[Point de vue] Condamnés pour terrorisme : les empêcher vraiment de récidiver

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L'attentat terroriste au couteau et au marteau qui a fait, samedi soir, un mort et deux blessés à Paris n'est pas une surprise et montre bien combien notre dispositif de surveillance des condamnés pour terrorisme islamiste (TIS) à leur sortie de prison n’est pas efficient. Cela doit nous amener à repenser une mesure évoquée lors de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015, mais non retenue : la rétention de sûreté judiciaire.

L’auteur des faits survenus à Paris, Armand Rajabpour-Miyandoab, avait déjà été interpellé en 2016 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour un projet d’action violente à La Défense. Il avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement et était sorti après quatre ans de détention. Connu pour islamisme radical et troubles psychiatriques, il a été néanmoins laissé dans la nature alors qu’il constituait un véritable danger public. Le système de surveillance particulière mis en place à son encontre a donc échoué. « L'assaillant était connu des services de renseignement. Il avait des troubles psychiatriques importants », a déclaré Gérald Darmanin. Une réponse consternante pour un ministre de l’Intérieur…

Et ce n’est pas le premier cas. Larossi Aballa, le tueur du couple de policiers de Magnanville, était sorti de prison en 2013 après trois ans de détention. Il n'y avait pas eu de débat national sur le sujet de la rétention judiciaire pour les condamnés terroristes, à ce moment-là. Depuis 2020, près de 300 hommes et femmes condamnés pour des faits de terrorisme en lien avec l'idéologie djihadiste ont retrouvé la liberté, et ce n’est pas fini. D’une manière générale, même si des mesures judiciaires et administratives d'assignation à résidence existent, elles sont provisoires, peu contraignantes et ne permettent pas une surveillance étroite de la DGSI. Dans le projet de loi antiterroriste de 2021, des mesures plus contraignantes prévoyant que l'autorité judiciaire puisse imposer durant cinq ou dix ans aux personnes condamnées pour terrorisme un certain nombre de mesures ont été retoquées par le Conseil constitutionnel qui a considéré que ces obligations « portent atteinte » à plusieurs libertés fondamentales. Par ailleurs, toutes les tentatives de déradicalisation ont échoué et la surveillance en prison n’est pas plus efficace.

Dès lors, il faut revenir à l’hypothèse d'instaurer une rétention de sûreté à l'issue des peines effectuées, à l'instar de ce qui a été institué pour les faits sexuels, tant que le condamné n’est pas considéré comme « guéri », et en élargissant cette mesure aux condamnations terroristes de moins de dix ans. Ou alors il faut envisager la solution de la perpétuité réelle, en hôpital psychiatrique fermé si nécessaire, puisque le trouble psychiatrique est régulièrement avancé.

Gilles Kepel est déjà en retard en évoquant l’existence d’un djihadisme d'atmosphère. C’est un euphémisme, le djihadisme endogène est bien réel et continue et ne s'arrêtera pas de sitôt, augmentant encore le nombre de TIS dans l’avenir. En effet, l'autre djihadisme, celui des années 2015, va revenir, avec en particulier l’implantation grandissante de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS). L’avènement d’un « Sahelistan » est aujourd’hui une réalité et c’est une zone dans laquelle nous avons près de 10.000 binationaux et une forte diaspora en France, ce qui cumule les risques. Nos services de renseignement ont du pain sur la planche. À quelques mois des Jeux olympiques en France, il est impératif de réagir énergiquement.

Philippe Franceschi
Philippe Franceschi
Consultant en sécurité

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Pour les empêcher de récidiver il faudrait une punition qui obère leur vie quotidienne puisqu.é la peine de mort est obsolète. Dans certains pays on coupe la main du voleur. Un signe distinctif inaliénable visible et définitif serait la souhaitable sur chaque Individu convaincu de terrorisme.

  2. Le conseil constitutionnel a t’il seulement pensé à la liberté des français de ne pas se faire égorger au coin d’une rue au cri de wallah akbar.

  3. Ça c’est évident, ça marche pas leur système.
    Et quand je pense qu’en plus Macron et ses sbires ont décidé de rapatrier toutes celles et ceux, y compris les enfants, qui étaient partis pour « aider » Daech.
    À mon humble avis il faut absolument trouver un système plus efficace.

    • La France est, paraît-il, riche de territoires outremer. C’est parfait pour délimiter des zones de pêche, mais il ne faudrait pas oublier que ces surfaces maritimes s’articulent autour d’îles pour le moins peu accessibles. Ne serait-il pas envisageable de choisir, parmi les moins touristiques, tant qu’à faire, une franchement rafraichissante pour y construire un nouveau biribi, à l’usage de ces dérangés islamiques, à qui les bains de mer locaux seraient profitables?
      Mais évidemment, avant de faire cela, il faudra prendre ses distances avec les organes supranationaux susceptibles de venir nous chanter l’impossibilité de la chose, pour manque d’humanité, ou une sornette équivalente!

  4. La solution : Dans les territoire ultra-marin il existe moult petites îles désertes. Il serait peut-être temps de les peupler de la racaille islamiste en les ravitaillant par avion un fois par mois. Mais cela n’est pas possible car nous vivons, hélas, dans « un état de droit » qui protège les assassins et emprisonne, parfois, les innocents et ne se soucie nullement des victimes.

  5. L’état donne et dépense des milliards preuve de la dette publique. La construction de prisons est à l’arrêt pour chaque fois des motifs divers. Quand on veut on peut. De plus le rétablissement de la peine capitale devient une nécessité qui reste en grande partie dissuasive étant donné que les criminels eux l’appliquent. L’état de droit jusqu’ alors bénéficie aux crapules pourquoi il ne bénéficierait pas aux honnêtes citoyens.

  6. Combien en liberté parce que la justice est trop laxiste , parce que ce gouvernement ne fait rien pour protéger le peuple .Et oui bientôt les jeux olympiques qu’il vaudra mieux suivre derrière son écran . Pour rappel monsieur Darmanin dans tous les faits divers actuels ils sont tous connus et pourtant ils continuent à tuer , voler , violer , la faute à qui ….

    • Et ce, pour toute la famille et suppression des allocations.
      Mais non !!! Il ne faut pas stigmatiser etc etc. Quant on entend dupont moretti éructer «  nos frères arabes ont peur » on voit bien de quel côté il se range, lui et le gouvernement

  7. Réagir énergiquement ? Vous croyez que les progressistes au pouvoir feront autre chose que dénoncer la terra droite?

  8. Comme d’habitude , les premières réaction des autorités : « Armand » de nationalité française … bon fiché S et franco/ iranien condamné pour terrorisme et dehors ….

  9. De toute façon, « on » nous dit qu’il est un cas relevant de la psychiatrie…
    En conclusion ; ce qui ne devrait pas déplaire à Patrick Cohen et à Isabelle Veyrat-Masson, en autres ; il est intouchable.

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