[POINT DE VUE] Avons-nous attendu le RN pour avoir la guerre civile ?

émeutes

Alors comme ça, si le RN passe, ce sera la guerre civile ? Ce n'est pas Boulevard Voltaire qui le dit, c'est Emmanuel Macron. Rien que ça. Le président de la République, évidemment, reste assez flou sur les développements de ce scénario. La guerre civile viendra-t-elle d'une opération aéroportée menée par des avions de chemises brunes ? Ou d'une révolte de milices populaires, une alliance rebelle venue des quartiers, façon Star Wars contre l'Empire, comme le fantasment certains spécialistes de la saga ? Et pourquoi y aurait-il la guerre civile ? Ne sommes-nous pas tous un seul peuple, unis derrière la bannière des valeurs de la République ? On nous aurait menti ?

Bref, l'heure est grave, comme à chaque fois que notre bon maître sent sur son cou l'haleine fétide de la bête immonde. On sent bien que la Macronie cherche à faire un lien, de plus en plus tordu, entre RN et nazisme. La correction irréprochable de Jordan Bardella ne lui laisse pas beaucoup de prise. Alors, il faut ce qu'il faut, n'est-ce pas, c'est carrément de guerre civile que l'on parle.

 

 

Mais, au juste, comment appelle-t-on les événements de Nouvelle-Calédonie ? Et surtout, comment qualifier les "débordements" qui ont suivi la mort de Nahel Merzouk, ce « petit ange parti beaucoup trop tôt » ? C'étaient les mots de Kylian MBappé, capitaine de l'équipe de France de football et, décidément, très inspiré quand il s'agit de parler de politique. C'était il y a tout juste un an. On a préféré oublier cette sale histoire (dans les médias, du moins), mais l'été dernier, souvenez-vous de l'affaire Nahel : la France a brûlé pendant huit jours. Certaines villes, comme Montargis par exemple, ont vu leur centre-ville flamber, gratuitement, juste parce qu'on était en France et que la France était odieuse à ces émeutiers.

N'était on pas déjà un peu, à l'époque, dans une situation de guerre civile ? Ça ressemble un peu à ça, une guerre civile, non ? Pas tout à fait, certes. Heureusement. Nous aurions été en guerre civile si les victimes de ces pillages, de ces dégradations, au bout de leur exaspération, s'étaient constituées en sortes de milices d'autodéfense et avaient pris les armes, sans attendre les forces de l'ordre. Et que dire des gilets jaunes, aux yeux crevés, réprimés sans ménagement sur ordre de Castaner ? N'y avait-il pas, à l'époque, comme un parfum de guerre civile ? Le RN a des défauts, mais il souffle beaucoup moins sur les braises du séparatisme que Macron ou Mélenchon.

Aucune impudence n'arrête les macronistes, et encore moins le premier d'entre eux. S'il y a guerre civile, c'est beaucoup plus lui qu'un autre… Son incapacité à régler les choses, autrement que par un mélange de numéro de charme pour vieilles dames et de répression féroce, en témoigne pour lui. Se dit-il vraiment qu'en rejetant de telles responsabilités sur le camp d'en face, il va réussir à marginaliser le RN ? Est-il aveugle au point de ne pas constater que c'est lui qui cristallise, comme aucun de ses prédécesseurs avant lui, la haine farouche d'un peuple qu'il méprise ? Et alors, cette guerre civile, c'est tout ce qu'il a trouvé ? Que ça ne nous empêche pas de voter !

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Mais puisque les bonnes âmes et en premier Macron prennent en permanence le cas de l’Italie et de l’arrivée de « l’extrème droite » avec G. Meloni, qu’ils continuent en constatant qu’en Italie il n’y a pas de catastrophe, que le soleil n’est pas rouge sang, qu’il n’y a pas de guerre civile et que tout va bien dans l’ensemble. Donc, pas d’inquiétude en France si Bardella arrive au pouvoir. CQFD

  2. M. est un gamin qui joue au chamboule tout, tente de tout casser (« c’est pas ma faute, c’est les autres ») et plus ça va flamber, plus il jouira du spectacle. Un peu comme Néron devant l’incendie de Rome. On se demande comment ses adeptes (entre autre les vieilles dames qui sont sous son charme) peuvent encore le croire capable de sauver un pays qu’il a sciemment massacré.

  3. Ça fait longtemps que la fête a commencé avec feux de joie, d’artifice, pétards de Kalachnikov, lancés de couteaux sur cibles… Les saltimbanques sont les maîtres du jeu dans ce grand cirque. FREXIT et chacun chez soi. Redonnons de l’espoir à tous nos jeunes pour qu’ils ne quittent pas la France.

  4. La guerre civile a éclaté il y a bien longtemps . Il n’y a qu’à regarder les
    actions de l’extrême gauche depuis bien longtemps. Les menaces d’où qu’elles viennent sont extrêmement graves car elles sont des menaces au fonctionnement démocratiques des institutions.

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