[POINT DE VUE] Au secours ! L’historien woke de la cérémonie des JO à Chambord

2027 : comme cela paraît loin, et c'est pourtant déjà demain. Nous aurons un nouveau président - et peut-être même avant - et nous aurons aussi une nouvelle scénographie historique woke. Pour raconter comment la France est devenue ce pays en faillite généralisée ? Non, bien sûr, pour célébrer son métissage si enrichissant ! C'est une enquête du Monde qui nous le révèle. Les Français n'ont rien demandé, mais les élites de gauche qui règnent en maîtres sur la culture et veulent notre bien l'ont décidé. Ainsi apprend-on que l'historien médiéviste Patrick Boucheron, l'un des quatre co-auteurs de la cérémonie controversée des JO (vous vous souvenez, le « Ça ira », Aya Nakamura, la Cène qui n'est pas une Cène...) souhaite réaliser un nouveau projet du même type dans l'écrin de Chambord. Avec le metteur en scène Mohamed El Khatib, il va créer « un son et lumière en dix tableaux consacrés à l’histoire de France au château de Chambord, à l’été 2027 ». Rien que ça.

L'article du Monde ne cherche même pas à emballer l'intention idéologique : il s'agit bel et bien de prolonger la relecture « inclusive » de l'histoire de France et même de lutter contre l'agaçant succès du Puy du Fou de Philippe de Villiers. « En forme de répliques humanistes à l’offensive culturelle nationaliste, des artistes et des intellectuels se lancent dans la création de spectacles populaires », explique le journal vespéral. Hommage du vice à la vertu, « l’idée a germé lorsque Patrick Boucheron et Mohamed El Khatib ont visité ensemble le Puy du Fou, en juillet 2023 » ! Quel aveu…

Le projet semble bien avancé : « Des metteurs en scène reconnus du théâtre public seront de la partie : Fanny de Chaillé, directrice du Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, scénographiera les batailles, Samuel Achache, fondateur de la compagnie La Sourde, écrira la musique, et Julien Gosselin, directeur du Théâtre national de l’Odéon, sera chargé de la voix off qui conduira le récit. » On imagine déjà les budgets (publics évidemment) et les cachets de tous ces grands artistes. On imagine aussi que la ministre de la Culture a probablement donné son aval. Alors que la nécessaire rigueur budgétaire permet à certains présidents de collectivités de sabrer enfin dans les budgets culturels idéologisés, comme dans la région des Pays de la Loire, la question se pose a fortiori pour un tel projet national que l'on devine antinational. Car, pour Patrick Boucheron, le directeur de l'ouvrage Histoire mondiale de la France, la « "grande histoire" sera scandée, mais inscrite dans sa mondialité » évidemment. Cette mondialité systématique que dénonce, dans Le Point, le même jour, un Alain Finkielkraut toujours aussi lucide sur les délires de l'époque et de l'élite : « Pour notre historien post-identitaire Patrick Boucheron, la France mondiale, c'est une France dont la spécificité doit impérativement se dissoudre dans le grand bain du métissage planétaire. » C'est le péché originel du wokisme et la raison de son échec : prétendre être inclusif en commençant par diaboliser les racines et la tradition.

Il faudrait dire à Patrick Boucheron que sa « guerre culturelle », pour reprendre les mots du Monde, est perdue d'avance. D'abord parce qu'il court après l'adversaire et cherche à l'imiter. Ensuite, parce qu'il est l'instrument d'une élite idéologisée et non d'un profond mouvement populaire. Enfin - et c'est un comble pour notre professeur qui prétend mieux que nous connaître l'histoire du monde - cette « mondialité » dont il se gargarise est justement en train de vivre une révolution anti-woke : le candidat Trump qui qualifia de « honte » sa cérémonie d'ouverture et pour lequel il n'avait que mépris va redevenir président des États-Unis après des scores inattendus, flanqué des deux anti-woke Vance et Musk.

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