PMA sans père : retour à la rue !
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Emmanuel Macron et Édouard Philippe en ont décidé ainsi. Forts de ce « succès » de ne pas avoir essuyé d’échec cinglant lors du dernier scrutin européen, ils ont décidé de satisfaire les exigences d’un lobby ultra-minoritaire qui souhaite priver des enfants de père et la filiation de son sens. Ils prennent ainsi le risque de morceler encore plus qu’il n’est besoin une société déjà en phase de délitement avancé, ce que certains désignent sous le néologisme de « dissociété ».
C’était à prévoir. La tricherie manifeste avait été organisée en amont et de longue date. D’abord, lors des États généraux de la bioéthique, qui ont vu une mobilisation sensible des Français aboutir à une conclusion sans équivoque : les Français ne veulent pas de la PMA sans père. Ensuite, un Conseil consultatif national d’éthique recomposé pour la circonstance et à la botte du pouvoir qui pose une conclusion favorable en parfaite contradiction avec ce consensus et les très majoritaires et très pertinents arguments opposés. La commission parlementaire n’a fait qu’emboîter le pas.
Édouard Philippe a beau faire son mea culpa sur la méthode arrogante du début de son mandat, il semble ne pas comprendre qu’imposer aux forceps cette PMA sans père pourrait passer pour un nouvel accès de cette arrogance honnie. Le couple à la tête de l’exécutif y ajoute l’hypocrisie d’appeler à un débat serein et de croire à sa possibilité après avoir déjà tant triché.
Cette réforme n’est une priorité que pour une fraction infinitésimale de la population. Le récent sondage IFOP pour la Manif pour tous le montre bien (si tant est qu’un sondage montre quelque chose)[ref]http://www.lamanifpourtous.fr/communique-de-presse/pma-sans-pere-un-debat-qui-fracture-la-societe-selon-un-sondage/[/ref] : 82 % des sondés pensent que père et mère ont des rôles différents et complémentaires dans l'éducation des enfants (77 %, en février 2019) ; 83 % des sondés pensent que les enfants nés de PMA devraient avoir un père et une mère (82 %, en février 2019). Seuls 26 % des sondés pensent qu’un débat serein sur les sujets de société pourrait avoir lieu dès maintenant, contre 51 % dans quelques années et 23 % jamais. Enfin, 66 % des sondés pensent qu’il y aura des manifestations importantes si un tel projet de loi est présenté et débattu. Les incantations du député Guillaume Chiche comme quoi la société serait prête relèvent sans doute plus de la méthode Coué que de la connaissance intime du pays réel…
Alea jacta est ! Le pouvoir en place a les moyens de passer en force et il a choisi la confrontation. Il serait prétentieux d’isoler comme seule cause de l’échec de François Hollande son mépris de la rue, de la foule pacifique qui s’était levée en 2012/2013. Mais il est évident que cette attitude y a grandement contribué. Sans savoir où, quand, comment, j’imagine qu’il est inéluctable que tous ceux qui sont attachés à une anthropologie respectueuse d’un ordre naturel se retrouveront dans la rue pour dire non à une loi qui priverait des enfants de pères. J’en serai.
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