autres étaient poussés à le devenir peu ou prou.
Pour tout arranger, le vaccin de la pleurniche a été inoculé à doses massives à une jeunesse issue de l’immigration, déjà en proie au malaise identitaire et qui n’avait guère besoin d’un discours racialiste ramenant le Blanc à sa position d’éternel dominant et le non-Blanc à sa posture de dominé historique, sachant que dans le registre d’émancipation, on avait déjà vu mieux…
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