[Point de vue] 8 mai : connaître l’Histoire pour en retenir les leçons

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Le 8 mai 1945 prenait fin la Seconde Guerre mondiale en Europe. Elle se poursuivra jusqu’en septembre contre le Japon. L’hécatombe fut effroyable. L’estimation du nombre de victimes est de plus de 60 millions de morts, dont deux tiers de civils ! L'URSS dénombra plus de 26 millions de victimes, dont 11 millions de militaires et 15 millions de civils. L’Allemagne perdit plus de 5.500.000 militaires et plus de 2 millions de civils. Le Royaume-Uni plus de 380.000 militaires et 67.000 civils. Les États-Unis 405.000 militaires. La France fut un des principaux théâtres des opérations avec les débarquements de Provence et de Normandie, ce qui fait peut-être trop oublier que le sort de la guerre se joua aussi et beaucoup en Russie.

Cette guerre fut aussi une guerre idéologique. Des démocraties contre le totalitarisme national-socialiste allemand et le fascisme italien. Mais des démocraties alliées à un autre monstre totalitaire, la Russie marxiste-léniniste. Celui-ci s’effondrera sur lui-même entre 1989 et 1991. Laissant derrière lui des dizaines de millions de victimes de la répression et des goulags.

La guerre n'est pas une abstraction

Ces chiffres devraient nous rappeler que la guerre n’est pas une abstraction et que derrière les chiffres se cachent des millions de drames humains, de familles brisées, d’orphelins, d’estropiés, de souffrances indicibles. La guerre est une horreur. Mais cette horreur n’est jamais le fruit du hasard. Elle est celui de politiques désastreuses, de lâchetés, d’absence de vision, d’irresponsabilité.

Dès 1919, Jacques Bainville, dans Les Conséquences politiques de la paix, annonçait non seulement la guerre mondiale à venir, mais encore celles de Yougoslavie ou encore celles du Moyen-Orient. La guerre était donc prévisible mais aussi évitable. La IIIe République, pusillanime, d’un pacifisme bêlant, à la remorque du Royaume-Uni sur le plan diplomatique, gouvernant mal une société extrêmement divisée, a laissé le champ libre à Adolf Hitler, avec les conséquences que l’on sait. Elle allait, comme fascinée par l’abîme, vers la catastrophe. « Tout cela finira mal », avait pronostiqué Bainville.

Retenir les leçons de l'Histoire

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les vainqueurs ne commirent pas l’erreur de leurs prédécesseurs et se gardèrent d’humilier et de désespérer l’Allemagne vaincue, qui avait pourtant beaucoup à se reprocher. Il est regrettable que les États-Unis aient oublié la leçon lorsqu’ils sortirent vainqueurs de la « guerre froide » avec l’URSS. Il eût été bon de se souvenir qu’en 1914, la Russie était l’alliée de la France et du Royaume-Uni et qu’il eût été plus intelligent de la réintégrer dans le concert des nations européennes plutôt que la repousser vers ses confins asiatiques alors même que la Chine renouait avec sa tradition impériale.

Ainsi, donc, tout comme un mauvais gouvernement peut ruiner un peuple, il peut l’entraîner vers la guerre. Les accents bravaches du président de la République peuvent inquiéter, car il semble oublier que la France appartient à une alliance. Envisager d’engager l’armée française en Ukraine, alors même qu’elle n’est pas dimensionnée pour cela, c’est risquer de déclencher un fatal engrenage comme en août 1914. Mais il y a sans doute plus grave que ces rodomontades. Depuis des décennies les gouvernements français, de droite, de gauche comme aujourd’hui de l’extrême centre, ont enclenché un processus de nature à nous conduire à une autre forme de guerre, civile et civilisationnelle.

La France d'aujourd'hui en pleine guerre d'usure

Avoir laissé entrer sur notre territoire une population nombreuse et féconde appartenant à l’ère de civilisation islamique, lui avoir concédé de façon automatique une nationalité française dont certains n’ont que faire, lui avoir abandonné des quartiers entiers où a prospéré une économie de trafic de stupéfiants, que l’on a laissé se développer pour s’assurer une illusoire paix sociale parce qu’on ne voulait pas contrôler les flux migratoires, relèvent de l’irresponsabilité la plus totale et la plus criminelle.

La France se retrouve ainsi confrontée à une guerre d’usure civilisationnelle qui peut aisément tourner à la guerre ouverte. Le plus surprenant est qu’un ancien président de la République puisse confesser qu’il ne voit pas comment éviter la partition du pays sans soulever un tollé général et qu’au contraire, ceux qui depuis des décennies font preuve de lucidité et dénoncent le laissez-passer migratoire soient voués aux gémonies. Le rôle de Cassandre n’est jamais bien vu. Pourtant, c’est elle qui avait raison. Il se peut, hélas, que la guerre n’appartienne pas à notre passé mais à notre avenir.

