[Point de vue] Comment le combat climatique se transforme en une guerre de symboles anti-capitalistes

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Les Écologistes nous avaient habitué à leurs pérégrinations symboliques. À peine élu maire de Lyon, Grégory Doucet avait chargé le Tour de France le considérant comme « machiste et polluant ». Quelques semaines plus tard, le maire EELV de Bordeaux Pierre Humic décida de supprimer le sapin de Noël et d’adopter « la charte des droits de l’arbre ». Pour esquiver le débat, il traita de « fachos » les 12.000 Bordelais ayant signé une pétition réclamant le maintien du conifère. Enfin, tout le monde a encore en mémoire la sortie tonitruante de la maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond'hui, supprimant les subventions de la municipalité aux aéroclubs de la ville pour « protéger l'avenir des enfants et les préserver de leurs rêves aériens ».

Faisant suite aux vagues de chaleur répétées au cours des derniers mois un peu partout sur le territoire français, la ressource en eau devient un problème crucial. Agriculteurs, industriels et citoyens sont tous concernés. Mais, une fois encore pour les Verts, le symbole semble l’emporter sur le pragmatisme et la raison. En s’attaquant aux piscines privées et en allant jusqu’à envisager leur interdiction en cas de sécheresses répétées, Julien Bayou s’inscrit à dans une démarche classique de lutte des classes : celle du riche gaspilleur d’eau insensible au pauvre privé de douche. Mais a-t-il réfléchi un seul instant à l’aberration d'une telle mesure ?

Il semble d’abord ignorer que la plupart des piscines françaises se situent dans les zones les plus sujettes aux incendies de forêt. Dans les faits, ces piscines constituent des réserves d’eau qui, en cas de besoin, peuvent être mises à la disposition des pompiers.

Il devrait également mettre à jour son logiciel social : ses lubies marxistes n’ont pas intégré que la piscine s’est fortement démocratisée et n’est plus l’apanage des quelques privilégiés qu’il exècre. La France compte aujourd’hui 2,5 millions de piscines profitant à près de dix millions de citoyens.

Son ignorance coupable se lit surtout en filigrane des… volumes concernés. Les 2,5 millions de piscines représentent 100 millions de mètres cubes : une goutte d’eau quand on les compare aux 33 milliards de mètres cubes consommés annuellement en France et surtout aux 20% de fuites perdues dans la nature. En d’autres termes, le volume des piscines coupables d’assoiffer les Français les plus pauvres représentent 0,3% de la consommation d’eau et 1,5% des fuites. M. Bayou et ses collègues moralisateurs de la NUPES feraient mieux de proposer un grand plan d’assainissement du système de distribution des eaux plutôt que de s’attaquer aux piscines. Mais on ne se refait pas : quand on a un chromosome marxiste dans le sang, il vous reste collé à la peau de façon indélébile.

Les cadres d’EELV ne sont malheureusement pas les seuls à transformer le combat climatique en une guerre de symboles anti-capitalistes. Le ministre des Transports Clément Beaune, est parti en croisade contre les jets privés. Parallèlement aux piscines de Julien Bayou, il s'est prononcé en faveur d’une « régulation de ces vols polluants réservés aux ultra-riches ». Quant au porte-parole du gouvernement Olivier Véran, s’il a reconnu que l’arrêt des jets privés « n’allaient pas refroidir la planète » il concède « que le symbole était important ».

Combattre le réchauffement climatique est finalement accessoire. Fidèle à leur image de pastèque, le but ultime des Verts est bien de mettre à bas la société de croissance et son démon capitaliste.

Philippe Charlez
Philippe Charlez
Chroniqueur à BV, ingénieur des Mines de l'École polytechnique de Mons (Belgique), docteur en physique de l'Institut de physique du globe de Paris, enseignant, expert énergies à l’institut Sapiens

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Qui peut nous dire qui finance ce parti « Europe-Ecologie-Les Pastèques » ? Il m’étonnerait que ce soit les adhérents, il n’y en a pas assez. Par contre qu’on y retrouve un certain Soros ne m’étonnerait qu’à moitié. Pour ma part, j’ai eu une piscine pendant 25ans, et je ne l’ai jamais vidée entièrement. Bien entretenue elle ne consomme pas tant que çà. D’ailleurs, sur ma facture, la consommation n’a jamais dépassée 25% (contre 55% d’abonnement). Il serait plus intelligent de construire des retenues d’eau dans les montagnes qu’on viderait progressivement si besoin (quoiqu’en disent les pseudo-spécialistes). Au lieu de çà, ces corniauds sont contre car c’est l’habitat de je ne sais quelle sorte de bestioles !!! Incohérence totale.

