[Point de vue] Attaque au couteau à Lyon : supprimez cette vidéo que je ne saurais voir

aveugle

Une attaque au couteau. Encore une attaque au couteau. Celle-ci a eu lieu à Lyon, dimanche dernier. Un clandestin marocain de 27 ans sous le coup d'une OQTF a été interpellé après avoir poignardé quatre personnes dans le métro. Cette nouvelle agression devrait logiquement indigner, mais les attaques au couteau sont devenues tellement banales, dans la France de 2024, que chacun s’y est habitué. Le sujet d’indignation s’est déplacé. Ce ne sont plus tant les attaques qui scandalisent que ceux qui les mettent en lumière pour les condamner. Ainsi, tandis que l’assaillant, Mustapha El Jemli, est déclaré malade et hospitalisé, le lanceur d’alerte Damien Rieu subit le feu roulant judiciaire pour avoir mis en ligne une vidéo de l’agression.

Damien Rieu, ennemi public numéro 1

« Une vidéo, obtenue illégalement, de l’agression violente commise hier dans le métro à Lyon circule actuellement sur les réseaux sociaux. Ne la partagez pas, ne la diffusez pas », a ainsi tonné la préfecture du Rhône, appelant même tout citoyen à dénoncer la fâcheuse publication sur la plate-forme Pharos.

Très indignée que ces images puissent être vues du grand public, la préfète n’a pas hésité, non plus, à faire un signalement et rameuter le parquet de Lyon. Une enquête judiciaire en bonne et due forme a ainsi été ouverte des chefs de « violation du secret de l’enquête et de recel de violation du secret de l’enquête ». Nul doute que la Justice saura se montrer impitoyable envers Damien Rieu.

Il se trouve, en effet, que notre État de droit n’est pas laxiste avec tout le monde. La diffusion d’une telle vidéo pourrait tomber sous le coup de la loi, et notamment de l'article 226-1 du Code de procédure pénale concernant l'atteinte à la vie privée. Celui-ci stipule : « Est puni d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui. »

L’occultation médiatique

Les médias - qui devraient être du côté des lanceurs d’alerte - sont, en fait, les premiers à accabler Damien Rieu. « Nous avons décidé de ne pas diffuser cette vidéo », a ainsi tranché Xavier Rolland, rédacteur en chef de France 3 Rhône-Alpes, prétextant de bien vagues « raisons déontologiques ». « Pour nous, ces images n'apportent rien d'utile pour comprendre les faits et leurs causes. » Circulez, y a rien à voir.

On a pourtant connu la presse moins précautionneuse avec d’autres images d’agressions. Si la vidéo du métro de Lyon doit être cachée « par respect pour les victimes », pourquoi celle de George Floyd a-t-elle été relayée par ces mêmes médias si respectueux de l’intégrité ? Le deux poids deux mesures est permanent. Quand le casting n’est pas conforme à leur récit, les autorités médiatiques font tout leur possible pour faire disparaître les images du crime.

Ainsi, lorsqu’en août 2022, une femme de 55 ans fut violée en plein centre-ville de Piacenza, en Italie, par un demandeur d'asile d'origine guinéenne, la presse s’indigna moins du crime en lui-même que de sa médiatisation. « Cet horrible fait divers aurait pu en rester là et faire l’objet de quelques lignes dans la presse. Mais la scène, insoutenable, a été filmée par un témoin et publiée sur les réseaux sociaux », regretta Le Monde, qui aurait manifestement préféré que la scène restât inconnue du grand public. Même désapprobation, l’année suivante, quand surgit, sur Twitter, la vidéo de l’agression brutale d’une grand-mère et de sa petite-fille, à Bordeaux, par un homme d’origine africaine. « Relayer la vidéo sur les réseaux sociaux peut vous coûter très cher », menacèrent, alors, deux journalistes de BFM TV

Dans toutes ces affaires, ce n’est évidemment pas la violence ou l’indécence éventuelle des images qui posent problème, mais l’existence même des victimes qui y figurent. Trop blanches, peut-être, contredisant la doxa antiraciste ? Elles soulignent, également, l’immense responsabilité de nos élites dans l’ensauvagement actuel de la France et doivent donc être dissimulées.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

48 commentaires

  1. Vous n’avez rien vu, vous n’avez rien entendu, et vous ne direz rien, puisque rien voir rien entendre sont les corolaires de votre silence. Nous sommes sains, eux sont fous. À quand l’assistance à mourir, puisqu’une loi vient très prochainement, au moins pour ces malheureux, ils seront libérés.

  2. La meilleur c’est que cela va nuire à l’intégrité du marocain qui à poignarder 4 personnes.

  3. C’ est l’ art du pas de vagues de nos couards de dirigeants. Les citoyens ne sont plus dupes les urnes le 9 juin 2024 vont le confirmer.

  4. Ces « autorites m’écoeurent une fois de plus ,si montrer des images de violence de horreur tombent sous le coup de la loi, alors interdisons aussi les documentaires sur les camps de concentration, sur les fours crématoires , sur mes violences urbaines et puis tant qu’on y est les films violents.Ah quand ça dérange et révèle des vérités établies,vite, on judiciarise pour faire taire.Pour le coup,je rêve d’un grand soir.

  5. Interdit de diffuser car l’agression à l’arme blanche est encore due à un maghrébin et OQTF de surcroit ! L’état veut masquer sa politique désastreuse des migrants illégaux. Il faut se demander pourquoi un OQTF sort libre d’un tribunal au lieu d’être immédiatement placé en centre de rétention et réexpédié à l’envoyeur dans les plus brefs délais !

  6. Et oui, pour cette ‘préfète’ ça fait mal de voir les images de l’échec de la politique laxiste quelle soutient. Mais internet et redoutable et garde en mémoire tout ce qui a été diffusé, y compris ce qui dérange.

  7. Pour notre préfète les français n’ont pas à voir les faits réels, c’est ce qu’en macronie on appelle la liberté d’expression.

  8. Cachons les images et film des camps nazis, les montagnes de crânes de Pol pot, etc. Quels ont été les régimes interdisant la diffusion de ses images ?
    Cachons la vérité, celle-ci est dangereuse pour un régime autoritaire.

  9. Bien au contraire le public doit être informé et si les réseaux diffusent ces images c’est bien parce que la presse ne le fait pour les raisons que nous connaissons tous . La même presse qui divulgue tout quand il s’agit d’un coupable blanc mais fort silencieuse pour d’autres . Cette presse est indigne de la profession .

  10. Refusez de voir ce que vous voyez ! Si vous montrez la tragique réalité de ce qui se passe, vous pouvez même être condamné ! Tout va bien ! Dormez tranquille et laissez vous tuer, agresser, violer, dépouiller en silence… Nous vivons dans un monde « orwellien » ! Quand va t’on se réveiller ?

  11. Contrairement à ce qu’affirme péremptoirement France 3 Rhone-Alpes, la vidéo de l’agression est édifiante. Elle montre que les 2 premières victimes choisies par l’agresseur ont en commun d’avoir la peau noire.
    Si l’agresseur souffre de troubles psychiatriques, c’est en tous cas avec discernement qu’il a choisi ses 2 premières victimes.
    Je serais curieux de savoir si la couleur de peau est un point commun des 4 victimes de cet agresseur marocain.

    • Ou peut-être que les victimes sont noires parceque c’est la majorité visible aujourd’hui à Lyon

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