[Point de vue] Confrontation Russie-Occident : des lance-roquettes HIMARS contre des porte-monnaie vides ?
4 minutes de lecture
Les analystes, les yeux fixés sur la ligne de front, guettent la moindre avancée des troupes de Kiev. Alors que des missiles et des drones kamikazes tombent quotidiennement sur l’Ukraine, un nouveau village tombera-t-il, qui permettra de relancer l’espoir d’une reconquête des territoires contrôlés par la Russie ? Une grande offensive est annoncée du côté de Kherson et les Russes évacuent les populations ; bientôt une percée décisive ? Les médias occidentaux veulent se rassurer. Après avoir déclaré, pendant des semaines, que la Russie était arrivée au bout de ses capacités logistiques et que son armée était en déroute, les frappes massives déclenchées à la suite de l’explosion du pont de Crimée ont quelque peu remis en cause cette affirmation.
Peu importe, la guerre de l’information se poursuit au même rythme et le ministère de la Défense britannique annonce désormais que « huit mois après [le début de] l’invasion, les principaux éléments de la direction militaire russe sont de plus en plus dysfonctionnels ». Les Russes n’en ont donc plus pour longtemps, gardez confiance bonnes gens et acceptez, comme votre président vous l’a demandé, de « payer le prix » en attendant des jours meilleurs.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 19 October 2022
Find out more about the UK government's response: https://t.co/Q60IXHlkqX
#StandWithUkraine pic.twitter.com/iDL7P6QA77
— Ministry of Defence (@DefenceHQ) October 19, 2022
Et s’il venait à l’idée d’un Vladimir Poutine, désespéré et acculé, d’utiliser l’arme nucléaire, Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, l’a affirmé le 13 octobre dernier, il y aura « une réponse militaire si puissante que l'armée russe sera anéantie ». On ne sait pas comment, puisque la Commission européenne ne dispose d’aucun moyen militaire, mais peu importe, là encore, nous le croirons sur parole. Vladimir Poutine et son état-major doivent trembler.
À moins que notre perception du conflit ne soit pas vraiment la bonne et que la bataille décisive se joue bien loin de la ligne de front, dans les pompes à essence, les compteurs électriques et le porte-monnaie des Occidentaux, par exemple.
« Crise énergétique : les Européens au bord de la panique », titrait Le Monde, le 7 octobre dernier, à l’occasion d’une réunion des vingt-sept à Prague. Les nouvelles n’étaient pas bonnes : flambée des prix de l’énergie, inflation galopante et surtout l’échappée de l’Allemagne qui, avec l’annonce de ses 200 milliards d’euros de bouclier tarifaire, semblait vouloir abandonner le reste du peloton européen pour sauver son économie.
Nous oublions que la partie se joue sur plusieurs échiquiers à la fois. Or, le temps joue pour la Russie sur le front énergétique. Deux jours avant la réunion du Conseil européen à Prague, un événement majeur avait lieu. L’OPEP+ prenait la décision de réduire sa production de pétrole malgré les demandes réitérées de États-Unis et de la France qui voulaient de toute urgence faire baisser les prix. Une vraie claque de la part du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Le sort politique de Joe Biden s’est peut-être joué à ce moment-là. En 2019, après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, il déclarait : « Nous allons leur faire payer le prix et nous ferons de cet État les parias qu’ils sont. » Le prince saoudien, à quelques semaines des midterms, lui a rendu la monnaie de sa pièce. Loin d’être isolée, la Russie peut compter sur de solides alliances qui témoignent du déclin de l’influence et du pouvoir de contrainte des Occidentaux.
Joe Biden, de plus en plus critiqué en interne pour sa politique économique et son soutien inconditionnel à Kiev, se voit désormais contraint de libérer rapidement 15 millions de barils de carburant supplémentaires de la réserve stratégique de pétrole américaine afin de réduire les prix de l'essence et de rassurer les électeurs inquiets de la hausse des coûts.
L’opinion publique en Europe commence, elle aussi, à alarmer nos chers médias. Le 13 octobre dernier, Challenges constatait un revirement dans les sondages nationaux : « À l’approche de l’hiver et alors que l’inflation explose, les opinions publiques, inquiètes des effets sur leur porte-monnaie, sont de plus en plus hostiles aux sanctions contre Moscou. »
Les yeux fixés sur la ligne de front, peut-être découvrirons-nous bientôt que ce ne sont ni les HIMARS ni les canons CAESAr qui finiront par déterminer le sort du conflit mais des pompes à essence et des porte-monnaie vides.
Frédéric Martin-Lassez
Chroniqueur à BV, juriste
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
L'intervention média
Lire la vidéo
35 commentaires
Bonaparte et Hitler, pour les plus récents , se sont cassés les dents en Russie et l’arme nucléaire n’existait pas jusqu’en 1945 , aujourd’hui l’équilibre des armes de destruction massive est un fait , donc la balle au centre et bien malin celui qui prédit une défaite de Poutine , ce dernier n’a pas décidé un jour d’envahir l’Ukraine par lubie ou sur un coup de tête , il ne s’agit pas de guerres tribales comme en Afrique . N’oublions jamais que l’OTAN a encerclé la Russie malgré tous les accords de non prolifération donnés à la Russie en 1990 , et n’oublions jamais qu’un Poutine est soutenu par la population russe malgré tout le bourrage de crâne des médias occidentaux, Poutine n’est pas Ceaucescu et les guerres civiles envisagées aujourd’hui en off concernent certains pays européens dont la France et surtout les USA pour peu que l’on veuille bien lire et comprendre la situation actuelle de ce pays , et non pas la Russie
Entièrement d accord avec vous !
Pas de danger pour nous ..notre général en chef mais sans étoiles ..à la situation en mains …donc tout est à craindre .
Les sanctions contre la Russie sont stupides et nous en payons le prix aujourd’hui. Il ne faudra pas compter sur les Allemands, ils ont, comme les Anglais les yeux tournés vers les US. Mais les prochaines élections aux US risquent fort de faire changer la donne et les Ukrainiens se retrouveront abandonnés par ces derniers. La partie d’échecs n’est pas terminée!
En effet, j’habite en Floride et une vague rouge se profile au lendemain des Midterms ! Bien que moins touchés que les européens dans leur économie, les gens ici font une overdose des gaffes de Biden
Poutine va très probablement perdre militairement son « opération spéciale » mais qu’est-ce que l’Europe aura gagné ? Plus de cohésion face à un agresseur… à voir ! Renforcement de sa solidité économique, sociale et politique intérieure, de sa puissance extérieure… ça m’étonnerait ! Plutôt des déchirements en perspective, des tensions, des frondes, et peut-être même un éclatement à la clé dans la décennie qui arrive après l’exemple britannique.
Quant aux Russes qui verraient se faire volatiliser leur armée, et donc leur économie, leur système politique et leur pays tout entier, en cas de dérapage de leur part par l’utilisation d’armes non-conventionnelles, Russes qui resteraient les bras croisés et l’arme au pied… humm !
Vous pensez vraiment que les Russes vont perdre !
Attendez que l’hiver s’installe et pour « l’Occident » ce sera la Berezina; eux sont habitués
Que d’enrichissements dans cet article et les nombreux commentaires…
Le gazouillis médiatique commence à s’essouffler, alors peut-être approchons nous du « jour d’après »…
Attention, les réalités ont la vie dure et le dénouement avance à grands pas … dans la rue pour toute l’Europe !
Dans une période où la France a un besoin vital d’énergie grâce à l’impéritie de Macron, nous nous mettons la Russie à dos. Remarquable ! Evoquons Kherson . Poutine n’est-il pas à la manœuvre afin de créer un trou noir ? Imaginons. Evacuation de la population. Aspiration des troupes ukrainiennes sur Kherson. Evacuation rapide des troupes russes. Les ukrainiens occupent Kherson. Bombardement massif de la ville . Les troupes se réfugient dans les caves. Destruction du barrage. La zone Kherson inondée. Les troupes et leur armement noyés. De la fiction ?
Non pas de fiction. La Russie va sans doute tout raser après évacuation des volontaires. Je crains que Zelensky en bon amateur ou n’est pas conscient ou il ment. La Russie ne peut perdre. Biden le comprend-il ? Je n’en suis pas certain.
Zelensky est un guignol, un pantin, un clown, un corrompu et un psychopathe dangereux. Ce qui est grave, c’est qu’il se croit encore sur une scène.
Pour l’instant une météo clémente nous permet de ne pas allumer le chauffage domestique. Poutine, en bon Russe, sait que le général Hiver va avoir son mot à dire…
À commencer par la boue et les marais dans lesquels il faudra patauger avec le début des chutes de neige et le froid, l’intendance ne suivra plus. Rappelez-vous Napoléon et Hitler. Mais là, je m’adresse à ceux qui ont une certaine culture historique apprise à l’école, par exemple!
Nos médias, y compris CNews, annoncent depuis des semaines que l’armée russe est en déroute et va perdre la guerre, mais les Russes, eux, sont parfaitement sereins. Ils mènent une guerre qu’ils veulent peu meurtrière pour leurs soldats, d’où les replis qui sont imposés quand le rapport des forces leur est trop défavorable. Jusqu’à maintenant, ils se sont battus dans un rapport défavorable pour eux de 1 à 2 mais l’arrivée de 300000 réservistes dans les semaines qui viennent va leur donner une légère supériorité numérique qui sera couplée à leur très grande supériorité en matière d’artillerie et d’aviation. On commence à entendre dire qu’ils vont masser 150000 hommes du côté de Kherson pour lancer une grande offensive vers Nikolaïev et Odessa aux alentours du 15 novembre ou plus exactement quand le gel sera arrivé. L’expert militaire américain Scott Ritter a dit dans une vidéo très récente que les Russes gagneront forcément cette guerre parce que le rapport de force leur est très favorable (la Russie dispose de 15 millions de réservistes et d’une grande quantité de matériels; sa capacité de production industrielle est plus de 10 fois supérieure à celle de l’Ukraine……..). Les médias français peuvent nous raconter des âneries à longueur de journées, cela ne changera rien à la réalité. Nos journalistes sont trop souvent des adeptes de la pensée magique qui pensent qu’il suffit de dire quelque chose pour que cette chose se concrétise. Aux États-Unis, la situation est différente et de nombreux journalistes comme Tucker Carlson, la star de Fox News (chaîne qui a désormais plus de téléspectateurs que CNN) n’hésitent pas à laisser s’exprimer des gens comme l’expert Scott Ritter ou le professeur de relations internationales John Mearsheimer qui disent clairement que cette guerre, voulue par les néo-conservateurs américains et par un président qui n’a plus toute sa tête, est une absurdité. Carlson dit très clairement qu’il faut que les USA cessent d’alimenter le conflit. Par ailleurs, un sondage récent a montré que 57% des Étatsuniens veulent un règlement diplomatique du conflit. En France, personne ne souhaite visiblement prendre le risque d’un tel sondage. Macron et les médias savent très probablement que l’opinion publique française ne veut pas d’un engagement de notre pays dans cette guerre. Seul Hannouna a osé faire un sondage avec le résultat qu’on sait. Le général Yakovleff en était pétrifié. La seule issue de sortie de cette guerre est diplomatique mais il est peut-être trop tard.
Tout va bien. Nous avons un chef de guerre qui saura réagir aussi bien que lors de la crise du Covid. C’est dire …
Il ne s’agit pas d’une guerre de la Russie contre l’Ukraine, mais une guerre de l’Occident contre la Russie, par Ukrainiens interposés. Et là, les rapports de force en hommes et surtout en matériels et en capacités ne sont sûrement pas en faveur des Russes. Jusqu’à cet engrenage fatidique de l’usage réciproque et généralisé de l’arme nucléaire qui mettrait tout le monde sur le même pied d’égalité, c’est-à-dire celui du retour à la grotte et aux silex.
Tout à fait d’accord Sauf qu’il n’est pas trop tard pour négocier à condition d’en avoir l’intention.
Bravo! vous avez tout compris. Mais combien sommes nous à voir ce conflit sous cet angle très réaliste? Stop à cette guerre dont les seuls responsables sont les Ukrainiens sous la dictature des US. La guerre froide ne sera pas gagnée par l’un ou l’autre car elle n’a jamais cessé.
