[L’ÉTÉ BV] [Point de vue] Crépol : Ils savaient

Gérald Darmanin

Tout l'été, BV vous propose de relire certains articles de l'année écoulée. Ici, nos chroniques du Macronistan.

Ils savaient. Ils savent. Ils savent même très bien. Ils ? Les « celles et ceux » qui nous gouvernent. Qui nous gouvernent depuis plus de quarante ans, aux doux accents de la social-démocratie ou de la démocratie libérale, interchangeables qu’ils et qu'elles sont. C’est la première réflexion qui nous vient à l’esprit, lorsqu’on lit ceci : « Ils sont français, mais pas un seul n’a un nom à consonance française, confie, après coup, ce ministre, en soupirant. Vous verrez ce que ça suscitera dans le pays… Cette affaire traumatise légitimement nos compatriotes. Il faut remettre des règles et de l’ordre, sinon le pays partira à vau-l’eau. » Cela est tiré du Figaro : des propos rapportés par le journaliste Louis Haushalter. « Ils » ? Pour le coup, pas les « celles et ceux » qui nous gouvernent mais les suspects de la razzia meurtrière de Crépol. En marge du Conseil des ministres, nous raconte le quotidien, le ministre de l’Intérieur montre cette liste à l’un de ses collègues qui aurait donc eu cette réaction. Une réaction qui dit tout, révèle tout, résume tout.

Une réaction qui dit la réalité que l’on devine depuis des jours à travers les non-dits, les mal-dits, les trop-dits. Un procureur, aux ordres de la Chancellerie, rappelons-le, obligé de préciser que le principal suspect serait de nationalité française, né de mère française. Pourquoi, aujourd’hui, en France, est-il nécessaire d’apporter d’emblée cette précision ? Du reste, une précision bien maladroite : et le père, du coup, de quelle nationalité est-il ? Des non-dits, mal-dits ou trop-dits qui en disent long. Parce que les Français savent très bien lire entre les lignes : ils ont le décodeur. Si ces suspects avaient été des jeunes issus de la mouvance d’extrême droite, comme on dit, si l’un d’eux avait été le cousin issu de germain par alliance d’un candidat FN en 1985 à une élection cantonale dans la Creuse, pas de doute qu’on ne se serait pas gêné pour nous révéler ce scoop avec, en sus, son prénom et, pourquoi pas, sa généalogie depuis Louis XIV.

La prédiction de Gérard Collomb

Une réaction qui révèle que le pouvoir sait et qu’il a peur. Qu’il a peur que la prédiction de Gérard Collomb se réalise. Ou, plutôt, que cela aille bien au-delà de la prédiction. Jusqu’à maintenant, cette « France des territoires » n’a pas provoqué d’émeutes, n’a pas trouvé son Assa Traoré. Il y a bien eu les gilets jaunes, dont on « fêtait », la semaine dernière, le cinquième anniversaire. Les gueux s’étaient levés contre le coût du carburant et cette dîme des temps modernes qui consiste à payer, à travers des taxes, le droit d’aller travailler à une demi-heure, voire plus, de chez soi. Le sinistre Castaner avait réprimé tout ça comme il se devait et Macron avait terminé le travail à travers une grande séance d’anesthésie collective baptisée « Grand débat national ». Mais cette France ne brûle pas de bagnoles, ne se victimise pas et rentre sagement chez elle après la marche blanche. Jusqu’à quand ? C’est bien là, la grande peur du gouvernement : « Vous verrez ce que ça suscitera dans le pays… », confesse ce ministre. Et puis, en juin prochain, il y a les élections européennes. Si vous voyez ce que je veux dire…

Une réaction qui résume tout. L’échec, le gâchis, le désastre, après des décennies de politiques de la ville, de plans ci, de plans ça, de lutte contre un racisme plus ou moins fantasmé, de politique de l’excuse. Tout ça résumé dans la pitoyable intervention d’Élisabeth Borne, ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal, mercredi au Sénat, nous resservant l’éternelle rengaine que l’on connaît par cœur : « Ce moment appelle à la retenue et à la décence. Utiliser ce drame pour jouer sur les peurs, c’est manquer de dignité et de respect pour les victimes. » L’idée, on l’a bien compris : tout finit par se savoir et « cela » va donc se savoir. Alors, gagnons du temps. Glissons sur l’émotion du moment. Demain sera un autre jour et les Français, vous savez, ont la mémoire courte. Regardez comment ils ont été « résilients » (le grand mot à la mode, depuis une décennie) face aux attentats islamistes. Alors, une « rixe » en marge d’un bal de village, vous pensez-bien… Jusqu'à quand ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 22/07/2024 à 18:09.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

141 commentaires

  1. Il faut reconnaître que tout a été fait y compris au niveau gendarmerie bien sûr, mais aussi des victimes et des familles de victimes pour maintenir une certaine discrétion sur l’origine ethnique (mon dieu quel vilain mot ) des agresseurs car ce n’est pas autre chose qu’une agression violente avec intention de tuer. Je me demande quelles consignes et ou recommandations il aura été donné à tous les témoins présents ?

  2. Des statistiques ethniques permettraient au gouvernement d’appuyer sa thèse selon laquelle le véritable danger pour la France est l’extrême droite. Supprimer le droit du sol donnerait satisfaction à leurs descendants et à tous ceux à qui on a imposé la nationalité française dont ils ne veulent pas.

