[Point de vue] Affaire Palmade : une femme a perdu son enfant, pas un fœtus !

FOETUS

Cet abominable accident de la circulation impliquant l'humoriste Pierre Palmade, sous l’empire de diverses drogues et toxiques, suscite de nombreuses réactions sous le coup d’une émotion bien légitime. D'autant qu'il est un membre du show-business assez clivant, adulé par certains ou détesté par d’autres.

La pauvre femme de 27 ans, victime de l’accident, était enceinte de sept mois. Quel que soit le journal, les journalistes ont tous écrit « la femme a perdu l’enfant qu’elle portait ». C’est comme si, d’un seul coup, la vérité des consciences apparaissait à tous. Le fœtus est bien un enfant que l’on porte…

Le procureur de la République a ouvert une enquête pour « homicide involontaire ». Or, ne nous leurrons pas, ce qui paraît évident pour bon nombre d’entre nous ne le sera pas pour le juge. En effet, pour qu’il y ait « homicide », il faut l’existence d’une personne, d’un autre (autrui). C’est la raison pour laquelle une expertise devra déterminer si l’enfant a ou non respiré à l’extérieur du ventre de sa mère.

Oui, la jurisprudence française est implacable (scandaleuse) depuis plus de vingt années. Le 29 juin 2001, l’assemblée plénière de la Cour de cassation s’était opposée à ce que « l’incrimination prévue par l’article 221-6 du Code pénal, réprimant l’homicide involontaire d’autrui, soit étendue au cas de l’enfant à naître dont le régime juridique relève de textes particuliers sur l’embryon ou le fœtus ». Pour la Cour de cassation, la loi ne reconnaît donc pas le fœtus comme « autrui ». La condition d’altérité de l’enfant à naître ne serait pas remplie.

Cette jurisprudence est ancrée depuis. Mais alors, pourquoi aujourd’hui, dans la tristesse de ce drame, tant de personnes estiment que la pauvre femme victime du chauffard a perdu son enfant ? En réalité, il y aurait trop de danger pour le camp de la bien-pensance à reconnaître le fœtus comme une personne à part entière.

La Cour de cassation, en 2018, avait jugé (pire encore) que « le principe du respect de l’être humain dès le commencement de sa vie, qui tend à assurer le respect du principe constitutionnel de sauvegarde de la dignité de la personne humaine, n’impose pas que les actes involontaires ayant entraîné une interruption de grossesse soient pénalement sanctionnés […] la protection de l’enfant à naître se trouve assurée par d’autres dispositions législatives ». Comprenez donc que, pour les juges, l’enfant à naître n’est pas une personne humaine.

Il ne faut néanmoins pas se tromper de combat. Les responsables de cette ignominie jurisprudentielle ne sont pas les juges mais l’ensemble des couards qui sévissent aux seins des deux assemblées depuis vingt ans. Ce sont eux qui refusent d’offrir une vie juridique à ces enfants portés par des mère courageuses. Au lieu de cela, ils préfèrent inscrire dans la Constitution le droit à la mort du fœtus.

Pourtant, Mesdames et Messieurs les parlementaires, cette pauvre femme, sur cette route morbide, n’a pas perdu un fœtus, mais bel et bien son enfant… Que la loi change ! Et vite !

Picture of Me Alain Belot
Me Alain Belot
Avocat au barreau de Paris, chroniqueur à BV

Vos commentaires

48 commentaires

  1. De toute façon, les morts par accidents de la route ne sont jamais qualifiés en crimes ni en homicide mais systématiquement jugés en correctionnelle. Donc, même si Palmade avait tué les trois occupants de l’autre véhicule, cela n’y changerait rien, car ce ne sera jamais lui qui a tué mais sa voiture.
    Donc, en France, si vous souhaitez tuer quelqu’un et vous en tirer à peu de frais, faites le avec votre voiture, ou lors d’une partie de chasse.

  2. Même si des juges dévoyés, comme beaucoup le sont par idéologie mal placée, refusaient de considérer cet individu malfaisant comme un véritable assassin, dans l’esprit et le jugement de la grande majorité des personnes normales et censées, il l’est; et c’est le principal !