Je partage votre analyse ; ceux qui disent que Poutine va perdre sont peu crédibles, comme lorsqu’ils lui infligent son cinquième cancer ! Poutine va très bien, il a toute sa tête, contrairement à Biden et il sait que l’hiver va l’aider en pétrifiant ses adversaires européens et leur matériel électronique peu fait pour les froids sibériens contrairement au matériel russe, conçu de manière moins sophistiquée mais plus costaud.
De plus, la vague rouge des Midterms risque de balayer le comique troupier, son tee-shirt kaki et même son piano dont il joue en virtuose, culotte baissée !
Réponse militaire si puissante que l’armée russe sera anéantie, mais pas que, la réponse Russe est déjà probablement en place et çà, c’a ne lui est pas arrivé à l’esprit . Lamentable ces privilégiés Européens. Et dire que l’union Européenne est dirigé par de tels tristes personnages pleins d’avantages. A en pleurer.
Sans compter sur Biden qui est sénile et peut dans un moment de débilité profonde, déclencher une troisième guerre mondiale. Le véritable danger, c’est lui, car s’il ne livre plus d’armes à l’Ukraine, la guerre s’arrêtera. L’UE se laisse mener par le bout du nez par des Ursula et compagnie qui ont certainement intérêt que ce conflit dure.
Que de milliards versés au clown Zelensky sans aucun contrôle ! Et nous payons la facture ! On évite de se poser la question du « pourquoi » la Russie a déclaré la guerre ! L’aveuglement des occidentaux envers leur petit clown est effrayante !
Pendant ce temps, on assiste à un « second génocide » dans l’indifférence générale de l’Arménie ! Pas de milliards , pas d’armes !
Avec nos bandes de pieds nickelés, l’indignation est à géométrie variable !
Parfaitement raison. Sous estimer Poutine c’est se suicider.
Vite Poutine , il faut leur régler leur compte.
Profitez- en, Joe le sénile s’est perdu dans les jardins de la petite maison blanche.
Faut pas le rester tout seul.
Ne jamais oublier que macron a toujours voulu punir la Russie alors qu’il fallait rester neutre dans ce conflit qui ne nous concerne pas, d’autant qu’historiquement, Poutine a raison.
Un seul responsable de nos malheurs: macron !
Ne vendez pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué .Poutine a plus d’un tour dans son sac et s’en sortira bien mieux que nous .Quand à la France qui n’est même pas capable de faire régner la paix sur son territoire comment voulez vous qu’elle aille se battre ailleurs et avec quoi .Le peu de munitions que nous avions ont été offerte à Zelensky .
Entièrement d’accord avec vous .
Tout à fait d’accord. Notre Jupiter fait semblant de s’occuper de l’Ukraine et fait diversion, il « macronne » comme d’habitude et détourne l’attention des Français. Après cela, nous allons avoir le droit de la « huitième vague » de covid, mais je crois que les Français ont été « vaccinés », non pas pour le covid mais au sujet des mensonges et ne se laisseront plus manipuler. Les revues médicales parlent d’une vague très peu virulente et qui ne mérite pas que l’on se panique. Mais, répandre la peur est le principal soucis de macron.
Pour ce qui se passe en ukraine, je suis Alexander Mercouris sur Youtube.
En anglais. Pour ceux qui ont besoin de sous titres francais, allez sur youtube studio et suivez les instructions pour les sous titres.
Par ailleurs, j ai lu que
Poutine a fait echec aux » sanctions » en liquidant en 2018 ses bons du tresor US et en achetant de l or. Le rouble est maintenant couple a l or et poutine n accepte plus aucun paiement ni en US dollar, ni en euro.
D apres ce que j ai compris, il s est deja entendu avec plusieurs pays (les BRICS) mais aussi l asie du sud est et maintenant la soudie arabie afin de neplus utiliser le Dollar US qui etait utilise jusqu a present pour tout le commerce international. Si je ne me trompe pas, cela implique qu a terme, le dollar va etre tres affaibli. Et que les usa ne pourront us utiliser leur » legislation extra territoriale » comme moyen de pression. Tres bon joueur d echec le vladimir….
Biden et les dirigeants européens. ont courte vue
Je suis d’accord avec vous !
Depuis longtemps je sais que Poutine est un véritable joueur d’échecs. Il menace, fait pression et sait attaquer au bon moment. En face l’occident infatuee joue les tartarins voire en France les pieds Nikeles.