  3. Le nombre , toujours le nombre , mais chez nous certaines statistiques sont interdites . On a cassé le thermomètre , mais cela n’empêche pas la fièvre de monter , et à terme de nous tuer.
    Et personne ne songe à stopper le virus qui fait monter cette fièvre , l’immigration et avec elle l’islam conquérant.
    Par interêt électoral , et par peur , nos politiciens sont allés d’accommodements raisonnables en compromis honteux pour finir dans la soumission , une succession de petits « Munich » .
    Le peuple de souche ne bouge pas , mais il y a ce problème démocratique , il vote , alors avant chaque élection on lui fait la leçon , on le menace , on l’insulte , on le méprise , et on voit partout en Europe se lever le mécontentement , et l’élite minoritaire « éclairée » qui nous gouverne a peur.

  4. Charlotte d’Ornellas révélait récemment au micro au micro de Dimitri « Pavlenko que notre ministre de l’intérieur était inquiet…attendons-nous donc au pire, un peu comme lorsque notre président incompétent s’exprime…

  5. Qu’il est loin le temps où les CHEFS avaient de la poigne et du caractère. Eux au moins avaient le sens du devoir et des responsabilités, ils ne pensaient pas à remplir leurs bourses ou profiter des privilèges du « pouvoir » mais à défendre leurs territoires et leurs peuples. La grande HISTOIRE de la France va se refermer sur une tragédie sanglante à cause de l’incompétence phénoménale de ceux qui nos gouvernent et qui ne pensant qu’au profit.

  6. merci pour ce commentaire que nous partageons, nous les amis de Boulevard Voltaire,, je suis convaincu que le temps presse car nous sommes encore très loin de 2027 et plus personne ne croit en la capacité des zombies qui nous gouvernent de sauver la France et qu’il nous reste malgré tout 2 solutions
    -une manifestation d’ampleur nationale de tous les patriotes organisée par ? Toutes les portes restent ouvertes (les parties politiques qui veulent l’arrêt total de l’immigration, referendum ou pas, le retour de la souveraineté nationale
    -l’intervention de l’armée, avec ou sans l’accord, de l’anti-français qui nous gouverne pour rétablir l’ordre dans notre pays qui est en train de s’effondrer

    • Non ! Voici :
      Akabli Chaid
      Zazane Ilyes
      El Moujahid Yasir
      Hemaizia Nassir
      Maref Kouider
      Boukmiri Canel Yanis
      Ramdani Faycal
      Chorfia Kais
      À propos, on n’a pas beaucoup entendu certaines « personnalités » dire « j’ai mal à ma France » ou que Thomas était un petit ange parti trop tôt.
      Quel écœurement !

  7. On n’est plus chez nous depuis longtemps on n’a pas su faire aimer notre pays on continue à geindre en contritions multiples et nous choisissons des dirigeants sans convictions qui jouent chèvre et chou avec le succès qu’on supporte. Petit à petit. Le pays perd son âme sa monnaie devance sa langue l’enseignement de base est nul l’éducation des parents est laxiste et la religion n’existe plus pour retenir le futur délinquant qui n’a plus de gendarme en face. On ne craint plus rien ni personne «  malheur au royaume dont le prince est un enfant »

  8. Mort de rire ! Cette Gouvernance est dans un tel « désarroi » que d’ici 2027 , elle va nous proposer , l’abolition de la Peine de Mort , le Permis de chasser en Ville , le Port d’armes obligatoire et « Booba » comme Garde des Sceaux ! Hi Hi Hi !

      • Moi aussi. Elle n’a pas valeur d’exemple, encore que la racaille est trouillarde et cela pourrait la calmer. En tous cas, cela débarrasserait le plancher de quelques salissures de taille.

  9. Quelle retenue dans vos propos, mon Colonel ! Quelle justesse d’analyse sans emportement,excès de style ni dépassement de ligne jaune . Nos Jean Claude ou Gontran de banlieues sont à peine reconnaissables .

  10. Que faut il espérer ? La même réaction qu’en Irlande ? Si cela est, ce sera notre gouvernement et Macron qui seront les responsables des violences et morts et qui devront en rendre compte.

    • Oui, les Irlandais laissent au moins exploser leur colère. Les marches blanches, les bougies et les nounours, ça suffit ! Ras la casquette ! Quand les Français se réveilleront-ils enfin ? Où est passée la France de la Révolution et de la Résistance ?

  11. Ils savent depuis toujours. De Gaulle l’avait bien compris, contraint de trahir sa promesse d’ Algérie française, conscient que nous ne pouvions vivre ensemble en trop grand nombre (dommage qu’il ait signé les accords d’Evian).
    A force d’aveuglements, de faux bons sentiments, d’ignorance et aujourd’hui de lâcheté nos dirigeants et certains patrons ont non seulement détruit notre industrie en faisant venir de la main d’oeuvre bon marché plutôt que de moderniser, mais aussi installé une bombe à retardement qui ne demande qu’à exploser.
    Ils le savaient d’autant plus qu’ils ont tissé méthodiquement une toile politique et juridique diabolique pour empêcher toute entrave à leur dessein totalement fou et antidémocratique. Et , jusqu’à aujourd’hui les électeurs français sont tombés dans le piège.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois