PMA : un cheval de Troie

La duplicité du camp dit du bien, des tenants du progrès, n’est plus à démontrer en matière sociétale. Par exemple, les ambiguïtés du Président Macron sur la GPA ont déjà fait l’objet d’une mise en évidence ici-même. Peut-être faut-il accorder du crédit à la relative frilosité préélectorale de l’ex-candidat ? Il sait que ces sujets fâchent, et qu’ils ont pourri le mandat Hollande. Afficher un trop grand volontarisme serait improductif et dangereux. Toujours est-il que le programme En Marche ! affichait l’ouverture de la procréation médicalement assistée à tous les couples de femmes et aux femmes seules, concession a minima au lobby LGBT.

Madame Sylviane Agacinski déclarait : "Il me semble qu’il y a une extrême violence dans la décision délibérée de priver a priori l’enfant de l’un de ses deux parents pour le faire adopter par une autre femme." Elle en a trop dit : ce n’est pas l’objectif de l’adoption qui rend cette privation violente, elle l’est intrinsèquement, fondamentalement. Cette privation du père ne peut se justifier que dans des cas extrêmes, mais malheureusement trop fréquents en nos temps barbares : sa violence envers la mère et/ou l’enfant. Que cette mutilation du père dans l’univers de l’enfant ait pour origine la forme aseptisée d’une PMA ou le « coup d’un soir » avec un partenaire inconnu et qui doit le rester ne change rien à ce que subit l’enfant : l’irrémédiable perte délibérée, préméditée d’une partie de sa filiation. Et les conséquences qu’elle induit pour son éducation.

Les postures ne manquent pas : officiellement, En Marche ! dit vouloir entendre l’opinion du Comité consultatif national d’éthique. Se retrancher derrière l’avis d’experts est commode, surtout si le casting de ces experts a été sensiblement modifié en septembre 2013 : la laïcisation des personnes nommées par l’ex-Président en raison de leur appartenance religieuse, et ce, sans le moins du monde consulter les autorités des cultes, relève de la purge fleurant bon le stalinisme. Mais les apparences seront sauves ; un comité ad hoc à la botte du pouvoir confortera celui-ci dans ses choix, puisqu’ils ont été nommés pour ça.

D‘autres sont plus audacieux, ou plus francs : un nouvel élu d’En Marche ! (Benjamin Griveaux) affirmait que cette PMA serait ouverte à toutes les femmes sans imaginer l’hypothèse que le CCNE pourrait le déconseiller. Délit d’initié, méthode Coué ou simple clientélisme électoral dans une circonscription gay-compatible ?

D’autres voix encore (comme celle de Xavier Breton) annoncent que l’ouverture de cette PMA sans conditions serait un casus belli entre Français qui induirait un mouvement social.

Le très théâtral Président que nous nous sommes donné ne mégote pas avec l’emphase, quitte à aller jusqu’à l’outrance. Il déclarait à Oradour-sur-Glane : "La France est ce pays où, depuis des siècles, nous faisons de la vie de l’autre un sanctuaire : droit, justice, dignité sont le cœur de notre effort commun." Les plus de 200.000 avortements par an témoignent du contraire, et ouvrir la porte à la fabrication délibérée d’orphelins risque de ternir cette belle image d’une France déjà trop idéalisée.

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