Stéphane Buffetaut
Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

17 commentaires

  1. Apres la guerre les US ont envahi l´Allemagne jusqu’à aujourd’hui et ils ont réussi a la délester de son industrie comme en France, ils comptaient faire la meme chose avec la Russie, mais c´est pas gagne, ce sera ogives contre ogives.

  2. Excellent texte, dont le contenu devrait servir de leçon aux patriotes sensés et lucides sur les enjeux du vote du 9 juin.

  3. macron en remet une louche » envoyer des troupes françaises en Ukraine » mais lui restera bien planqué dans le bunker élyséen, la boucherie les français ont déjà donné en 1914-1918 et 1939-1945, ce va t-en guerre oublie simplement qu’il doit demander à l’Otan s’il peut « jouer » avec ses soldats, bizarrement aucun général ne contredit ce pitre, mais on le sait c’est purement électoraliste, en 2017 il a gagné en plantant un poignard dans le dos de Fillon avec l’aide de sarko, en 2022 il a gagné parce qu’il y avait la guerre en Ukraine, il pense que ça va continuer comme ça tout le temps.

  4. Depuis que la guerre existe on ne connait jamais les vraies raisons de son commencement, mais il est certain qu’elle profite à certains qui eux ne la font pas.

    • Les vraies raisons ne changent pas : toujours purement économiques, plus ou moins bien habillées de vertu.

  5. Bien dit ! En somme, Macron ne se souvient de la France que lorsqu’il veut utiliser l’armée française ! Pauvre armée avec un tel chef de guerre !

  6. Concernant l’immigration, JMLP a eu raison il y a plus de 30 ans. Ce qu’il avait prévu est arrivé et se poursuit. Mais certains n’en n’ont pas encore tiré les leçons. Il est vrai que les promoteurs de l’immigration n’ont ni à la subir, ni à la payer. Mais attention, même sécurisés leurs beaux quartiers ne sont pas inaccessibles.

  7. Excellent article mais que ne partagent pas les lobbies de l’armement U.S. qui n’ont aucune envie de se retrouver au chômage, où a fabriquer des casseroles avec des avions comme ce fut le cas après Septembre 1945

  8. Bon article. A. Camus disait : « qu’un peuple humilié est un peuple dangereux » ! Apparemment notre bande de pieds-nickelés cherche à humilier la Russie sans en mesurer les conséquences
    Pourtant, Le psychiatre italien Sagatori nous avait alerté sur la dangerosité de notre président

    • Très bon article oui mais la stratégie de  »non humiliation » appliquée à un pays dangereux car totalitaire ou revanchard est stupide et mortelle . Cf. le Traité de Versailles et Munich. Puis l’aide de la France aux Turcs en 1920. Vous vous trompez dans votre raisonnement. Cordialement.

      • « Puis l’aide de la France aux Turcs en 1920. » Là aucune humiliation, mais une franche collaboration entre loges FM françaises et turques.

    • Certains avancent plutôt 22 millions de morts. Ce qu’il faut surtout retenir est qu’ils ne le furent pas toujours du fait des Allemands.
      A partir de 1942, si on avançait, c’était une balle allemande, si on reculait, une russe.

      Par contre l’addition fut pour l’Allemagne. On juge les vaincus, jamais les vainqueurs qui, eux écrivent l’Histoire.

  9. Il est evident, lorsque vous vous informez sur des médias non Francais et que vous recoupez les informations, non seulement la guerre n´est pas évitable, mais souhaite par la majorité des occidentaux avec en tete de gondole les US. Il y a des milliers de raisons qui peuvent etre ramené a 3 ou 4, la finance internationale suceuse de rentabilité quoi qu´il en coute… la perte d´hegemonie occidentale avec en tete les US et leur fausse monnaie…les non occidentaux qui disent NON aux leçons de vies diverses et variées, au progressisme et au neocolonialisme….et pour finir la majorité des pays de l´UE gères par des gougnafiers corompus, menteurs ont tue leur pays économiquement, financièrement, socialement, societalement, avec dans l´idee de garder le pouvoir grâce a la guerre, n’ont d’autres choix que de tout faire pour la faire. Alors ils s´en prennent a ceux qui ont tout réussi, tout le contraire de leur incompétence. Les occidentaux devraient prendre en compte les conseils du fameux scénariste  » quand un gars de 120 kgs parle, celui de 60 devrait l’écouter » surtout quand celui de 120 kgs possède en plus 6000 tetes nucléaires.

  10. Excellente analyse . Et oui la prochaine guerre est certainement toute proche par la faute de ces élus corrompus . Et comme vous le soulignez c’est le peuple qui en souffre comme à chaque guerre . Que peut on espérer sinon un très prochain gouvernement capable de l’éviter en y mettant les moyens , en prenant les bonnes décisions et en agissant pour le bien du pays et de son peuple . Nous avons aujourd’hui un parti plein de promesses , dans la Lignée de J-M Le Pen , ne râtons pas cette occasion , peut être notre dernière chance .

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