  2. J’aimerai que de temps en temps on laisse les scientifiques se prononcer sur les problèmes d’écologie, en lieu et place des écologistes eux-mêmes, qui la plupart du temps n’ont -eux – aucun esprit scientifique…
    Quand on nous rabat les oreilles sur l’extinction des lumières (consommation très faibles dans les foyers équipés en LED), le débranchement systématique de tous les appareils laissés habituellement en veille (ce qui augmente sensiblement leur taux de panne!), alors que oublier un radiateur électrique dans une chambre n’est pas visible, mais dont la dépense horaire est près de 1000 fois supérieure à celle des appareils cités ci-avant.
    Quand les écologistes vont détruire un bassin de rétention d’eaux pluviales mis en place par et pour les agriculteurs en prévision de la sécheresse (on y est) en évoquant la protection de la faune & de la flore, oubliant celle de ceux qui participent à la chaîne agroalimentaire.
    Bref, quand l’idéologie écologique remplace, par ses principes idéologiques, le Progrès par le progressisme, on a envie que ça s’arrête un peu, et que le bon sens puisse à nouveau être entendu!

  3. « Julien Bayou s’inscrit dans une démarche classique de lutte des classes ». Il serait temps de le réaliser. Nos pastèques adorées sont les dignes descendants des bons vieux trotskistes dont le seul but est de détruire, tout en grapillant quelques richesses au passage.

  4. EXCELLENT ARGUMENTAIRE : du bon sens, c’est ce qu’il nous faut pour contrer les délires de l’ultra gauche….

    Le front commun « NUPES » ne devrait pas résister longtemps aux analyses des autres participants de cette coalition.

  5. Ce n’est pas la planète qu’il faut sauver mais l’humanité. Lire le livre d’Yves Roucaute « L’obscurantisme vert » qui explique avec beaucoup d’humour l’évolution de notre planète depuis des…milliards d’années. Un régal!!! Les « petits bonhommes verts » nous entraînent à prendre des décisions « écologiques » complètement délirantes et idiotes. C’est le soleil qui « chauffe » la terre et non « les gaz à effet de serre ». Notre planète a des « cycles » de réchauffement et glaciation depuis le début de son existence. À lire, pour un bon moment instructif et de détente.

    • Tout-à-fait d’accord. Que les petits curieux aillent se documenter sur les phénomènes météo de 1906, par exemple, époque où ne sévissaient pas encore les diesel!

      • L’homme n’est pas responsable du « réchauffement climatique », pas plus que des éruptions volcaniques, tremblements de terre, tsunamis, inondations, chutes de météorites etc…Notre planète ne fait rien pour nous, c’est nous qui devons l’exploiter et en tirer le maximum pour notre survie et notre bien-être. Si l’on écoute « les petits bonhommes verts » nous retournerons à l’âge de pierre où l’espérance de vie ne dépassais pas 25 ans.

  6. 1) Il est faux et absurde de dire que l’on manque d’eau en France, puisqu’on n’utilise que 3% de l’eau de pluie qui tombe sur le sol. Les besoins annuels français sont estimés à 16 milliards de m3 (eau potable, irrigation, industrie) tandis que les précipitations annuelles représentent 440 milliards de m3 (rapport du Sénat senat fr /rap/l02-215-1/l02-215-11.html). Ce qui manque en France ce n’est pas l’eau, ce sont des capacités de stockage des eaux de pluie, afin d’en disposer pendant l’été. Chaque maison individuelle devrait être équipée d’une citerne de collecte de l’eau de pluie, et chaque paysan devrait disposer d’un étang.
    2) Tous ceux qui veulent contrôler la consommation d’eau des Français savent parfaitement qu’on ne manque pas d’eau en France. Leur but véritable est d’instaurer un contrôle social, un crédit social. C’est le Great Reset. Depuis le covid l’infrastructure de surveillance sanitaire est en place. Elle sera prochainement mise à jour pour inclure le rationnement sous prétexte climatique. La surveillance et la censure des opinions politiques s’intensifie sur internet. L’UE et Macron travaillent au lancement de ce système complet de surveillance et de mesures mesures coercitives.

  7. Encore une fois, le réchauffement climatique dure depuis plusieurs millions d’années et il est tout à fait normal qu’il s’accélère car logiquement la terre est de plus en plus chaude . Les ignorants feraient bien de faire un stage à l’institut géographique national pour se faire expliquer ce qu’est la déclinaison magnétique et ses effets .

  8. vous allez nous bassiner les oreilles encore longtemps sur « le pseudo réchauffement climatique d’origine anthropique »? vous ne voyez pas que vous faites la promotion du mondialisme destructeur des peuples et des nations en tombant dans ce piège idéologique sous des apparences scientifiques qui ne font que masquer une politique de domination des « forts » sur les « fables » que nous sommes.

  9. Que va donc tenter la macronie pour empocher les voix des khmers verts… c’est bien là le vrai danger !

  10. Je n’appartiens ni à la famille des pastèques, ni à celle des melons . Il faut comprendre que la piscine est devenu signe extérieur de richesse et ce n’est pas nouveau . Déjà en 1975 le fisc faisait circuler des avions au dessus des Alpilles pour détecter les villas avec piscines. Je n’appartiens pas à la famille des jaloux, toutefois j’appartiens à celle des pêcheurs et sans attendre les températures caniculaires j’observe depuis dix ans et plus l’état de nos rivières. Un certain nombre de régions autrefois préservées ont commencé à voir déferler une population de bobos et on connait la suite au niveau des piscines. renseignez vous de savoir si on trouvait il y a 20 ans des piscines sur le plateau ardéchois ou en Lozère.

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