[Point de vue] Affaire Houellebecq : Une nouvelle atteinte à la liberté d’expression
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Encore une atteinte funeste à la liberté d’expression… L’institut musulman de la mosquée de Paris, par un communiqué, s’est indigné, mercredi 28 décembre, des propos tenus par Michel Houellebecq dans la revue Front populaire de Michel Onfray.
Le recteur de la grande mosquée estime que les considérations de l’écrivain seraient « inacceptables », « d’une brutalité sidérante » et ne « serviraient qu’à attiser les discours discriminatoires et les actes ».
Arguant d’un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme, il donne alors rendez-vous à l’écrivain devant la 17e chambre correctionnelle de Paris, spécialisée dans les délits de presse.
Il va sans dire que le recteur de la mosquée est bien conseillé.
Mais le communiqué démontre désormais que la rupture évoquée par Michel Houellebecq lui-même est aujourd’hui pleinement consommée. Puisque l’on convoque la Cour européenne des droits de l’homme à dessein, il convient de rappeler alors la décision du Conseil constitutionnel du 18 juin 2020 (n° 2020-808) qui affirmait : « La liberté d’expression et de communication est d’autant plus précieuse que son exercice est une condition de la démocratie et l’une des garanties du respect des autres droits et libertés. »
Il s’agit donc du ciment de notre contrat social. Comme l’a rappelé l’un des conseillers honoraires de la Cour de cassation, aux termes de la loi originelle du 29 juillet 1881, « les restrictions à la liberté de la presse n’étaient pas oubliées, mais elles étaient peu nombreuses et visaient d’abord à protéger l’État ».
Il ajoutait qu’« aujourd’hui, chaque groupe social quelque peu agissant cherche à obtenir une protection spécifique contre tout propos susceptible de l’outrager à raison de l’origine de ses membres, de leur religion, de leur sexe, de leur état de santé… »
Par conséquent, ce ne sont pas les pensées et les paroles de Michel Houellebecq qui devraient inquiéter l’institution judiciaire et à plus forte raison le citoyen, mais la réaction hystérico-judiciaire qu’elles entraînent aujourd’hui.
Sous couvert d’un droit prétorien assez peu lisible qui s’est construit à mesure de l’évolution des mœurs, chaque offensé peut désormais estimer que les propos qu’on lui oppose sont une incitation à la discrimination et à la haine. À tant vouloir lutter contre le racisme, l’antisémitisme et la haine sous toutes ses formes, on tend à imposer une censure véritable.
Pour l’heure, les institutions judiciaires nationales et européennes semblent louvoyer au rythme des sensibilités des magistrats. La Cour de Strasbourg avait, par exemple, décidé en 2015 que « la liberté d’expression vaut non seulement pour les informations ou idées accueillies avec faveur ou considérées comme offensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent : ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels il n’est pas de société démocratique » (CEDH, aff. Delfi/Estonie, 16 juin 2015).
D’autres affaires sont bien moins favorables à la liberté d’expression. En 2008, s’agissant d’un ouvrage sur les problèmes liés à l’installation et à l’intégration des immigrés dans les pays d’accueil, les juridictions françaises avaient sanctionné les propos donnant « une image négative des communautés visées qui avaient pour objet de provoquer chez les lecteurs un sentiment de rejet et d’antagonisme ». Les juges avaient alors prétendu pouvoir sonder les cœurs et les intentions des lecteurs. La CEDH s’était pliée à ces décisions en affirmant « qu’il importe au plus haut point de lutter contre la discrimination raciale sous toutes ses formes et discriminations ».
On constate ainsi qu’il existe une pluralité innombrable de décisions de justice. Certains magistrats estiment ainsi que des propos tenus provoqueraient à la discrimination, à la haine ou à la violence, tandis que d’autres jugeraient que les mêmes propos seraient seulement choquants sans être provocants au sens d’une provocation à un passage à l’acte.
Dès lors, la société démocratique et, partant, le contrat social ne peuvent plus s’y retrouver.
Nous demeurons empêtrés dans ce que certains refusent de voir : il existe bien, en France, un délit d’opinion.
Mais que reste-t-il à l’homme que l’on censure ? Que reste-t-il à l’homme à qui l’on interdit de dire, de manifester, de s’indigner ou de s’offusquer ? Car ce n’est pas en l’empêchant de s’exprimer que l’on pourra le convaincre de penser autrement.
Il lui restera alors ce que la loi de 1881 voulait justement éviter : la simple haine et la violence.
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29 commentaires
Les propos « inacceptables », « d’une brutalité sidérante » et ne « serviraient qu’à attiser les discours discriminatoires et les actes » qu’il faut interdire sont surtout dans le coran !
Si je comprends bien, je peux donc porter plainte contre toute parole qui me blesse parce que cette parole est anti chrétienne (ma religion), anti droite (je suis de droite), anti non vaxx (parce que je refuse la bouillie à arnm et que je suis, faussement dangereuse), anti muselière (je suis insuffisante respiratoire, donc c’est de la discrimination du fait de mon handicap).
En effet ces paroles me discriminent du fait de ma religion, de mes idées philosophiques, mes « croyances » (sic, elles ont été démontrées) scientifiques et mon état de santé
Non, le recteur de la Grande Mosquée dit clairement que Michel Houellebecq n’a pas attaqué la religion, mais les musulmans, qui – selon lui – sont des citoyens à part entière.
Monsieur Houellebecq est sans doute un visionnaire mais quand on lit ses livres on constate qu’il a tapé dans le mille et c’est pour cela qu’il faut le museler : il dérange
Certains esprits éclairés ´veulent imposer le postulat selon lequel l’islam est compatible avec la République … Ces esprits là devraient franchir le pas de porte pour profiter du soleil et de sa lumière , ils réaliseraient que c’est la république qui n’est pas et ne sera jamais dans les préceptes de l’Islam …..
Quel paradoxe cet islam qui refuse d’appliquer la loi française mais fait appel à elle et a celle de l’Europe quand ça l’arrange. Et que dire de la plupart de ces juges corrompus.
Il faut lire ou relire L’empire du moindre mal, de J Cl Michéa, qui illustre la dérive du couple Marché / Droit, pour bien comprendre que les revendications islamiques (et notre incapacité à y résister fermement) ne sont que la conséquence du vide moral créé par cette dérive. La nature a horreur du vide …
Deux poids deux mesures comme d’habitude…
Évidemment qu’il s’agit d’une atteinte à la liberté d’expression !
Cette affaire aussi inacceptable que scandaleuse est l’exemple parfait qui préfigure ce que serait définitivement le Francistan.
Les musulmans avec l’aide active des justices nationales et européennes (voir la dernière décision de la CEDH concernant E. Zemmour) ont obtenu que l’on ne puisse plus jamais émettre d’opinions négatives ni au sujet de l’Islam ni au sujet des musulmans.
On peut en parler mais pour n’en dire que du bien.
Qui rejette les lois de la RÉPUBLIQUE ? par sondage, il a été communiqué qu’une grande partie de la jeunesse musulmane, rejetaient nos lois. Mais qui sont-ils pour rejeter nos lois, mais accepter sans contrepartie toutes les aides sociales. Sont-ils des réfugiés ou des envahisseurs, il faudrait que nos Gouvernants prennent conscience de cette dérive que GERARD COLOMB, disait : « nous vivons côte à côte, bientôt ce sera face à face ». N’oubliez surtout pas qu’il y a plus de lieu de culte catholique profané, dont la presse passe souvent sous silence, que de Mosquées. La FRANCE quoiqu’en dise le Président a ses origines dans le catholicisme, sa culture, son mode de vie, bien à l’opposé de la culture musulmane. Ce ne sont pas eux le siècle des lumières, mais plutôt l’obscurantisme qui dure depuis 1400 ans, sans un iota d’évolution. Est-ce que la FRANCE désire cela? Pensez à vous déterminer, et plus rapidement possible.
++++
Ce recteur devrait dormir tranquille s’agissant de l’écoute ou de la lecture de Michel Ouellbecq très peu voir aucune de ses ouailles toujours prompte à en découdre n’écoute ni ne lit voir ne comprends un tel niveau d’élocution ! C’est vraiment n’avoir rien d’autre à faire que de vouloir faire parler de soit toujours sur le mode » victimaire » que de réagir de façon aussi démesurée –
La en revanche on mesure bien d’ou vient la provocation permanente et maladive !
Merci ça fait tellement de bien de lire votre article
Il y a bien un rapport de force dans les propos de quiconque en France. Si vous parlez contre l’Islam, la charge est donnée, la Fatwa est lancée, et c’est l’agression et la mort assurée. Si vous parlez contre les musulmans, là, c’est l’autre méthode: les droits de l’homme, les tribunaux etc. Donc, d’en haut ou d’en bas, vous ne pouvez rien dire. Justice sera faite par en haut comme par en bas.
Je ne suis pas avocat, mais il me semble que dans les propos qui lui sont reprochés, M. Houellebecq ne livre pas une opinion personnelle mais ce qu’il pense de l’opinion des « français de souche » par rapport aux musulmans.
C’est comme si on voulait faire un procès à celui qui dirait que les français sont racistes.
Plus largement, qui peut prétendre dire la vérité et interdire à l’autre d’avoir une autre vérité, sinon par la force et le totalitarisme? Ce n’est pas en interdisant certaines opinions qu’on les supprime. Seuls le débat et l’intelligence font avancer l’humanité.
Voila le résultat d’un président qui a bien abandonné la France. La gauche a fait du mal depuis 40 ans en donnant la liberté à certains cultes. La laïcité est oubliée quand ça sert leur électorat, mais pas celles et ceux qui veulent défendre la France. Il y aura une révolution contre tous les traites de gauche et extrême gauche. Tous ces politiciens paieront chèrement la lâcheté, ces provocateurs de la guerre civile.
Les Français n’abandonnerons jamais leur pays ! le ras le bol s’installe et la marmite va éclater à force de nous imposer les lois des idéologues de l’Europe.
Nous devons quitter cette Europe néfaste à la France.
quitter l’Europe je ne sais pas, mais réagir, OUI, SUREMENT 8
Ces droits de l’homme se sont ils convertis à l’islam pour ne plus accorder aucun droit aux français cathos .
Les droits de l’homme sont devenus une fumisterie qui permet à certains, toujours les mêmes, de se victimiser.
Si la liberté d’expression choque certains ils peuvent quitter ce pays.
Vous en doutez ?