  3. En 83 , ma fille naissait prématurément , six mois et quelques jours ! Bien sûr , couveuse , soins particuliers , etc .
    C’est à présent une grande femme de presque 1 M 80 , 75 K g , mère de deux beaux enfants , qui va bientôt fêter son quarantième anniversaire !!
    Pour un fœtus sans  » existence réelle  » , il se porte plutôt bien !!

    • Et combien d’autres qui, à quelques minutes, n’étaient qu’un ovule fécondé et sont devenus de grands scientifiques, de petits artisans, des champions de pelotes basques, de pauvres balayeurs ou de grands écrivains ?

  4. Tout est dit ! Nul doute que la nomenclatura mediatico gauchiste fera tout, avec l’aide la justice hypocrite pour faire passer le responsable de ce massacre pour une victime de lui-même et nous faire oublier la disparition d’un enfant à naître auquel la justice ne reconnaîtra même pas l’existence ! L’horreur absolue ! Il y a quelque chose de pourri dans la république gaucho-macronienne !

  5. C’est le 20 janvier 2012, que cet accident a eu lieu. L’automobiliste avait perdu le contrôle de sa voiture et avait fauché la jeune femme, enceinte de six mois et demi, alors qu’elle se trouvait sur le trottoir. Elle avait subi de nombreuses blessures et son futur enfant n’avait pas survécu.

    L’automobiliste, qui était sous traitement médicamenteux pour soigner une dépression et avait bu deux verres de vin, avait été condamné à trois ans d’annulation de son permis de conduire et à 300 euros d’amende pour vitesse excessive.

    S’appuyant sur les expertises médicales, le ministère public a considéré que le fœtus était «viable» et qu’il n’était «mort que du fait de l’accident», à cause «du choc du fœtus contre la paroi utérine», a argumenté Chantal Firmigier-Michel, procureur de la République des Hautes-Pyrénées.

  6. Cette pauvre femme a perdu son enfant? Alors l’avortement serait un homicide et c’est pour éviter cela que les élus ont inscrit dans la loi qu’un fœtus était une chose, qu’il n’avait pas de vie puisqu’il n’avait pas respiré dans le monde extérieur et c’est aussi pour cela que les medecins detruisent les fœtus DANS le ventre des méres. C’est beau le progrès feministe.

  7. Merci pour cet article. Si seulement cela pouvait ouvrir les yeux -et le coeur- de tous nos concitoyens qui sont « pour » l’avortement à n’importe quelle condition, et votent en masse pour les auteurs de ces lois iniques, effroyables qui assassinent les enfants dans le ventre de leur mère !

  8. Pas grave… »Ya pas mort d’homme » en somme…et les parents n’ont donc qu’à « aller se rhabiller » si l’on peut dire !

  9. Ras le bol de n’entendre parler que de cette dramatique affaire Palmade. Pour faire oublier les 3 femmes sauvagement assassinée « en même temps », dont une à coups de couteau ?
    Toutefois, je suis choquée sur la jonglerie enfant ou foetus ! Évidemment qu’à 7 mois de grossesse, ce petit être est parfaitement viable. Mais à un moment où l’on est en train d’inscrire le « droit » à l’avortement, où l’on envisage ce « droit » jusqu’à 9 mois de grossesse, parler d’enfant et non pas de fœtus confirme que ce que l’on appelle pudiquement IVG est en fait un crime.
    Je m’étonne aussi que le fait d’être sous l’emprise de stupéfiants est une circonstance aggravante ! Dans l’affaire Traoré qui a sauvagement assassiné et jeté par le balcon l’innocente Gisèle Halimi, le fait qu’il était sous l’emprise de la drogue l’a dispensé de procès et de condamnation ! Cherchez l’erreur … Je ne descends pas du tout Palmade qui doit absolument être empêché de nuire, mais j’aimerais que la même moi s’applique à tout le monde dzns6un même pays !

  10. J’ai eu ma 2ème fille à 7 mois…toute petite (2kg200) mais une forte envie de vivre et elle a eu juste besoin d’être en berceau chauffant pendant 10 jours ( et mon lait) mais à aucun moment je n’ai vu un foetus mais bien un beau petit bébé qui est devenu une belle jeune femme !

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois